BENTLEY
NEW CONTINENTAL

 

GTC

L’essai Sport-Auto.ch du 12 novembre 2019

Rédaction : Sébastien Moulin

 

Photographies : Sébastien Moulin, Bob de Graffenried

Bentley célèbre cette année ses 100 ans. C’est en 1919 que l’ingénieur Anglais W. O. Bentley crée une société avec pour objectif de construire « une voiture rapide, une bonne voiture, la meilleure de sa catégorie ». Dans les années 1920, les cinq victoires de Bentley aux 24 Heures du Mans auront une résonance mondiale. Mais lors de la crise économique des années 30, Bentley est absorbée par Rolls-Royce à l’ombre duquel elle végétera durant 70 ans.

Dodge Challenger SRT Hellcat essai Sport-Auto

Il faudra attende le début des années 2000 et le rachat par Volkswagen pour voir Bentley retrouver son « fighting spirit ». Si le constructeur de voitures de luxe britannique a aujourd’hui à nouveau le vent en poupe, c’est essentiellement grâce au succès commercial de la Continental GT. Après l’essai du coupé l’année passée, nous avons pris le volant de la Continental GT de troisième génération dans sa version cabriolet.

0-100km/h (s) : 3.8

Vmax (km/h) : 333

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 3.65

4×4
12 cyl. 6.0L bi-turbo
635 ch / 900 Nm
2’414 kg

Imaginée, conçue et assemblée en Grande-Bretagne dans les usines Bentley de Crewe, la nouvelle Continental GTC – C pour « convertible », cabriolet en français –  ne perd pas une once de l’opulence, de l’agressivité et de l’élégance de ses aînées.

Avec ses 4,85 mètres, elle est légèrement plus longue que l’ancienne génération. L’empattement est amplifié, ce qui améliore considérablement les proportions avec un positionnement des roues plus proche des extrémités du véhicule. Le capot avant se retrouvant ainsi rallongé. Si l’ensemble conserve les lignes emblématiques du coupé, ses hanches musclées sont désormais plus fuselées.

Comme le veut la tradition, la version cabriolet de la Continental GT se dote d’une capote en toile. Mais que cette dernière soit baissée ou relevée, nous sommes toujours en présence d’une voiture d’une beauté incontestable.

La Continental GT Convertible est équipée de phares LED qui se démarquent par leur design évoquant une pierre précieuse illuminée. Un effet cristal taillé du plus bel effet que l’on retrouve également sur les feux arrière de forme oblongue.

L’habitacle est typiquement Bentley avec profusion de matériaux nobles et d’éléments chromés, le tout dans des finitions frisant la perfection. Un travail d’orfèvre réalisé encore à la main dans la plus pure tradition. La vue, le toucher, l’odorat… tout à bord d’une Bentley vous ravive les sens et vous fait voyager entre tradition et modernité. Prenez par exemple le panneau rotatif à trois facettes de la planche de bord (EUR 4’700.-) : selon la position choisie, vous avez en face de vous un panneau de plaquage en bois précieux, un grand écran tactile multimédia super moderne, ou alors trois cadrans analogiques avec thermomètre, boussole et chronomètre (voir notre vidéo dans l’essai du coupé).

Divinement installé dans les confortables sièges cuir au joli motif en losange, je me penche pour fermer la lourde portière. Une barre s’étend alors de derrière mon siège, poussant la ceinture de sécurité à ma portée. Un peu comme si Bentley m’invitait à boucler ma ceinture en me murmurant « Attache-toi, ça va être sport ! » Il faut préciser qu’il y a du très lourd sous le capot : un gros W12 de 6.0 litres développant la bagatelle de 635 ch et 900 Nm de couple ! Cela permet à ce mastodonte de près de 2,5 tonnes de passer de 0 à 100 km/h en 3,8 secondes et d’atteindre une vitesse de pointe de 333 km/h.

