AUDI
S3
SPORTBACK

L’essai Sport-Auto.ch du 17 juin 2021

Rédaction : Bob de Graffenried
Photographies : Bob de Graffenried

Audi a initié le segment des compactes premium sportives il y a un plus de 20 ans. C’est en 1999 qu’est apparue la première S3, basée sur l’Audi A3 de première génération (8L). Elle pesait 1’375 kg et abattait le 0-100 km/h en 6,8 secondes grâce à son 4 cylindres 1,8L turbo. A cette époque, la S3 n’était disponible qu’en trois portes. La version Sportback à 5 portes sera proposée à choix sur les deux générations suivantes (8P et 8V). Aujourd’hui, la quatrième génération de la S3 est proposée soit en version berline tri-corps (aussi appelée S3 sedan), soit en version 5 portes Sportback dont nous vous proposons l’essai aujourd’hui.

Visuellement, l’Audi A3 de quatrième génération renvoie une image plus dynamique que la génération précédente. Elle perd un peu en discrétion ce qu’elle gagne en sportivité, à l’image de ses ailes arrière galbées, de ses flancs prononcés ou de ses optiques à la signature lumineuse moderne. La S3 hérite donc de ce design bien né sans modifications majeures. Son principal signe distinctif réside dans ses quatre sorties d’échappement chromées du plus bel effet. Le châssis est abaissé de 15mm et reçoit des jantes de 18 pouces de série (19’ en option) qui passent presque inaperçues, d’autant plus lorsqu’elles sont peintes dans la même couleur que la carrosserie (gris Daytona nacré).

0-100km/h (s) : 4.8

Vmax (km/h) : 250

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 5.1

4×4
4 cyl. 2.0L turbo
310 ch / 400 Nm
1’575 kg

Afin de souligner son caractère plus sportif, Audi a augmenté la taille des entrées d’air. Dommage que ces éléments soient factices et surtout bouchés de manière peu adroite (tout comme les grilles arrière ainsi que certaines mailles de la calandre). Cela peut apparaître comme une faute de goût, à plus forte raison sur une Audi dont les finitions se doivent d’être en concordance avec le prix demandé.

L’intérieur jouit pour sa part d’une présentation fidèle à la réputation de la marque. Si le design de certains éléments reste une affaire de goût – on retrouve le style anguleux ainsi que les poignées de porte étonnantes déjà vues sur le RS Q3 – les matériaux sont de bonne qualité.

L’ergonomie est toujours un point fort de la marque aux anneaux, d’autant plus qu’Audi n’a pas cédé à la tentation du tout tactile (souvent irritant) pour cette quatrième génération de l’A3. Le volant conserve donc ses boutons, tout comme le combiné dédié à la climatisation. Juste en-dessous, on trouve encore une série de boutons dédiés notamment aux modes de conduite, à l’ESP ainsi qu’aux fonctions de parcage. 

Côté sportivité, les nouveaux sièges S proposent un excellent compromis entre maintient et confort. Pour le reste, l’habitacle reste assez similaire à celui d’une Audi A3 bien équipée. Non présent sur notre voiture d’essai, le volant sport à méplat est proposé en option (CHF 150.-). 

L’augmentation du gabarit (+ 3 cm en longueur et en largeur) profite aux passagers arrière qui sont plutôt bien lotis. Par rapport à la génération précédente, le coffre est par contre légèrement plus petit, passant de 340 à 325 litres.

Sous le capot, on retrouve celui que l’on ne présente plus : le 4 cylindres 2.0L turbo EA888, ici dans sa version 3b (même version que sur la génération précédente). Il développe une puissance de 310 ch et un couple de 400 Nm, et est toujours accouplé à la boîte automatique à double embrayage S-Tronic à 7 rapports. Caractéristique emblématique de la S3 dès sa sortie, la transmission quattro est naturellement toujours de la partie. Mais contrairement à sa cousine la VW Golf 8 R, l’Audi S3 n’est pas équipée du nouveau différentiel avec Torque Vectoring sur l’essieu arrière censé rendre le comportement plus sportif. La S3 est donc toujours équipée de l’embrayage multi-disques Haldex faisant d’elle une traction par défaut qui peut recevoir jusqu’à 50% du couple sur les roues arrière.

Sur la route, l’Audi S3 brille toujours par sa polyvalence d’utilisation. En mode Confort, les suspensions me semblent légèrement plus sèches que sur les VW Golf R et Seat Leon Cupra ST 370 que j’ai pu essayer. Toutefois, la filtration des aspérités est meilleure qu’à bord de la Mercedes A35-AMG.

Hormis les nouveaux systèmes d’assistance à la conduite, il n’y a pas d’évolution notable au niveau de l’agrément de conduite ni au niveau des performances (0-100 km/h en 4,8 secondes). Dans certaines situations, le nouveau levier de sélection de la transmission s’avère même moins pratique que son prédécesseur, puisqu’il ne permet plus de passer les rapports, même si il y a toujours les palettes situées derrière le volant.

Le châssis sport réglable (CHF 990.-) se fait nettement plus ferme en mode Dynamic. Précise, la S3 peut défier n’importe quelle courbe avec dextérité, mais on éprouve assez peu de sensations à son volant. Le freinage est performant bien qu’il ne soit pas largement dimensionné en regard des 1’575 kg de l’engin. Son endurance risque de faire défaut sur circuit où des disques plus grands et des étriers fixes sont souvent de rigueur.

En mode Dynamic, la sonorité artificielle générée dans l’habitacle (système sound aktor présent depuis quelques années sur les sportives du groupe) prend le pas sur l’échappement qui se veut encore plus discret que sur les modèles précédents.

Comme sur la VW T-Roc R ou l’Audi S Q2 (entre autres), le mode Efficiency permet de commuter la boîte automatiquement en roues libres (coasting) lors des décélérations. Si les 7,4 l/100km semblent optimistes, on parviendra à tutoyer les 8l/100km en moyenne, ce qui reste honorable pour une traction intégrale de 310 ch.

 

Affichée à partir de CHF 60’100.-, notre S3 d’essai demande tout de même un investissement de CHF 75’397.- options comprises. Soit un prix similaire à celui de la Mercedes-AMG A35 qui, bien qu’imparfaite, offre davantage de personnalité, un freinage mieux dimensionné ainsi qu’une sonorité plus évocatrice. Au sein du groupe VW, les alternatives telles que la VW Golf 8 R ou la Cupra Leon sont sensiblement plus abordables tout en en proposant un équipement de série plus riche sur une base technique identique.   

L’avis de Sport-Auto.ch

Avec sa technologie embarquée, sa consommation correcte et sa sonorité artificielle, l’Audi S3 Sportback (8Y) s’inscrit bien dans notre époque. Sans grande surprise, la marque aux anneaux nous livre une excellente voiture à tout faire, mais toujours plus aseptisée en matière de sportivité. Nul doute que depuis quelques années, c’est plutôt la RS3 qui porte les valeurs sportives nées il y a plus de 20 ans dans la première S3. Très attendue, cette dernière devrait être présentée prochainement dans sa nouvelle génération !

bob[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Sièges
  • Ergonomie
  • Consommation
  • Agrément moteur/boîte
Contre...
  • Sonorité
  • Levier ne permettant plus de passer les rapports
  • Certaines finitions extérieures (grilles bouchées)
  • Prix

Merci à Audi Suisse pour le prêt de cette Audi S3 Sportback.

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