ALFA ROMEO
TONALE
Q4 280
PHEV

L’essai Sport-Auto.ch du 6 septembre 2023

Rédaction : Bob de Graffenried
Photographies : Bob de Graffenried
Vidéo : Bob de Graffenried

Début 2022 : cinq ans après l’arrivée du Stelvio, le Tonale annonce l’entrée de la marque italienne dans l’électro-mobilité. Disponible au départ uniquement en traction avec des motorisations allant de 130 à 160 ch, le Tonale est maintenant aussi disponible dans une version hybride plug-in à traction intégrale de 280 ch dont l’autonomie en mode électrique s’annonce prometteuse. Après une première découverte sur ses terres en novembre 2022, voici nos impressions au terme d’un essai de près de 2’000 km.

Après la Giulia, le Stelvio ainsi que la regrettée 4C, on aurait naturellement préféré voir apparaître un coupé, ou pourquoi pas, une berline compacte pour succéder à la Giulietta. Mais au lieu de cela, c’est « encore » un SUV de plus qui apparaît sur le marché ! Néanmoins, le Tonale dispose d’un gabarit raisonnable ; avec 4,53 m, il se place en effet entre la Giulietta (4,35 m) et le Stelvio (4,69 m).

0-100km/h (s) : 6.2

Vmax (km/h) : 206

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 6.35

4×4
4 cyl. 1.3L turbo 180 ch
+ 1x mot. électr. 122 ch
280 ch / 270 Nm
1’835 kg

Question style, il faut reconnaître qu’Alfa Romeo a encore une fois fait mouche : je ne me souviens pas avoir essayé un SUV qui attire autant les regards… à part peut-être l’Aston Martin DBX 707 ! Il faut avouer que la teinte historique « Vert Montréal » (CHF 2’600.-) y est pour beaucoup, et qu’un Tonale noir passerait plus inaperçu. Si son long porte-à-faux avant lui confère un aspect « haut sur pattes », cela le rend également sympathique. A l’arrière, pas question de dissimuler les sorties d’échappement sous le bouclier, contrairement à la regrettable tendance actuelle sur les véhicules hybrides. Enfin, outre des optiques savamment travaillées, les jantes téléphone ainsi que la calandre triangulaire ne laissent aucun doute sur ses origines : au premier coup d’œil, il s’agit bien d’une Alfa Romeo !

D’une apparence plutôt sobre (cela fait plaisir de ne pas être entouré de plastiques noir brillant), l’habitacle a été habilement dessiné. Ici aussi, impossible de passer à côté de ses origines : le volant caractéristique, les aérateurs ronds, les palettes en aluminium ainsi que la « double » casquette des compteurs font partie de l’ADN contemporain de la marque.

Si le cuir perforé de la sellerie est d’excellente facture, on regrettera la présence d’un simili de moindre qualité pour la planche de bord, les contre-portes ainsi que l’accoudoir central. Néanmoins, les finitions sont au niveau du segment visé, et c’est globalement une impression de qualité qui se dégage de l’intérieur du Tonale.

Si l’espace à l’arrière est plutôt généreux, la visibilité assez médiocre engendre une sensation de confinement à l’avant ; le pare-brise n’est pas grand, le rétroviseur central descend bas et les montants latéraux sont proéminents. L’excellente caméra 360 degrés est bien utile pour les manœuvres, mais dans le trafic, la visibilité vers l’arrière est obstruée par les appuis-tête, ces derniers n’étant pas encastrés aux sièges.

Côté pratique, le coffre, assez profond, affiche un volume de 385 litres, soit 115 litres de moins que les autres versions, à cause de la présence du moteur électrique qui réduit sa hauteur. La banquette, rabattable en deux parties, dispose d’une trappe à skis, mais la faible ouverture de cette dernière ne permettra pas d’emmener plus de deux paires de skis, ni même un snowboard (il faudra donc installer un porte-skis sur le toit pour aller skier à quatre).

Au centre de l’habitacle, le Tonale accueille un nouvel écran tactile de 10,25 pouces. Si ce n’est pas le plus rapide du marché, c’est peut-être celui qui offre le plus de flexibilité. Il est ainsi possible de configurer l’écran d’accueil, en ajoutant plusieurs pages contenant des tuiles de différentes tailles, lesquelles pouvant au besoin contenir des raccourcis vers nos fonctions préférées (voir notre essai vidéo pour plus de détails). Ainsi, lorsque l’on roule de nuit, nul besoin de parcourir un dédale de menus pour éteindre l’écran ! Plus bas, on retrouve des boutons physiques pour la climatisation ainsi que la molette des modes de conduite.

Face au conducteur, un autre écran de 12,3 pouces permet d’afficher une multitude d’informations. Au centre, la vitesse y est très lisible, ce qui compense en partie l’absence d’affichage tête-haute. Déjà aperçu à bord des Giulia et Stelvio Quadrifoglio restylées, cet écran brille aussi par sa flexibilité ; il est possible de passer d’un affichage épuré de la carte en plein écran à un ensemble tachymètre / compte-tours avec deux styles distincts (ancien ou moderne). La présentation de ces pseudo compteurs analogiques évolue ensuite en fonction du mode de conduite (voir notre essai vidéo pour plus de détails).

