RENAULT
MEGANE IV R.S.
PACK CUP

L’essai Sport-Auto.ch du 29 octobre 2018

Rédaction : Gaëtan Brunetti
Photographies : Gaëtan Brunetti

Véritable icône sportive dans le paysage automobile français, après une longue attente, la version RS de la Renault Megane de 4ème génération est enfin arrivée. Cette nouvelle Megane RS aura la dure tâche de reprendre le flambeau d’une Megane 3 RS aboutie, ayant même détenu le record de la traction la plus rapide sur la mythique boucle nord du Nürburgring. Découvrons ensemble le travail fourni par Renault Sport afin de séduire à nouveau sa clientèle sportive.

Au premier regard, la nouvelle Megane RS se veut plus agressive que son aînée. Au niveau de la forme globale, cette dernière en reprend les grandes lignes tout en innovant sur certains points, mais perd en charme avec cette génération uniquement proposée en 5 portes, ce qui est toutefois un argument de vente. Un travail conséquent a été réalisé sur la signature lumineuse de l’auto. La barre lumineuse de sa face arrière est bien intégrée, prolongeant ainsi des optiques légèrement creusées. L’objectif est simple : se distinguer de la concurrence dans un segment où les codes sont quasiment dictés. Ailes élargies, ouïes d’entrée d’air, échappement central, lame « F1 », la nouvelle Megane 4 RS est là pour affirmer sa sportivité.

0-100km/h (s) : 5.9

Vmax (km/h) : 255

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 5.03

traction
4 cyl. 1.8L turbo
280 ch / 390 Nm
1’407 kg

Bien installé dans un semi-baquet entièrement recouvert d’alcantara (CHF 1’800.-), je contemple la planche de bord très épurée et minimaliste. Globalement, l’ensemble est sobre et classique. La console centrale est surmontée d’un écran tactile vertical qui se marie bien avec les lignes générales. Le tableau de bord propose un affichage digital central pour le tachymètre, laissant la possibilité de personnalisation au conducteur. Pour le reste, l’intérieur est constitué de plastiques assez bon marché, excepté l’habillage de levier de vitesse et le frein à main qui reste mécanique pour le coup (au grand plaisir des puristes). Ce dernier est mal implanté dans la console centrale car positionné trop haut et trop proche du levier de vitesse, mais on arrive à s’y habituer avec le temps.

Seuils de portes, pédalier et levier de vitesse en alu, logo « R.S. » sur le volant et les sièges amènent un peu de sportivité à cet habitacle qui reprend les codes de la Megane. Pour diriger la bête, le volant sport à trois branches en cuir et alcantara (CHF 400.-) à repère central est idéal et offre un bon maintien. Les petits plus sur notre version d’essai et pour cette catégorie de véhicules sont l’affichage tête haute (CHF 400.-) et le système son NAV 8.7 Bose (CHF 1’500.-), inséré au centre de la planche de bord et dans les portières. Ces dernières nous laisseront un peu sur notre faim avec leur habillage en plastique mou simili carbone.

Passons aux choses sérieuses à présent. Techniquement, la nouvelle Renault Megane RS affiche une puissance de 280 ch pour un couple maximum de 390Nm délivré à 2’400 trs/min. Sur le papier, elle se place ainsi juste devant la Peugeot 308 GTi (263 ch) et la Hyundai i30 N (275 ch), mais derrière la redoutable Honda Civic Type R FK8 (320 ch) ou encore la Seat Leon Cupra R (310 ch). Un bon bout d’autoroute m’attend pour rentrer à mon domicile. Je profite de ce temps libre pour découvrir les fonctionnalités qu’offre la voiture. L’interface de l’écran tactile me semble parfois un peu difficile à manier en conduisant, mais les menus restent simples et didactiques.

La Renault Megane RS se veut assez dure dans son amortissement général. Pas étonnant lorsque l’on sait que notre voiture d’essai est équipée du pack Cup (CHF 1’950.-) qui raffermit les amortisseurs de 10%, rabaisse la hauteur de caisse de 2 mm et ajoute un différentiel mécanique à glissement limité Torsen. Tant pis pour mes lombaires, les longs trajets n’étant clairement pas ma priorité lors de cet essai. En arrivant chez moi, j’aperçois un bouton qui m’interpelle, ce dernier étant celui du Park Assist (CHF 750.-). Le système est simple d’utilisation mais perfectible. De plus, sur une version équipée de la boîte mécanique, ce dernier devient délicat à manipuler lorsque l’espace est restreint.