Un judicieux système de désactivation d’un de ses bancs de cylindres permet un fonctionnement sur 6 cylindres en toute transparence lorsque la sollicitation est faible. Pour passer toute cette puissance aux quatre roues motrices, la Continental GTC fait appel à une boîte automatique à double embrayage à 8 rapports provenant de chez Porsche.

Mais trêve de bavardage, il est temps de prendre la route. Le moteur se démarre à l’aide d’un bouton situé sur la colonne centrale. Mais avant cela, je vous conseille de patienter encore 19 secondes, juste le temps nécessaire pour ouvrir la capote. Vous aurez ainsi une meilleure audition du chant du W12 qui s’éveille. Le sélecteur de mode de conduite (Bentley Driving Dynamics) offre quatre modes de conduite : Confort, Bentley, Sport et Individuel. Quel que soit le mode choisi, la prise en main est étonnamment aisée.

Après quelques kilomètres, cheveux dans le vent, à apprécier le confort et le raffinement exceptionnel de cette GT, je sélectionne le mode sport et j’écrase la pédale de droite pour entrer dans un autre monde. Les 12 cylindres se mettent à rugir et, de mon côté, je souris à chaque accélération, j’adore ! Si le confort reste inconditionnel, son comportement sportif ne l’est pas moins. Il faut dire que, tout comme sa boîte, son châssis est désormais emprunté à sa cousine germanique, la Porsche Panamera. Grace à sa transmission intégrale, aux amortisseurs pilotés et aux suspensions pneumatiques, il est difficile de prendre la bête en défaut, surtout que l’électronique veille. Difficile et surtout inutile, car il n’est nullement nécessaire de la pousser dans ses derniers retranchements pour éprouver du plaisir à son volant. D’autant plus que la boite à double embrayage se montre légèrement moins véloce que sur une Panamera.

La direction renvoie de bonnes informations, mais pas aussi détaillées que ce à quoi je m’attendais. Mais rien de rédhibitoire. Malgré son poids, elle est agile et autorise d’être brusquée si nécessaire. D’énormes disques de freins de 420 mm à l’avant et de 380 mm à l’arrière sont nécessaires afin d’offrir une fiabilité et une constance de freinage en rapport aux performances exceptionnelles de cette Continental GTC.

Le coût d’un tel bijou de luxe est certes élitiste, mais pas totalement injustifié. Si le prix de base de la Bentley Continental GT Convertible reste juste en-dessous des 200’000 €, le tarif des options frise l’indécence. L’addition des options de notre voiture d’essai avoisine les 50’000 €, pour un prix total de 238’185 €.

Le seul petit bémol à relever est un persistant bruit d’air une fois la capote fermée, même à vitesse modérée. Je l’ai signalé lors de la reddition du véhicule, et on m’a affirmé que c’était un problème connu qui faisait l’objet d’un rappel. Me voilà rassuré !

L’avis de Sport-Auto.ch

La 3ème génération de Bentley Continental GTC est une vrai grand tourisme, aussi luxueuse que performante. S’appuyant beaucoup sur son héritage britannique en matière de design, elle compte aussi sur le savoir-faire allemand du groupe Volkswagen. Associer le meilleur de la technologie allemande au raffinement anglais, voilà une recette qui ne pouvait que s’avérer gagnante.

Par ce temps frais d’automne, ouvrez la capote, activez le chauffage de l’accoudoir, du siège et du volant, savourez la sensation du jet d’air chaud sur votre nuque et si cela ne vous suffit pas, activez le siège massant. Puis, sélectionnez le mode Sport, et Let’s GO !

sebastien[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Moteur intense et envoûtant
  • Motricité
  • Finitions
  • Confort princier
Contre...
  • Tarifs des options
  • Accès aux places arrière
  • Poids

Merci à Bentley Motors pour le prêt de cette Bentley New Continental GT, ainsi qu’à Bentley Genève – André Chevalley pour leur collaboration.

Tous nos essais de A à Z :

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