ALFA ROMEO
STELVIO
QUADRIFOGLIO
MY2024

L’essai Sport-Auto.ch du 14 janvier 2025

Rédaction : Gaëtan Brunetti

Photographies : Gaëtan Brunetti

 

Premier SUV du constructeur italien, L’Alfa Romeo Stelvio, restylé il y a deux ans, passe à nouveau entre nos mains dans sa version Quadrifoglio. Nos essais des précédents millésimes 2019 et 2020 nous avaient laissés sur une note plutôt positive. Sorti en 2017, le Stelvio est proche de prendre une retraite bien méritée. Mais est-il toujours à la hauteur face à la concurrence ? Réponse dans notre article.

Au premier regard, ce nouveau Stelvio Quadrifoglio restylé n’a rien perdu de sa splendeur du dessin original. La calandre centrale, dite « trilobo », ainsi que les entrées d’air du bouclier avant reçoivent une nouvelle finition. Les quatre blocs optiques sont désormais en Full-LED.

Les phares avant, à présent matriciels adaptatifs, reçoivent une nouvelle signature lumineuse en forme de triple « u », reprenant le design de ceux de l’Alfa Romeo SZ ou plus récemment aperçus sur l’Alfa Romeo Tonale que nous avons essayé en 2023. Les feux arrière ont désormais une finition noir brillant.

0-100km/h (s) : 3.8

Vmax (km/h) : 283

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 3.52

4×4
6 cyl. 2.9L bi-turbo
520 ch / 600 Nm
1’830 kg

Le style et l’ADN de la marque sont présents et c’est un régal pour les yeux. On apprécie de regarder ce Stelvio Quadrifoglio sous différents angles et l’on se délecte de tous les petits détails qui forgent son caractère, comme le fameux trèfle à quatre feuilles apposé sur les ailes avant. Les triples prises d’air sur le capot, les deux doubles sorties d’échappements ou encore les jantes style téléphone de 20 pouces se marient parfaitement avec la teinte Rosso Alfa de notre Stelvio.

 

A l’intérieur, le tableau de bord télescopique troque les compteurs analogiques contre un tout nouveau combiné entièrement digital, composé d’un écran TFT de 12,3 pouces. Celui-ci est paramétrable selon 3 modes d’affichages, Evolved, Relax et Heritage. Ce dernier, reprenant les compteurs des anciennes Alfa Romeo des années 60, est un beau clin d’œil à l’histoire de la marque au Biscione. Le dessin de la planche de bord n’a pas pris une ride et reste sobre et épuré, avec un écran central bien intégré.

Cuirs étendus, surpiqûres, carbone tissé brut, volant mi-cuir/mi-alcantara, le Stelvio Quadrifoglio sait accueillir ses occupants comme il se doit. Le poste de conduite est idéal, tout tombe sous la main. Il est intuitif et surtout pratique (l’écran peut entièrement être commandé par les molettes centrales). L’habitabilité est bonne et permet de loger facilement quatre adultes, tout en gardant un volume de coffre respectable (capacité maximale de 525 litres). Seul le toit panoramique (CHF 2’008 .-) était en option sur notre véhicule d’essai.

Sous le capot du Stelvio Quadrifoglio restylé, rien n’a changé ou presque. Le fameux V6 2.9L bi-turbo, dérivé du moteur Ferrari F154 (et non de production Ferrari comme on l’entend parfois), délivre toujours 600 Nm de couple à 2’500 trs/min pour une puissance de 520 ch à 6’500 trs/min (gain de 10 ch). Le tout est envoyé aux roues arrière via une boîte de vitesses automatique ZF à 8 rapports et un arbre de transmission en carbone.

Pour rappel, le système Q4 de notre Stelvio permet de transmettre jusqu’à 50% du couple sur le train avant, lorsque la limite de motricité de ce dernier est atteinte.  Les quatre modes de conduite (Natural, Advanced Efficiency, Dynamic et Race) permettent de moduler les réglages de la suspension active, de la direction, de la réponse du moteur ou encore de la réactivité de la boîte de vitesses qui, en mode Race, passe les rapports en seulement 150 millisecondes.

