ASTON MARTIN
DBX
707

L’essai Sport-Auto.ch du 26 janvier 2023

Rédaction : Bob de Graffenried
Photographies : Bob de Graffenried

Arrivé sur le marché en 2020 pour concurrencer notamment le Lamborghini Urus, le Porsche Cayenne et le Bentley Bentayga, l’Aston Martin DBX n’était proposé qu’avec une seule motorisation développant 550 ch. L’année passée, le constructeur de Gaydon a remédié à ce manque avec, au passage, un objectif clair : commercialiser le SUV de série le plus puissant de la planète ! C’est ainsi que le DBX 707 est né. Même si cette course à la démesure a plus tendance à me faire sourire qu’à m’impressionner, je ne pouvais rater l’occasion de l’essayer, à plus forte raison au vu des conditions hivernales qui m’attendent.

Largement inspiré des coupés de la marque, le design du DBX est fluide et parvient bien à masquer les dimensions généreuses de la voiture, dont la longueur dépasse les 5 mètres. Par rapport au DBX essayé par mon collègue en Allemagne, le DBX 707 reçoit des éléments de carrosserie spécifiques ainsi qu’un nouvel échappement à quadruple sorties. Il en résulte une apparence plus sportive sous tous les angles, sans toutefois tomber dans l’esprit caricatural d’un Lamborghini Urus. A cela s’ajoute le pack carbone supérieur (CHF 10’908.-), comprenant notamment les rétroviseurs, les prises d’air du capot et le spoiler arrière en carbone (un pack carbone inférieur est aussi disponible pour avoir la lèvre avant, le diffuseur et les bas de caisse en carbone).

0-100km/h (s) : 3.3

Vmax (km/h) : 310

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 3.18

4×4
8 cyl. 4.0L bi-turbo
707 ch / 900 Nm
2’245 kg

Si des nouvelles jantes de 23 pouces sont disponibles en option, nous avons dû nous « contenter » de jantes de 22 pouces munies logiquement de pneus hiver. A travers ces dernières, on distingue les énormes freins carbone-céramique fournis de série, avec des disques de 420 mm à l’avant et 390 mm à l’arrière. Enfin, la nouvelle teinte Apex Grey (CHF 8’604.-) sied parfaitement à ce DBX 707.

L’intérieur offre tout le raffinement que l’on attend d’un tel véhicule. Notre modèle d’essai est muni d’une sellerie cuir semi-aniline bi-ton noire/jaune (CHF 8’640.-) ainsi que du pack carbone (CHF 6’192.-) qui habille magnifiquement l’habitacle. Si le catalogue propose naturellement plusieurs combinaisons de matériaux, coloris et coutures, les personnes désirant créer un modèle véritablement unique peuvent avoir recours au service « Q by Aston Martin » qui offre le summum de la personnalisation, comme sur le reste de la gamme.

Comme je l’avais déjà constaté à l’intérieur du DBX en 2020, la qualité des matériaux et les finitions sont impeccables, et l’on s’imagine volontiers voyager des milliers de kilomètres à bord. Seul regret concernant le passager avant : l’écran central n’étant pas tactile, il faudra utiliser le pad et la molette situés au centre… avec la main gauche.

Les sièges Sport de série ont la même forme prononcée que ceux de la Vantage. Placés sur le côté extérieur du siège, les réglages sont toutefois moins accessibles que sur le coupé. Face à moi, je retrouve le volant rond à jante épaisse du DBX, mais avec des palettes beaucoup plus grandes.

Vu la puissance affichée, on pourrait penser que le 707 a cédé aux sirènes du V12 bi-turbo 5.2L maison déjà rencontré dans les DB11 AMR et DBS Superleggera. Il n’en est rien : le DBX 707 fait toujours appel au V8 4.0L bi-turbo. Afin de faire passer la puissance de 550 à 707 ch et le couple de 700 à 900 Nm (dès 2’500 trs/min), Aston Martin a modifié le moteur pour y intégrer des turbocompresseurs à roulement à billes. La boîte automatique à convertisseur ne supportant pas un tel couple, une nouvelle boîte automatique à 9 rapports à embrayage humide équipe le 707. Les performances annoncées donnent le tournis : 310 km/h de vitesse de pointe, et surtout un 0 à 100 km/h expédié en 3,3 secondes, soit 1,2 seconde de moins que la version de 550 ch ! A noter que le DBX 707 reçoit également un nouveau différentiel E-diff à l’arrière dont le rapport final est plus court (3,27 contre 3,07 sur le DBX).