Avant de fermer l’œil sur cette berline compacte, je regarde une dernière fois le tableau de bord qui m’annonce 7,5 l/100km de consommation moyenne, ce qui est plutôt réjouissant même en ayant fait principalement de l’autoroute.

Le lendemain, je planifie un itinéraire varié afin de pouvoir tirer le meilleur parti de l’auto. Avant de me lancer dans ma balade, je prends garde d’activer le R.S. Monitor (CHF 400.-), qui sera un petit plus sur mon trajet du jour. En effet, ce dernier permet d’afficher une panoplie de télémétries complètes. Pour les plus pistards d’entre nous, cette option s’avère très intéressante puisqu’elle met à disposition un chronomètre, des temps partiels et bien d’autres données instantanées telles que la position du centre de masse, les G, la puissance, l’angle du volant ainsi que différents manomètres. Mode « Sport » activé, la direction devient légèrement plus ferme, précise et la voiture délivre à présent toute sa puissance.

La route étant dégagée, je commence à attaquer. Les montées en régime sont assez linéaires. Le moteur est rageur et affirme son tempérament, mais il n’est pas nécessaire de le pousser jusqu’à la zone rouge, ce dernier donnant l’impression de s’essouffler à l’approche du rupteur. Les premières courbes se dessinent devant mon pare-brise et l’auto fait preuve d’une grande agilité et stabilité en virage rapide. Cette troisième génération de Megane RS est en effet équipée du système 4Control déjà rencontré sur la Renault Megane GT essayée l’hiver passé. En-dessous de 60 km/h (et 100 km/h en mode « Race »), les roues arrière tournent dans le sens opposé des roues avant jusqu’à un angle de 2,7 degrés. L’action inverse est effectuée au-dessus de 60 km/h mais cette fois-ci avec un angle maximum de 1 degré. Cela paraît minime sur le papier mais au volant, on retrouve une direction plus incisive et précise dans les passages en courbes (soit en-dessous de 60 km/h ou 100 km/h), alors que la stabilité est accrue à hautes vitesses.

Au freinage, la voiture se place comme je le souhaite sur le train avant et offre un très bon feeling. Les disques bi-matière (CHF 1’250.-) de 355 mm et les étriers Brembo rouge à l’avant offrent un bon mordant et semblent très endurants. L’auto avale les courbes sans broncher dans ce mode sport, et le turbo procure un bon agrément de conduite et de bonnes relances dès les plus bas régimes.

Dernier mode à passer au crible, le mode « Race ». Celui-ci est équivalent au mode sport à un détail près : il désactive entièrement l’ESP et laisse donc libre cours aux envies du train arrière, que l’on découvre rapidement joueur en inscrivant l’auto sur les freins. On prend ainsi un certain plaisir à venir délester le train arrière dans les virages pour pouvoir repartir pied au plancher en sortie. Même équipée des 4 roues directrices, ce mode permet une conduite plus libérée et révèle le comportement joueur du train arrière, là où la plupart de ses concurrentes actuelles se montrent imperturbables.

L’avis de Sport-Auto.ch

Redevenue sportive familiale avec l’adoption des 5 portes, la nouvelle Renault Megane RS renoue avec la polyvalence et offre plusieurs facettes de conduite différentes. Elle n’en demeure pas moins réellement sportive à la demande, en particulier lorsqu’elle est dotée du pack Cup ! Heureusement que Renault a conservé la boîte manuelle de série, la boîte automatique à double embrayage de la version EDC (CHF 1’700.-) n’étant pour l’heure pas compatible avec le différentiel Torsen du pack Cup.

Disponible à partir de CHF 38’200.-, notre version d’essai bien équipée se monte à CHF 50’050.-, un montant supérieur aux concurrentes asiatiques mais proche de la Seat Leon Cupra R essayée récemment. Si face à certaines concurrentes, la nouvelle Renault Megane RS affiche un léger déficit de performances sur papier, elle le compense en étant la seule de son segment à être dotée de 4 roues directrices ainsi que d’un train arrière joueur, la révélant comme une excellente surprise en matière de sensations de conduite !

gaetan[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Châssis (pack Cup)
  • Train arrière joueur
  • Différentiel mécanique
  • Polyvalence
  • Système de navigation
Contre...
  • Sonorité un peu légère
  • Intérieur non revu à la hausse
  • Pas de version 3 portes
  • Caractère moteur à hauts régimes

Merci à Renault Suisse pour le prêt de cette Renault Megane RS.

Tous nos essais de A à Z :