Les 280 chevaux et 270 Nm de couple sont distribués au sol par les deux essieux qui ne sont pas reliés entre eux. A l’avant se situe un inédit 4 cylindres 1,3L turbo de 180 ch, tandis qu’un moteur électrique de 122 ch anime les roues arrière. Question performances, la vitesse maximale est de 206 km/h et le 0-100 km/h est expédié en 6,2 secondes lorsque les deux moteurs fonctionnent : correct, mais pas fulgurant pour la catégorie. Plus léger d’une centaine de kilos, le Stelvio Q4 de 280 ch ne réclame que 5,7 secondes sur le même exercice.

Au quotidien, cette double motorisation se montre agréable ; la boîte automatique égrène ses 6 rapports en douceur et les transitions entre les deux propulseurs sont fluides. On observe certes un temps de latence lorsqu’il faut subitement exploiter toute la puissance, mais ce n’est pas pire que chez la concurrence. En mode 100% électrique, j’ai dépassé 60 km à plusieurs reprises, et frôlé les 50 km sur l’autoroute ; une performance au-dessus de la moyenne. Cela est dû au fait que le Tonale embarque une batterie de 15,5 kWh, alors que les modèles de taille similaire embarquent souvent une batterie plus petite. A noter qu’Alfa Romeo annonce une autonomie allant jusqu’à 82 km en ville, mais se refuse d’afficher la consommation en kWh/100km sur l’ordinateur de bord…

Avec cette batterie de 125 kg ainsi que le moteur électrique sur l’essieu arrière, le Tonale Q4 280 PHEV pèse 1’835 kg. Mais grâce à son châssis rigoureux ainsi qu’aux pneus de 235 mm, l’Italienne affiche un comportement plaisant, et on est davantage dérangé par la direction, ultra légère et peu informative, que par son embonpoint. Tant le grip latéral, la motricité que le freinage sont convaincants pour un SUV. Revers de la médaille, le confort des sièges est perturbé par un amortissement déjà relativement ferme en mode Normal, et dur en mode Dynamic. Les personnes désirant privilégier le confort peuvent faire l’impasse sur les jantes de 20 pouces (jantes de série de 18 ou 19 pouces suivant la finition choisie). 

Lorsque l’on bascule le levier sur la gauche, on active le mode manuel pour passer les rapports, à l’aide des palettes ou dudit levier. Dès lors, le moteur thermique reste allumé, même en mode Normal (alors que la propulsion se fait souvent en électrique si le levier est positionné sur D). Si la boîte n’est pas particulièrement rapide, elle est plus véloce que sur la plupart des autres hybrides, qui souvent ne proposent même pas un véritable mode manuel. De plus, son étagement court permet au petit 1.3L turbo essence de prendre facilement ses tours. La note à l’échappement est plutôt sympathique, notamment au ralenti, mais manque de volume en mode Dynamic.

Même lorsque la batterie est vide, la jauge d’affichage au centre de l’instrumentation indique que le moteur électrique aide régulièrement le moteur essence en relance, après que la batterie se soit rechargée au freinage ainsi qu’à vitesse stabilisée (le moteur thermique fonctionnant comme génératrice pour conserver un minimum de watts dans la batterie). Ce n’est que lors d’une montée de col que l’on peut ressentir un manque de puissance, la batterie ne se rechargeant plus assez régulièrement. Sans recharger le véhicule, on peut raisonnablement tabler sur une consommation moyenne de 8 l/100km.

L’Alfa Romeo Tonale Q4 280 PHEV est disponible à partir de 61’900.- en finition TI. Notre voiture d’essai, en finition Veloce équipée en plus du toit ouvrant (CHF 2’000.-) et du Pack Premium (CHF 4’000.-), se chiffre à CHF 73’500.-. En matière de gabarit et de tempérament, c’est probablement le BMW X1 xDrive 25e qui se rapproche le plus du Tonale. Ce dernier est disponible à partir de 59’130.-, mais est légèrement plus cher à équipement équivalent, pour une puissance inférieure (245 ch).

Pour davantage de détails sur l’utilisation des écrans ainsi que des modes de conduite, n’hésitez pas à visionner notre vidéo de l’essai :

L’avis de Sport-Auto.ch

Alors que la marque vient de dévoiler l’incroyable 33 Stradale et que nous avons récemment essayé sur circuit les Giulia et Stelvio Quadrifoglio MY2024, j’espérais que le Tonale puisse offrir des performances supérieures ainsi qu’une sonorité plus débridée. Cela sera peut-être pour plus tard. En attendant, grâce à son tempérament et à son style définitivement Alfa Romeo, le Tonale Q4 280 PHEV se démarque agréablement de la concurrence. De plus, l’autonomie réelle d’une soixantaine de kilomètres en mode électrique ainsi que l’ergonomie réussie en font un produit tout-à-fait crédible sur le marché actuel ; une très bonne entrée en matière pour le Biscione électrisé !

bob[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Ergonomie
  • Tempérament
  • Tenue de route
  • Style Alfa Romeo
  • Autonomie en mode électrique
Contre...
  • Direction très légère et peu informative
  • Visibilité
  • Garde au toit avec toit ouvrant
  • Volume du coffre (-115 litres par rapport aux versions non PHEV)

Merci à Alfa Romeo Suisse pour le prêt de cette Alfa Romeo Tonale Q4 280 PHEV, ainsi qu’au garage GSG Racing Concept pour sa collaboration.

Tous nos essais de A à Z :

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