Premiers kilomètres, premières sensations : l’Aston Martin DBX 707 est étonnamment maniable compte tenu de ses dimensions. La visibilité périphérique est excellente et j’ai l’impression de dominer la route. Car même réglé au plus bas, le siège reste assez haut et mes 195 cm n’ont pas une marge énorme avec le toit. Revers de la médaille, les sensations de vitesse sont filtrées et je n’ai pas l’impression de me trouver dans une sportive !

Pourtant, ce DBX 707 cache plus d’un tour dans son sac. Cela commence au niveau de la console inférieure qui a été revue afin de fournir un meilleur contrôle sur les fonctions de conduite. Indépendamment du mode de conduite sélectionné, il est ainsi possible d’agir sur l’ESP (entièrement déconnectable), l’échappement, la dureté des suspensions, ainsi que de passer du mode automatique au mode manuel.

Au centre de la console, une nouvelle molette rotative permet de choisir parmi cinq modes de conduite : GT, Sport, Sport+, Individual et Terrain. Tout un programme en perspective, d’autant plus qu’une petite route non déneigée se présente face à nous. Mode Terrain engagé, le DBX élève sa garde au sol au maximum. Malgré son gabarit et ses pneus très larges (325 mm à l’arrière et 285 mm à l’avant), le DBX 707 se défend étonnamment bien dans ces conditions, au point même de s’amuser un peu sans arrière-pensée (voir la vidéo ci-dessous). Malgré ces bonnes dispositions, les amateurs de véritable tout-terrain resteront sur leur faim, car il n’y a ni vitesses courtes ni pneus adaptés à l’exercice, mais ce n’est pas pour cela qu’a été conçu le DBX.

De retour sur l’asphalte, le DBX montre un tout autre visage, en particulier en mode Sport+ où le couple peut être transféré entièrement aux roues arrière. A la remise des gaz, le comportement devient très joueur, cela me rappelle le Maserati Levante Troffeo. Pour le reste, il s’avère plus rigoureux et plus communicatif que son homologue italien. Que ce soit en mode automatique ou manuel, la boîte automatique à 9 rapports brille à la fois par son étagement et son agrément.

Le mode Sport permet quant à lui de profiter d’une excellente motricité avec un léger survirage en sortie de courbe. Réglées au plus dur et plus bas, les suspensions – modifiées pour le 707 – contiennent bien le roulis, mais peinent par moment à masquer les 2’260 kg de la bête lors des accélérations et freinages. Les Pirelli Scorpion souffrent également du poids lorsque l’on approche les limites d’adhérence sur le sec, limites qui seront sans doute bien repoussées avec les pneus été et les jantes de 23 pouces. Quant à la sonorité, le timbre du V8 bi-turbo est immédiatement reconnaissable, mais il lui manque quelques décibels ainsi qu’un soupçon de bestialité par rapport à la Vantage, notamment lors des passages de rapport.

Sans surprise, pouvoir transporter cinq personnes dans un tel luxe et avec de telles performances se paie cher à la pompe. Là où les DB11 V8 et Vantage, bien plus légères, parviennent à donner le change sur l’autoroute, le DBX 707 réclame 12 l/100 km à 120 km/h, et il faudra rester très léger avec le pied droit pour ne pas dépasser 15 l/100 km sur un parcours mixte (valeur qui une fois de plus, corrobore avec la valeur annoncée de 14,5 l/100 km pour le cycle WLTP).

Quant à la concurrence, elle se fait logiquement rare à ce niveau de performances. En attendant la confrontation avec le Ferrari Purosangue, le Porsche Cayenne Turbo GT (640 ch, 0-100 km/h en 3,3 sec) et le Lamborghini Urus S (666 ch, 0-100 km/h en 3,6 sec) sont ceux qui se rapprochent le plus de l’Aston Martin DBX 707.

Disponible à partir de CHF 283’818.-, l’Aston Martin DBX 707 de notre essai se chiffre tout de même à CHF 348’754.-. Le DBX de 550 ch lui, est proposé à partir de CHF 228’834.-.

L’avis de Sport-Auto.ch

L’Aston Martin DBX 707 n’est pas un SUV radicalement sportif ; si les performances et les sensations de conduite sont accrues, il conserve tout le spectre d’utilisation du modèle de base, et ne craint ni les chemins escarpés ni les pentes raides grâce à sa transmission sophistiquée et aux suspensions pneumatiques.

Son style unique respectant les codes de la marque, son raffinement et son haut degré de personnalisation en font une véritable Aston Martin, le tout avec des performances époustouflantes, toutes catégories confondues !

bob[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Performances
  • Comportement joueur
  • Polyvalence
  • ADN Aston Martin
  • Raffinement
Contre...
  • Position de conduite haute
  • Pas d’essuie-glace arrière
  • Consommation

Merci à Aston Martin Geneva et Pegasus Automotive Group pour le prêt de cette Aston Martin DBX 707.

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