SKODA
OCTAVIA
RS245

L’essai Sport-Auto.ch du 4 juillet 2018

Rédaction : Michael Esteves
Photographies : Michael Esteves, Craig Douglas

 

Prenez la déclinaison tricorps de l’Octavia, greffez lui la mécanique de la Golf GTI performance, et vous obtiendrez la Skoda de série la plus puissante de l’histoire ! Une berline sportive qui cache bien son jeu ? C’est du moins ce que promet la fiche technique. Allons voir sur nos routes si elle tient ses promesses.

Extérieurement, rien d’ostentatoire, on a bien à faire à une Skoda. Sa calandre est reconnaissable au premier coup d’œil. Elle reçoit, toute comme le coffre à hayon, un blason RS précédé d’un V. V qui n’a rien à voir avec le chiffre romain, mais représente le V de Victory. Les optiques de phares avant, séparés en deux parties depuis le restylage de 2017, adoptent la technologie LED et le système d’éclairage adaptatif AFS. Les jantes 19 pouces de série ainsi que les entourages de sorties d’échappement noirs marquent la sportivité de la germano-tchèque. Son profil m’a valu plusieurs comparaisons douteuses : Seat Tolédo, Opel Vectra. Pas vraiment des compliments. Si la déclinaison berline de l’Audi RS3 m’avait pleinement convaincu, j’opterais plutôt pour la version break de l’Octavia.

0-100km/h (s) : 6.6

Vmax (km/h) : 250

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 6.0

traction
4 cyl. 2.0L turbo
245 ch / 370 Nm
1’467 kg

D’une fois glissé dans les superbes sièges en tissu-alcantara à surpiqûres en losange, on fait face à des compteurs analogiques et à un volant multifonction. On peut coupler le chauffage de ce dernier avec celui des sièges, ou l’allumer séparément. Ici, pas de bouton caché dans la branche centrale comme sur une Porsche, tout se fait depuis l’écran central. La finition en plastique gaufré du tableau de bord est dans les standards, et les panneaux de porte sont équipés d’une bande lumineuse configurable en 10 couleurs qui égaie un peu le tout de nuit. Point positif, un levier de frein à main se trouve toujours entre les sièges, ce qui est devenu assez rare pour le relever. Les passagers arrière ne sont pas prétérités : ils disposent d’une banquette chauffante, garnie du même tissu que les sièges avant, et pourront utiliser deux prises USB. Avec l’importante place disponible, voyager à l’arrière ne sera pas un calvaire.

La grande force de cette Skoda, c’est sans doute son système d’info-divertissement. Elle peut faire office de Hotspot Wifi, dispose d’une station de charge (mais pas de cuisson) à induction et d’un écran de 9,2 pouces. Sa résolution et le design général des menus relèguent la concurrence asiatique à des années lumières, surtout avec la navigation avec images satellite. Grâce à l’application Skoda Connect  installée sur son Smartphone, on peut connaitre la position de stationnement, l’autonomie, les données de consommation, et pleins d’autre choses inutiles pour certains, mais très pratiques pour ceux qui partagent leur voiture. Il est possible de configurer trois clés personnelles, avec configuration automatique des modes de conduite, température de climatisation, position des sièges.

Le moteur 2.0L turbo développe 15 ch de plus que dans la “simple” RS, pour culminer à 245 ch. Si elle est aussi disponible en boîte manuelle, c’est une boîte DSG à 7 vitesses qui équipe notre modèle, mais elle n’entraîne que les roues avant. Même si un différentiel à glissement limité piloté électroniquement aide les pneus en 225/35-19 à ne pas crayonner le sol à chaque sortie d’épingle, j’aurais aimé disposer de quatre roues motrices comme avec sa cousine la Seat Leon Cupra ST. Mais il n’est pas possible de configurer la RS, ou la RS245 avec cette transmission, seule la version diesel y a droit.

Comme souvent, ma prise de possession se passe en ville, suivi d’un trajet autoroutier. Cela me permet de me familiariser avec les nombreux menus et configurations possibles. Ayant l’habitude du Line Assist, les réactions de volant ne me choquent pas, mais au besoin il est possible de le déconnecter par une touche au volant. La reconnaissance des panneaux m’aide à me retrouver dans les nombreux changements de limitations ponctuant le trajet. L’ACC maintient la distance par rapport au véhicule précédent grâce au radar intégré dans la calandre. A se demander comment on faisait sans ! Bref, un trajet en mode “Confort” très agréable.

Fini la monotonie de l’autoroute, direction les routes de montagne. Là, je change de mode de conduite. Dans un premier temps c’est le mode Sport, qui durcit les suspensions et la direction, et rend plus réactifs les appuis sur les gaz et les changements de rapports. Mais le bruit moteur artificiel distillé par les haut-parleurs me force à configurer un mode individuel pour m’en passer. Je découvre une nouvelle voiture. Tout en restant confortable, le châssis gagne en rigidité, et permet d’enchaîner les grandes courbes sans sourciller. Les passages dans les tunnels, fenêtres ouvertes, permettent d’apprécier le bruit – néanmoins trop discret – provenant  de l’échappement.

Le col du Grand-Saint-Bernard me permettra de décortiquer encore un peu mieux le comportement de cette Skoda Octavia RS245. Désert en cette fin de journée, il m’a permis de monter à un bon rythme. Et là, les limites de la boîte DSG se font sentir. En effet, elle refuse longuement de rentrer le premier rapport lorsqu’on arrive dans les épingles serrées, et lorsqu’elle accepte de le faire, le coup de gaz généré est tellement important qu’il aura tendance à “accélérer” la voiture. Ce désagrément mis à part, pas grand-chose à lui reprocher. Les nombreuses aspérités de la route sont à peine ressenties et le freinage est largement suffisant pour une utilisation routière.  Les quelques portions humides – fonte des neiges oblige – auront quand même mis en défaut la motricité, qui s’est trouvée excellente sur revêtement sec.

L’avis de Sport-Auto.ch

Malgré sa dénomination RS, cette Octavia ne fait pas partie de ces voitures passion qui vous font découvrir des boulangeries dans des fonds de vallée. Il lui manque pour cela un peu de fun, de bruit, de puissance, bref, de sensations. Elle sera par contre parfaite pour une utilisation quotidienne, tant son moteur est agréable et sa consommation raisonnable, tout en demeurant très efficace en utilisation appuyée. Elle vous fera par contre payer le prix de ses équipements. Débutant à CHF 44’450.-, notre modèle d’essai culmine à CHF 48’700.-. A ce prix-là, on comprend mieux pourquoi Seat – avec qui Skoda partage la plupart des éléments du groupe VW – gagne du terrain dans le segment… Mais si vous cherchez une berline tricorps, il se peut que la Skoda Octavia RS245 soit faite pour vous !

michael[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Info-divertissement complet
  • Volume du coffre
  • Look passe-partout
  • Consommation

Contre...
  • Pas de version 4×4 en essence
  • Sonorité trop discrète
  • Tarifs

Merci à Skoda Suisse pour le prêt de cette Skoda Octavia RS245 limousine.

Tous nos essais de A à Z :

Print Friendly, PDF & Email