ASTON MARTIN
VANTAGE

L’essai Sport-Auto.ch du 28 février 2019

Rédaction : Sébastien Moulin
Photographies : Sébastien Moulin, Bob de Graffenried

La légende « Vantage » perdure depuis près de sept décennies. A l’origine, cela désignait les versions hautes performances de certains modèles de la marque Aston Martin, fondée il y a plus de 100 ans. Ce n’est que dans les années 70 que le badge Vantage est devenu un modèle à part entière. Depuis lors, l’Aston Martin Vantage est devenue le modèle phare de l’artisan britannique.

Pour la nouvelle Vantage, toujours assemblée à la main à Gaydon dans le Warwickshire, Aston Martin a fait l’audacieux pari de rompre complètement avec les anciennes générations. Totalement redessinée, plus agressive et plus affutée, la nouvelle Vantage promet d’offrir des sensations comme aucune autre Vantage ne l’a fait auparavant.

0-100km/h (s) : 3.6

Vmax (km/h) : 314

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 3.0

propulsion
8 cyl. 4.0L bi-turbo
510 ch / 685 Nm
1’530 kg

Personnellement, je fais partie des inconditionnels de l’esthétique de l’ancienne génération de Vantage. Je dois donc avouer qu’au dernier salon de l’auto de Genève, lorsque mon regard s’est posé pour la première fois sur l’œuvre de Sam Holgate, le jeune designer maison, je n’ai pas été totalement enthousiasmé. J’avais l’impression d’avoir perdu un repère. Logique puisque la dernière Vantage est restée commercialisée pendant plus de 12 ans, de quoi l’ancrer solidement dans les esprits.

Conscient de ce fait, c’est avec un regard neuf que je découvre la Vantage qui va m’accompagner pour quelques jours d’essai. La jeunette, parée de sa sublime robe rouge « Hyper Red » (CHF 5’689.-), n’a aucun mal à me séduire. Homme faible, je suis instantanément sous le charme, totalement hypnotisé. Les nouveaux codes esthétiques procurent une expression plus agressive. La face avant aborde des optiques en amande et la calandre béante semblant vouloir dévorer le bitume. Les flans sont très travaillés aérodynamiquement avec des prises d’airs coniques au niveau des ailes avant. J’ai un faible pour sa poupe, avec son petit becquet et ses feux arrière filiformes qui tranchent avec l’imposant diffuseur et les deux doubles sorties d’échappement latérales. Même si la carrosserie est entièrement revue, on reconnait au premier coup d’œil qu’on a bien à faire à une Aston Martin.

Sous ces trais résolument sportifs se cache une architecture en aluminium collé dérivée de la DB11 V8 que nous avons essayée au printemps 2018. Stricte deux places, elle est plus courte de 28cm que sa grande sœur. Elle reprend également sa boite automatique ZF à huit rapports et le moteur V8 4.0L bi-turbo de 510ch d’origine Mercedes-AMG. L’habitacle n’échappe pas au renouveau. Fini les magnifiques cadrans analogiques, place aux lumineux mais quelque peu banals compteurs numériques. Résolument sportif sans pour autant renier ce qui a fait le succès de la marque depuis des décennies : l’élégance « so Britisch » d’une voiture de sport de hautes performances. Le cuir, l’alcantara et le carbone distillent une sensation de « cockpit » où les commandes principales sont parfaitement positionnées. Je me sens définitivement plus dans une super sportive que dans une GT. Une petite touche germanique fait son apparition avec l’écran de 8 pouces et le système “Command” piloté par un pad situé entre les sièges, hérité du partenariat avec Mercedes-Benz.

A mon gout, la seule ombre au tableau est le choix de la couleur marron pour l’intérieur de ma voiture d’essai. Lors de sa réception à la concession Aston-Martin Geneva, j’ai pu admirer les cuirs noirs sur d’autres modèles d’exposition. Ils auraient assurément fait merveille avec la teinte extérieure rouge. Les gouts et les couleurs !

Je pensais sincèrement que rien ne pourait me faire bouder le plaisir de prendre le volant de cette Aston Martin Vantage. C’était sans compter sur Gabriel ! Vous vous souvenez, cette forte tempête hivernale qui a paralysé l’hexagone avant d’atteindre nos contrées… précisément le lendemain de la réception de ma voiture d’essai ! Alors autant vous l’annoncer tout de suite, je ne pourrais pas exposer mon ressenti sur routes sèches, je n’en ai point rencontrées. Mais je serais bien hypocrite d’affirmer que je n’ai pas pris de plaisir pour autant, même dans ces conditions.