Prenons place à présent dans ce Stelvio Quadrifoglio au restylage très subtil. Assis en face du volant arborant le légendaire trèfle à quatre feuilles, le bouton rouge de démarrage me fait de l’œil. Le SUV se réveille en douceur, mais dans une mélodie réjouissante. Parti en mode Advanced Efficiency, je constate, à mon arrivée, que ce ténor italien n’est pas des plus sobres au niveau de la consommation.

En utilisation journalière, l’ensemble moteur/boîte se révèle agréable, mais il faut composer avec son addiction au sans plomb. Sur la totalité de mon essai, soit environ 1’200 km, j’ai obtenu une moyenne de 14,9 l/100 km, avec des pics dépassant les 16 litres en conduite mixte. Les 1’830 kg à vide ainsi que le système de coasting dépassé (consommation résiduelle et enclenchements tardifs) n’aident pas le réservoir de 64 litres à rester plein. Autre point perfectible : le freinage est peu rassurant. Les disques perforés en acier ne suffisent pas, l’attaque de pédale de frein est trop molle, obligeant souvent un appui supplémentaire.

Contrairement à l’essai sur le mythique autodrome de Montlhéry, cet essai s’est déroulé sur des routes enneigées voir verglacées, par basses températures, ce qui n’a pas pu mettre en exergue ses qualités dynamiques. Dans ces conditions, son comportement n’est pas toujours rassurant, avec des interventions précoces de l’électronique, même à vitesse raisonnable. Ces deux points, pour les clients les moins aguerris, peuvent se révéler piégeurs et dangereux.

Passons maintenant aux qualités de ce super SUV italien, et il y en a. Premièrement, le moteur est fantastique. Certes, il chante un peu moins qu’auparavant, mais en mode Race la sonorité reste assez présente. Les montées en régime se font sans broncher et avec une certaine linéarité. Ajoutez à cela une boîte de vitesses parfaite en mode manuel et un comportement typé propulsion, vous avez entre vos mains l’un des meilleurs SUV jamais produits.

Ce Stelvio Quadrifoglio procure tellement de plaisir de conduite que l’on oublie parfois que nous sommes dans un SUV. Le système Q4 se déclenche à bon escient et, sur les routes enneigées, a été peu intrusif. Quel bonheur de pouvoir profiter de ce type de véhicule, joueur du train arrière, tout en ayant une bonne capacité d’accélération et une direction bien calibrée. Les longues dérives, accompagnées par la mélodie du V6 Alfa Romeo, ont été une réelle expérience de conduite.

Affiché à un prix d’entrée de CHF 117’334.-, notre Stelvio Quadrifoglio d’essai culmine à un tarif de CHF 119’342.- et n’a pas subi de grosse inflation par rapport à sa sortie en 2017 (CHF. Actuellement, sur un marché du SUV toujours en vogue, ses principaux concurrents sont le Maserati Grecale Trofeo (CHF 138’500.-), le Jaguar F-Pace SVR (CHF 134’100.-) ou encore, du côté des allemandes, les BMW X5 M (CHF 140’900.-), Mercedes-AMG GLC 63 S E Performance (CHF 137’200.-) et Porsche Cayenne S (CHF 137’500.-).

Au final, l’Alfa Romeo Stelvio Quadrifoglio garde un rapport prix/plaisir/prestations des plus intéressants et aura été pour moi, avec l’Aston Martin DBX 707, un SUV coup de cœur.

L’avis de Sport-Auto.ch

L’Alfa Romeo Stelvio Quadrifoglio, bien qu’étant un SUV, a tout à fait sa place dans le monde des voitures sportives. Le plaisir à son volant est assez singulier et procure de réelles émotions. Gardant un tarif contenu pour de telles prestations, il reste une alternative intéressante sur le marché.

Attention toutefois à rester vigilant, tant au niveau de la conduite que de la consommation d’essence. En définitive, ce Stelvio Quadrifoglio ne serait-il pas une voiture plaisir à ne sortir que par les week-ends de beau temps et, dans ce cas, sa principale concurrente ne serait-elle pas la Giulia Quadrifoglio ?

gaetan[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Look indémodable
  • Comportement sportif
  • Moteur fantastique
  • Sonorité toujours envoutante
  • Ergonomie intuitive
Contre...
  • Consommation
  • Freinage perfectible

Merci à Alfa Romeo Suisse pour le prêt de cette Alfa Romeo Stelvio Quadrifoglio MY2024, ainsi qu’au garage GSG Racing Concept pour sa collaboration.

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