BMW
SÉRIE 2 ACTIVE TOURER
230e xDrive

L’essai Sport-Auto.ch du 10 octobre 2023

Rédaction : Bob de Graffenried
Photographies : Bob de Graffenried

Si le marché des véritables monospaces semble avoir disparu, il subsiste une catégorie de véhicule misant sur le volume intérieur sur laquelle il est parfois difficile de poser un nom. Appartenant à un marché de niche, certains modèles sont qualifiés de ludospaces, d’autres de crossovers familiaux. C’est précisément à cette dénomination que BMW identifie sa Série 2 Active Tourer. Nous en avons pris le volant dans sa version la plus performante, à savoir la 230e xDrive, une hybride rechargeable de 326 chevaux.

Extérieurement, le crossover bavarois mise sur l’élégance ; les lignes sont fluides et les différentes parties argentées, comme les contours de fenêtre ou les barres de toit, lui confèrent un certain classicisme. Les jantes 19 pouces BMW Individual type 839l (CHF 2’250.-) sont en cohérence avec le reste, et l’absence d’échappement apparent confirme le positionnement non sportif du modèle. J’aurais en revanche opté pour un contour de calandre plus discret, au lieu des chromes soulignant un peu trop sa taille généreuse. Toute garnie de noir, la grande calandre paraissait moins proéminente sur la M3 Compétition que nous avions essayée en décembre 2021.

0-100km/h (s) : 5.5

Vmax (km/h) : 205

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 5.66

4×4
3 cyl. 1.5L turbo
+ 1x mot. élect.
326 ch / 477 Nm
1’845 kg

Parmi les véhicules essayés, la distribution des volumes de cette Série 2 rappelle la Cupra Born et la VW ID.3, des modèles souvent vantés pour leur habitabilité. Le capot court et le pare-brise très incliné permettent en effet à cette forme de carrosserie d’offrir un excellent rapport entre les dimensions extérieures et le volume intérieur. Ainsi, malgré ses « seulement » 4,39 m, la Série 2 Active Tourer 230e dispose d’un coffre de 406 litres. C’est 26 litres de plus que celui de l’Alfa Romeo Tonale Q4 280 PHEV, pourtant 14 centimètres plus longue. Et les passagers arrière ne sont pas en reste, avec un espace aux genoux et une garde au toit assez confortables. La banquette arrière est divisée en 3 parties dont il est possible de modifier l’inclinaison manuellement, mais elle n’est pas coulissante.

Si les espaces de rangement s’avèrent assez peu pratiques (la faute en partie à la console médiane flottante), l’habitacle jouit d’un raffinement à la hauteur de ce à quoi nous a habitués la marque ces dernières années. Pour parfaire l’ensemble, notre voiture d’essai est notamment équipée d’une sellerie en cuir Vernasca Mokka (CHF 2’090.-), avec les sièges Sport (CHF 480.-) ainsi qu’un volant « M » (CHF 330.-). Si BMW a conservé de vrais boutons sur ce dernier, les réglages des fonctions auxiliaires et de la climatisation s’opèrent via l’écran tactile central. Rapide et lisible, ce dernier nécessite de fouiller pour activer certaines fonctions ; il ne faut pas moins de 4 clics pour activer le massage du siège, ce même après avoir ajouté cette fonction aux raccourcis !

Pour mouvoir ce crossover familial, BMW fait appel à une chaîne cinématique peu commune, combinant sur le même axe un 3 cylindres 1.5L de 149 ch et un moteur électrique de 177 ch. Une partie de la puissance est ensuite envoyée par un arbre de transmission à l’essieu arrière, mais BMW ne donne pas d’information quant à l’éventuelle variation de la répartition du couple entre les essieux suivant le mode de conduite. L’avantage de cette architecture est de garantir que les quatre roues peuvent être sollicitées à n’importe quel moment, c’est-à-dire même lorsque le tampon de la batterie est épuisé et que le moteur électrique ne peut plus s’enclencher. La puissance combinée est de 326 ch et le couple de 477 Nm, ce qui permet à cette BMW de parcourir le 0 à 100 km/h en seulement 5,5 secondes et d’atteindre 205 km/h.