C’est donc dans un décor enneigé que je dépose mon matériel photo dans le vaste coffre de 350 litres, et ma doudoune dans le compartiment situé derrière les sièges. Je constate avec soulagement que les Pirelli P Zero de 20 pouces conçus sur-mesure pour Aston Martin ont cédé leur place à des Sottozero hivernaux. Une fois installé derrière le grand volant à méplat, première surprise : l’espace est finalement plus vaste qu’il n’y paraît de l’extérieur. Une fois le siège bien ajusté, mes 198 cm sont confortablement installés pour en découdre avec les éléments. Une pression sur le bouton « Engine Start » qui pour l’occasion se pare de rouge et le V8 vrombit. Une partition jouée toute en nuances mais qui se trouve sublimée dans les modes Sport + et Track. Mais je me garde bien de sélectionner ces modes de conduite pour l’instant préférant dompter, dans un premier temps, les 510 chevaux avec toutes les aides disponibles.

 

Alors que je roule en direction du Chablais, le ciel semble me faire une dernière faveur avant l’arrivée de Gabriel. Je décide de profiter de l’occasion pour aller faire quelques clichés sur les hauts des Paccots. Les premières enfilades sur route mouillée me permettent une première analyse. Grace à un positionnement en retrait du moteur, une répartition des masses avant/arrière de 50/50 a été obtenue. Et ça se remarque derrière le volant. La Vantage semble tourner sur son axe dans un équilibre surprenant. La direction envoie de bonnes informations et son fameux différentiel à glissement limité géré électroniquement fait le travail m’offrant une motricité correcte malgré les conditions. Cela me pousse à appuyer sur les boutons situés sur le volant, le gauche pour rigidifier les suspensions et le droit pour basculer en mode Sport+ et même Track à mesure que la neige commence recouvrir la chaussée.

Bien sûr, l’Aston Martin Vantage reste une propulsion avec des pneus très larges. Toutefois, avec une bonne monte pneumatique, et des modes de conduite permissifs, il y a de quoi prendre un plaisir fou. Sans être téméraire, vous aurez la possibilité de profiter de votre Aston Martin quasiment 365 jours par années. La route s’est rétrécie et est maintenant entièrement recouverte de neige tassée. J’essaie de désactiver au maximum les aides, le train arrière se déhanche et la dérive se maitrise tant bien que mal du pied droit, quel bonheur ! Mais aux regards des rares badauds, ça ne fait pas très sérieux. Croiser sur cette étroite route de montage n’est pas chose aisée et je réalise à quel point la Vantage occupe l’espace. Et ce n’est pas un effet d’optique. Après vérification, sa largeur affiche 1’942 mm, soit 9 cm de plus qu’une Porsche 911 ! Le retour en plaine se fait très prudemment à la tombée de la nuit. N’ayant aucune envie de rester bloqué sur un banc de neige, je renonce à tester l’endurance des freins.

Passé cette courte éclaircie, la météo se déchainera plusieurs jours – comme en témoignent nos photos dynamiques – pour finalement se montrer magnanime… dans la dernière heure précédant la reddition du véhicule, juste pour me permettre de faire quelques derniers clichés dans un décor moins hivernal.    

L’avis de Sport-Auto.ch

Avec la nouvelle Vantage, Aston Martin veut réinventer la voiture de sport. Même si tous les voyant sont au vert, les conditions de notre essai ne nous ont pas permis d’en prendre pleinement la mesure. Ce qui est certain, c’est que la marque est en phase de renouveau et le succès de la nouvelle Vantage doit impérativement être au rendez-vous car elle est à Aston Martin ce que la 911 est à Porsche : son fer de lance ! Même si elle n’est pas l’anti 911 par excellence, la Vantage offre un style, une habileté et un caractère unique. C’est une vraie sportive !

Proposée dès CHF 178’918.-, il vous faudra débourser la coquette somme de CHF 232’124.- pour acquérir un modèle similaire à notre voiture d’essai. Un prix en augmentation par rapport à l’ancienne génération, mais avec laquelle elle n’a plus rien à voir. L’Aston Martin Vantage est aujourd’hui à nouveau parfaitement armée pour conquérir une clientèle exigeante et contemporaine.

sebastien[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Moteur V8 enchanteur 
  • Image atypique
  • Définitivement sportive
  • Plaisir de conduite
  • Sens du raffinement
Contre...
  • Une seule motorisation pour l’instant
  • Plus le confort d’une GT
  • Prix à la hausse

Merci à Aston Martin Geneva pour le prêt de cette Aston Martin Vantage.

Tous nos essais de A à Z :

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