JAGUAR
F-TYPE P300

L’essai Sport-Auto.ch du 29 novembre 2018

Rédaction : Michael Esteves
Photographies : Sébastien Moulin, Bob de Graffenried, Michael Esteves

Si la crise de la cinquantaine vous guète, ou l’envie de rouler cheveux au vent (enfin, ceux qu’il vous reste) vous enthousiasme, la Jaguar F-Type doit figurer sur votre liste de souhaits. Surtout si vous êtes sensible au charme britannique et que deux places vous suffisent.

A l’annonce de l’essai de cette F-Type cabriolet, ma plus grande question était de savoir si elle serait animée par un V6 ou par un V8. Ne connaissant pas la gamme Jaguar par cœur, je jette un œil à la fiche technique. Elle m’indique que le P veut dire Essence (Petrol en Anglais), et 300 la puissance délivrée par son moteur… 4 cylindres. Grand moment de solitude. Ils ont osé ! Ou plutôt, ils n’ont pas eu le choix : satanées normes anti-pollution toujours plus contraignantes !

0-100km/h (s) : 5.7

Vmax (km/h) : 250

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 5.2

propulsion
4 cyl. 2.0L turbo
300 ch / 400 Nm
1’545 kg

Hasard du calendrier, je prends possession de la belle la veille du Rallye International du Valais. Belle, parce que si il y a un point où elle fait l’unanimité, c’est bien son physique ! Dans sa teinte Yulong White (CHF 1’240.-) et campée sur ses jantes de 20’ (CHF 2’580.-), elle dégage une classe dont seuls les britanniques ont le secret. Le contraste apporté par le pack extérieur Black (CHF 840.-), son capot bombé et la grosse sortie d’échappement central apportent une touche de sportivité. Ses poignées affleurées et ses optiques profilées complètent le tableau. Son profil n’est pas sans rappeler celui d’une Aston Martin. Il y a pire comme comparaison.

Une fois glissé à l’intérieur, le même sentiment de classe et de perfection se dégage. Difficile de lui trouver des défauts. Les sièges entièrement en cuir (CHF 2’420.-) disposent d’une large plage de réglages, qui permettra à tous les gabarits de s’y sentir à l’aise. Devant les traditionnels cadrans analogiques se trouve un volant à méplat munis de palettes. Elles commandent la seule transmission disponible avec le moteur 2 litres, soit une boîte automatique ZF à 8 rapports. Au centre se trouve en position horizontale et très bien intégré un écran tactile de 10 pouces. Il est réactif, et les commandes se font de manière très intuitive. Les commandes de la climatisation sont bien intégrées, et la bouche de ventilation centrale sort du tableau de bord lorsqu’on fait appelle à elle. En levant les yeux, la finition en Alcantara de l’intérieur de la capote vous fera oublier les CHF 80.- de l’option Pare-Soleil sport avec miroir de courtoise ! Mais assez bavardé, prenons maintenant la route.

Pression sur le bouton Start situé devant le levier de vitesses, et la mécanique prend vie. Est-ce qu’un moteur Boxer aurait pris place sous le capot, comme dans une Subaru ou une 718 Boxster ? C’est ce que pourrait nous faire croire le son distillé par l’échappement actif en option.

Le design du bouton pour l’ouverture de celui-ci n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui présent dans la Porsche. La fiche technique nous indique pourtant qu’il s’agit d’un 4 cylindres en ligne. Il est muni d’un turbo équipé de roulements à billes en céramique, réservé jusqu’à peu à la compétition. Il développe 300 ch et 400 Nm qui me seront bien pratique pour parcourir les spéciales du rallye du Valais. En effet, le lendemain, après une courte nuit de sommeil, il va falloir contrôler l’état de la route pour un équipage.

A l’heure du café, au point de rendez-vous des habituels ouvreurs, la Jaguar sort un peu du lot. Elle est entourée de Subaru WRX STI et Focus RS, plus habituées à l’exercice. Mais vu la météo clémente, disposer d’une propulsion ne sera pas un handicap. Machines et pilotes ravitaillés, en route pour la première spéciale. Je sélectionne le mode Dynamic, qui en plus de changer la réactivité des gaz et de la boîte, fait se parer de rouge les lumières intérieures. J’ouvre aussi l’échappement, mais sans toutefois percevoir une grosse différence. Enfin, je place le levier de vitesse sur Manuel et déconnecte l’anti-patinage. Celui-ci est vraiment sensible, et crée des coupures trop récurrentes en sortie d’épingle. Phénomène certainement dû à la monte pneumatique hivernale, qui a par contre permis de mettre en avant la grande tolérance de l’ABS.

Si les accélérations ne sont pas impressionnantes, elles permettent de prendre bien du plaisir sur ces petites routes, où de toute façon la limitation de vitesse est rapidement atteinte. La précision de la direction est bonne, mais gare au sous-virage en entrée de courbe. L’amortissement est un excellent compromis entre confort et sportivité, et le roulis est quasiment nul. Le fait de disposer d’une boîte à 8 rapports permet de se trouver toujours dans la bonne plage d’utilisation. Elle est d’ailleurs assez large, le moteur ne s’essoufflant que peu à l’approche de la zone rouge. Le petit écran situé entre les compteurs  nous indique le moment opportun pour sélectionner le rapport suivant. Rien ne sert de monter plus haut en régime, le passage de rapport étant plus lent près du rupteur. Le freinage, quant à lui, n’a pas été emmené à la limite de son endurance. Son mordant et la constance de la pédale étaient parfaits. Ses disques de 355 et 325 mm sont largement suffisants pour l’utilisation « normale » d’un cabriolet.

Dimanche 28 octobre, changement de décor ! Les premières neiges de la saison font leur apparition. Cette fois, fini de pester contre les pneus d’hiver. Ils vont me permettre d’aller me balader sur des routes enneigées. Et vu qu’il est possible de décapoter en roulant jusqu’à 50 km/h, pourquoi se priver ? Si à ce moment je vénère le volant et les sièges chauffants, je regrette l’absence de chauffage de nuque. Vraiment dommage de ne pas proposer cette option, afin de pouvoir profiter au mieux de son cabriolet à l’entre saisons ! Pouvoir effectuer quelques dérives au volant d’une Jaguar, sous les flocons, ça n’a pas de prix. Pour le reste, il y a Master Card !

L’avis de Sport-Auto.ch

J’ai été agréablement surpris de la polyvalence de cette Jaguar F-Type Cabriolet. S’il manque la sonorité mélodieuse d’un 6 ou 8 cylindres, cette version P300 sera un choix de raison. Proposée au tarif de CHF 74’100.-, la F-Type P300 est affichée CHF 12’800.- de moins que la F-Type V6 de 340 ch. Une différence qui, additionnée aux économies d’impôts de plaque, plaide en sa faveur. La Porsche 718 Boxster est quant à elle CHF 4’000.- plus onéreuse. A cylindrée et puissance égale, elle est par contre nettement plus performante que l’anglaise sur l’exercice du 0-100 km/h. Mais est-ce le but premier d’un cabriolet ?

michael[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Design très réussi
  • Intérieur ergonomique
  • Amortissement
  • Plaisir cheveux aux vents
Contre...
  • Sonorité
  • Volume du coffre

Merci à Jaguar/Land Rover Suisse pour le prêt de cette Jaguar F-Type P300.

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