Même les yeux fermés, je pourrais dire que je suis en train de conduire une BMW, grâce au toucher du volant (jante épaisse et cuir lisse au moelleux caractéristique). Au quotidien, cette Série 2 se montre confortable et reposante, et la cohésion entre les deux motorisations est parfaite. Le GPS, qui projette les images de la caméra pour aider la navigation, se montre particulièrement efficace.

Le moteur électrique de 177 ch offre un bon agrément et permet de rouler jusqu’à 140 km/h. Si BMW annonce une autonomie allant jusqu’à 93 km en mode électrique, j’ai plutôt parcouru entre 60 et 77 km, ce qui est déjà considérable. Cela tient à la présence d’une généreuse batterie de 16,3 kWh, à l’excellent rendement de l’ensemble ainsi qu’au freinage régénératif adaptatif très efficace, permettant de récupérer jusqu’à 80 kW de puissance. Ainsi, même lorsqu’elle n’est pas rechargée, la Bavaroise de 326 ch se contente de moins de 6,5 l/100 km en conduite mixte, se passant régulièrement du moteur thermique grâce à l’énergie récupérée au freinage. C’est tout simplement un record parmi les hybrides plug-in à traction intégrale que nous avons pu essayer.

Le mode Sport durcit la direction, active le moteur thermique en permanence et autorise le basculement de la boîte automatique en mode 100% manuel. L’affichage digital de l’instrumentation change d’apparence et on peut même désactiver l’ESP ! Le couple fourni immédiatement par le moteur électrique vous colle au siège, mais le bruit futuriste sortant des haut-parleurs est perturbant. Bien qu’il soit peu sonore, je me serais contenté du relief caractéristique du 3 cylindres. Baptisé « IconicSounds Electric », cette sonorité artificielle rappelant une soucoupe volante est une option (CHF 250.-) qu’il est possible de désactiver sur certaines BMW, alors que ça ne semble pas le cas dans cette Série 2.

En parfait maitre de l’amortissement, BMW n’a pas daigné nécessaire d’implanter une suspension pilotée sur cette Série 2. Si le compromis entre confort et dynamisme est honorable, il n’en est pas de même de la monte pneumatique qui a tendance à manifester ses limites par des crissements en conduite dynamique. Etonnant, car il s’agit de GoodYear F1 en 225/45R19, soit une dimension plus généreuse que la monte pneumatique de série (205/60 R17). La boîte automatique à 7 rapports bénéficie d’un bon étagement et se montre assez rapide à l’accélération, mais rechigne parfois à rétrograder au freinage lorsque l’on utilise le mode manuel. En somme, les reprises sont excellentes et la chaîne cinématique réactive, mais l’expérience de conduite est quelque peu entachée par le sifflement des pneus ainsi que la sonorité « décalée ».

La BMW Série 2 Active Tourer 230e est disponible à partir de CHF 55’700.- ; un prix d’appel très correct au vu des prestations fournies. Toutefois, la liste des options est longue, et il faudra débourser CHF 76’020.- pour notre véhicule d’essai dûment équipé. Parmi la concurrence du segment premium, seul Mercedes semble s’attaquer au marché du crossover familial, avec la Classe B Sports Tourer. Toutefois, la version hybride rechargeable 250e (dès CHF 56’500.-) n’affiche que 218 ch et rend plus de 2 secondes à la BMW sur l’exercice du 0 à 100 km/h.

L’avis de Sport-Auto.ch

Avec la Série 2 Active Tourer, BMW propose une alternative intéressante aux SUV qui, de par leur architecture, sont plus encombrants à volume intérieur égal. Néanmoins, son positionnement premium n’est pas à la portée de toutes les bourses, et il existe des modèles, certes moins raffinés, mais à la fois plus accessibles et plus modulaires.

Au sommet de la gamme, cette version xDrive 230e hybride rechargeable à quatre roues motrices brille par son efficience et sa polyvalence, tout en étant capable d’offrir des performances intéressantes sur demande.

bob[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Consommation (même sans recharger)
  • Autonomie en mode électrique
  • Confort
  • Elégance
  • Tempérament
Contre...
  • Sièges arrière non coulissants
  • Espaces de rangement
  • Monte pneumatique en conduite sportive

Merci à BMW Suisse pour le prêt de cette BMW Série 2 Active Tourer 230e xDrive.

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