FIAT
124 SPIDER

L’essai Sport-Auto.ch du 6 avril 2017

Rédaction : Bob de Graffenried
Photographies : Guillaume Siegel

Dans les années 60, la production automobile battait son plein en Italie. C’était la belle époque, celle où la voiture était encore majoritairement synonyme de liberté, de plaisir, de contemplation. La crise monétaire touchait à sa fin, engendrant la reprise de consommation. C’est dans ce contexte qu’apparut la Fiat 124 Spider, en 1966. C’était le penchant sportif de la berline 124. Trois générations se succédèrent pendant près de 20 ans, sans que son design n’évolue, signe de belle réussite.

C’est en 2015 que fut présentée la nouvelle 124 Spider, pour arriver sur le marché l’année suivante à l’occasion des 50 ans de l’iconique cabriolet Fiat. Et malgré une époque totalement différente à celle des années 60-80, le cahier des charges n’a pas changé : la Fiat 124 Spider doit être un cabriolet sportif abordable plaçant le plaisir de conduite au premier plan. Pari gagné ?

0-100km/h (s) : 7.5

Vmax (km/h) : 215

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 7.5

propulsion
4 cyl. 1.4L turbo
140 ch / 240 Nm
1’050 kg

La première bonne nouvelle, c’est que, comme Alfa Romeo l’a fait avec la 4C et la Giulia, Fiat renoue avec la propulsion ! La plateforme est donc totalement nouvelle. Pour des raisons logiquement économiques vu le segment de niche du produit, un co-développement était inévitable. Et vu que Mazda, tardant à renouveler sa MX-5, se trouvait dans la même situation, l’affaire était dans le sac !

Mais heureusement, bien que les deux autos partagent la même plateforme et le même habitacle, l’italienne revêt sa propre identité visuelle et ne ressemble point à sa demi-sœur japonaise, qui se veut plus ramassée et plus compacte (- 15 cm). Les moteurs sont heureusement aussi différents. Alors que la Mazda propose deux motorisations, la Fiat n’en propose qu’une seule : il s’agit tout bonnement du 4 cylindres 1.4L turbo de 140 ch déjà rencontré au sein du groupe. Et si cela ne suffit pas, il y a l’Abarth Spider et ses 170 ch… Mais 140 ch, est-ce vraiment trop peu pour s’amuser ?

Plus longue de 7 cm que son ancêtre, son style néo-rétro y fait largement référence au point qu’un enfant en reconnaîtrait la parenté. Les principales ressemblances concernent les phares avant ainsi que la forme de la calandre. Sur les côté, on retrouve les arrêtes qui remontent à la fin des portières. L’arrière reprend également certaines formes de son aïeule, mais de manière moins évocatrice. Les feux arrière de l’ancienne 124 Spider étant peu esthétiques, le résultat est nettement plus beau sur la nouvelle venue !

Une fois monté à bord, il m’apparut rapidement difficile de trouver une position de conduite acceptable, au point que je déconseille cette voiture aux personnes mesurant plus de 185 cm. En mesurant 10 de plus, il m’est impossible de me tenir droit avec le toit fermé. Le volant n’est pas réglable en profondeur, mais c’est surtout l’assise qui pose problème puisque la hauteur est fixe, et légèrement plus haute que dans la Mazda MX-5.

En dehors de ce constat, l’habitacle est soigné et fonctionnel. Les commandes sont à portée de main, y compris pour ouvrir et fermer la capote : un jeu d’enfant 100% manuel qu’il est possible d’actionner d’une main en roulant.

Sur la route, on remarque rapidement les gènes sportifs du nouveau cabriolet. Commande de boîte courte et précise, direction directe, train avant incisif : tels sont les ingrédients dignes de sportives accomplies. Aussitôt que la route se tortille et que les conditions permettent de décapoter, la Fiat 124 Spider révèle tout son potentiel et emballe son pilote. L’anti-patinage et l’ESP sont désactivables via un unique bouton. La 124 Spider devient alors encore plus joueuse, mais jamais piégeuse, car la puissance relativement modeste rend les dérives du train arrière progressives et peu prononcées, surtout sur le sec.

Se jouant d’un poids de seulement 1’050 kg, les 140 ch du 1.4L donnent étonnamment bien le change, surtout entre 3’000 et 5’000 trs/min où les reprises sont toniques. Le plaisir de conduite est bien là, le cahier des charges est pleinement rempli ! Le seul petit bémol concerne sa sonorité, peu présente et manquant de charisme. Espérons que l’Abarth Spider saura proposer mieux de ce côté-là.

Le châssis privilégie plus le confort que la sportivité. Si le roulis ne perturbe pas, les mouvements de caisse aux freinages et accélérations sont bien perceptibles. Mais étonnamment, ça n’est pas pour me déranger car l’esprit originel du modèle est ainsi mieux retranscrit… Nul besoin de rappeler qu’à l’époque, les voitures – même sportives – tanguaient beaucoup plus qu’aujourd’hui.

Enfin, sans énumérer chaque option équipant notre modèle (la fiche technique ci-après vous permet d’en savoir plus sur les configurations possibles), citons le système de son premium Bose à 9 haut-parleurs (CHF 900.-), dont un caisson de basses mais surtout quatre membranes de 5cm situées carrément à l’intérieur des appuis-tête !  Original et efficace, c’est le même système qui est proposé dans la Mazda MX-5, une option pertinente pour les amateurs de musique qui feront de la Fiat 124 Spider leur daily.

L’avis de Sport-Auto.ch

La Fiat 124 Spider renoue agréablement avec l’esprit cabriolet d’antan que l’on a tendance à oublier. Celui d’une ballade bucolique à découvert, celui du plaisir simple que d’avoir à ouvrir et fermer manuellement la capote. Disponible à partir de CHF 27’900.-, certaines options de notre voiture d’essai tentent d’orienter son image vers ce qu’elle n’est pas et font grimper injustement la note à CHF 35’850.-…

Bien sûr, on se réjouit de goûter au surplus de sportivité de l’Abarth Spider. Cependant, malgré son châssis un peu souple, la 124 Spider montre déjà de bonnes dispositions. Sa direction et sa commande de boîte font merveille, et grâce au poids contenu d’à peine plus d’une tonne, les 140 ch procurent un plaisir étonnant. Sans doute une des propulsions les plus désirables du moment parmi les voitures abordables !

bob[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Direction précise et directe
  • Commande de boîte
  • Look néo-rétro réussi
  • Plaisir de conduite
Contre...
  • Hauteur siège fixe (déconseillé si > 185cm)
  • Volant non réglable en profondeur
  • Moteur creux à bas régimes

Merci à FCA (Fiat Chrysler Automobiles Switzerland SA) pour le prêt de cette Fiat 124 Spider, ainsi qu’au garage GSG Racing Concept pour leur collaboration.

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