AUDI
RS3

Notre RS3 est en outre sublimée par les éléments extérieurs en carbone brillant, avec les diffuseurs (CHF 3270.-), le spoiler (CHF 1280.-) et les coques de rétroviseurs (CHF 700.-) qui ornent la carrosserie. La voiture est équipée de pneus avant plus larges (265/30 R19) qu’à l’arrière (245/30 R19), comme depuis les versions de 2015. Il est possible de monter des pneus P Zero Trofeo R sur les jantes de série, pour les amateurs de circuit.  

A l’intérieur, on est accueilli par des sièges baquet RS, en option à CHF 2610.-. Très similaires à ceux dont la Cupra Born VZ est équipée, ils ne sont cependant pas réglables électriquement ici. Hormis cela, l’habitacle dégage un bon mélange entre sport et classe. Panneaux de porte éclairés, finitions en cuir Nappa perlé (CHF 850.-) et microfibre Dinamica (CHF 330.-) qui ornent le tableau de bord participent à cette bonne impression de haut de gamme. Par ailleurs, les ingénieurs Audi ont même mis de l’importance sur la bonne odeur dégagée par les habitacles des nouvelles RS3. Tous les matériaux intérieurs sont étudiés en laboratoire pour combiner une bonne odeur au final. Pas mal non ? C’est allemand.  

L’agencement du tableau de bord ne change pas fondamentalement par rapport au modèle 2022, mais on retrouve un nouveau volant à double méplat, qui intègre le nouveau logo Audi uni. Le cockpit virtuel de 12,3 pouces est toujours configurable à souhait et l’écran central offre une bonne ergonomie. Comme dans les Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio, on peut y voir le statut des températures de fonctionnement des composants mécaniques de la voiture, très utiles pour savoir quand la voiture est prête à déchainer ses 400 ch. Quant au système audio configurable en option, il est désormais signé Sonos (CHF 530.-), remplaçant le Bang & Olufsen de la génération 2022. 

Mais le réel plaisir auditif de la RS3 se situe bien sous son capot. La marque aux anneaux a le mérite d’encore proposer un moteur 5 cylindres turbo qui persévère dans le paysage automobile actuel. Grâce à l’échappement sport (CHF 1310.-) retravaillé par rapport à l’ancienne génération, on retrouve ce son qui rappelle autant les années d’or du rallye avec Audi en Groupe B, que le timbre d’un moteur V10, qui a récemment tiré sa révérence après avoir fait battre le cœur des passionnés pendant plus de 20 ans.  

Même en conduite normale, la nouvelle RS3 est agréable à entendre. Par rapport au modèle 2021, les valves s’ouvrent plus promptement entre 2200 et 3500 trs/min et la sonorité est donc plus prononcée, surtout en mode RS Performance. Pas besoin d’être pied au plancher pour apprécier pleinement le son du moteur, fait qui devient rare dans la production actuelle. Chaque dizaine de tours/minutes est perceptible à l’oreille.

En revanche, ce moteur conserve son petit creu caractéristique en-dessous de 2500 trs/min. Au-dessus, les 500 Nm de couple sont là et disponibles jusqu’à 5600 trs/min. Même si le moteur 2.5 l a été poussé à 450 ch dans la série limitée de la Cupra Formentor BAT, il stagne ici à 400 ch. Est-ce pardonnable ? Cap sur les routes de montagne pour le comprendre. 

Autant le dire tout de suite : la nouvelle RS3 est redoutable sur les petites routes, qu’elles soient bosselées, mouillées ou même légèrement enneigées comme dans notre essai. Le châssis adaptatif avec amortissement piloté DCC (CHF 1510.-) y est pour quelque chose. Comme dans une Porsche Panamera 4, l’amortissement est ferme sans être cassant, et absorbe bien les irrégularités des routes. Mais c’est surtout le Torque Splitter ajourné et son système Torque Vectoring by Brake qui transforme la nouvelle RS3. Ce dernier permet une meilleure inscription de la voiture dans les virages, en freinant plus les roues intérieures de la courbe, ce qui permet de réaccélérer plus tôt. En pratique, il faut avoir en tête que l’arrière ne se contente pas seulement de suivre, mais il est vivant et vous changera la dynamique de chaque sortie de virage. Le train arrière enroule – littéralement – vos placements au frein, et en sortie de virage le côté survireur de la voiture se fait ressentir lors d’accélérations franches.

La direction progresse par rapport à la génération précédente, en étant plus précise et moins démultipliée. Le toucher de route manque encore un peu de feeling, les remontées d’informations étant plutôt filtrées. Autre détail gênant : la boite automatique, globalement bonne, claque un peu sous les 20 km/h en ville, hésitant entre le premier et deuxième rapport même en conduite fluide. Hormis ce détail, elle offre une utilisation bonne en toutes conditions, avec des ratios idéaux. Quant à la consommation, elle oscille entre 8,5l / 100 km sur autoroute et plus de 13 l/100km sur petites routes de montagne sinueuses.  

Les tarifs de la nouvelle RS3 en version limousine commencent à CHF 85’500.-, soit un supplément de CHF 1250.- par rapport à la version Sportback. Cette dernière est plus courte de 15 cm, et cela fait la différence notamment lors de chargement de skis à l’intérieur, qui ne dépasseront pas sur les places avant. Notre modèle s’échange à plus de CHF 108’760.- en raison de plusieurs options ajoutées, dont la caméra de recul (CHF 540.-), la clé confort (CHF 570.-), le vitrage teinté (CHF 460.-), le contrôle de pression des pneus (CHF 270) ou encore le pack navigation (CHF 1’500.-) … beaucoup d’équipements qui auraient pu être inclus de série avec un prix de départ aussi élevé. Une approche tarifaire qui est souvent commune pour Audi sur ses modèles premium. 

La concurrence de l’Audi RS3 se nomme BMW M2 (460 ch, dès CHF 94’100.- mais moins pratique au quotidien), et Mercedes-AMG A 45 S 4MATIC+ (420 ch, dès CHF 90’800.-). Mais dans sa catégorie, la RS3 place la barre très haut en matière de comportement dynamique. Elle a d’ailleurs signé le record du segment des compacts sur le circuit du Nürburgring avec un chrono de 7’33”, contre 7’41″ pour la génération précédente.