VOLVO
S90
T8 TWIN ENGINE

L’essai Sport-Auto.ch du 20 août 2019

Rédaction : Laurent Missbauer
Photographies : Bob de Graffenried, Margo Waldvogel, Laurent Missbauer

« Et si le vrai luxe, c’était le silence ? » Cette question, inspirée du slogan publicitaire « Et si le vrai luxe, c’était l’espace ? » du Renault Espace, sied parfaitement à la Volvo S90 T8 eAWD Twin Engine. En effet, après avoir tourné sur « Start » l’élégante molette en aluminium cranté qui se trouve sur la console médiane, la Volvo S90 est certes opérationnelle mais n’émet aucun bruit. Même constat après avoir sélectionné le mode « Drive » sur le levier de la boîte automatique Geartronic à huit vitesses : la voiture commence certes à rouler mais un silence de cathédrale est toujours de mise.

Comme son appellation Twin Engine l’indique, notre S90 dispose de deux propulseurs : un moteur essence 4 cylindres 2.0L turbo de 303 ch chevaux et un moteur électrique de 87 ch qui, le cas échéant, peuvent être utilisés en même temps. Il s’agit en fait de la même motorisation hybride rechargeable du break Volvo V60 R-Design T8 Twin Engine essayé par mon collègue Bob et quand le mode de conduite est sélectionné sur « Pure » ou sur « Hybrid », c’est uniquement le moteur électrique qui est utilisé au démarrage, d’où l’absence de bruit précédemment évoquée.

0-100 km/h (s) : 5.1

Vmax (km/h) : 250

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 5.4

4×4
4 cyl. 2.0L turbo 303 ch
+ 1x élect. 87 ch
390 ch / 640 Nm
2’125 kg

« Et si le vrai luxe, c’était le silence ? » Ce n’est pas faux, ce d’autant plus que ce « luxueux » silence s’accompagne d’une finition irréprochable, d’excellents sièges et de matériaux nobles, à commencer par du cristal suédois, du bois de noyer scandinave et du cuir Nappa dans la finition « Inscription » de notre voiture d’essai. La finition « Inscription » est la plus coûteuse des trois versions proposées. Elle est facturée CHF 95’750.- contre CHF 90’000.- pour la finition « Momentum » et CHF 94’850.- pour la version «R-Design» (tarifs hors options).

La technologie hybride, qui permet de rouler une quarantaine de kilomètres en mode 100% électrique pour autant que l’on n’écrase pas la pédale d’accélérateur avec vigueur, ne constitue pas le seul raffinement technologique de notre voiture d’essai. Celle-ci dispose d’un mode de conduite semi-automatique qui est couplé au régulateur adaptatif de vitesse. Ces deux systèmes permettent de garder automatiquement une distance de sécurité avec le véhicule qui précède et de rester constamment au centre de la voie de circulation pour autant que celle-ci soit délimitée par un marquage ad hoc. Je ne vais pas tarder à en faire l’expérience.

Après avoir quitté le Centre Volvo de Crissier, je cale le régulateur de vitesse sur 50 km/h et traverse une bonne partie de l’agglomération lausannoise sans utiliser la pédale d’accélérateur, ni celle des freins. Le trafic est dense et la S90 accélère et freine toute seule, jusqu’à l’arrêt, en se calquant sur la voiture de devant. Et si celle-ci ne s’arrête que brièvement, la S90 se remet à la suivre dès qu’elle repart. C’est très reposant dans la circulation en accordéon et ces aides à la conduite font partie de la vision qu’aucune personne ne devrait être tuée ou gravement blessée dans une nouvelle Volvo d’ici 2020.

Une fois sur l’autoroute, avec le régulateur de vitesse calé cette fois-ci sur 120 km/h, je quitte le volant des mains avant un virage et, dès que la voiture commence à s’approcher dangereusement de la ligne blanche à l’extérieur de la courbe, l’alerte de franchissement de ligne redresse délicatement la direction et permet à la voiture de négocier la courbe en toute sécurité, au centre de la voie de circulation. Une alerte ne tarde cependant pas à s’afficher au tableau de bord et me demande de remettre les mains sur le volant. Je m’exécute immédiatement afin d’éviter que l’électronique n’agisse sur les freins pour ralentir la voiture, voire l’immobiliser dans le cas de figure où le conducteur, par exemple victime d’un malaise ne soit plus en mesure de le faire.

La Volvo S90 T8 Twin Engine fait ainsi indiscutablement partie des voitures les plus sûres de sa catégorie, mais que vaut-elle sur les routes de montagne qui sont pratiquement les seules à distiller le plaisir de conduire cher à la majorité de nos lecteurs ? Une fois le mode « Power » sélectionné, les quelque 400 ch et 640 Nm délivrés conjointement par le moteur thermique et par le propulseur électrique permettent certes d’abattre le 0 à 100 km/h dans un temps très respectable pour une voiture de 2’125 kg, à savoir 5,1 secondes, mais le bruit du quatre cylindres ne distille aucune émotion comparable à celle délivrée par un moteur à six ou huit cylindres.

Dans les courbes abordées à un rythme soutenu, le roulis s’avère important et n’incite guère à adopter une conduite dynamique. Même constat pour la transmission automatique à huit rapports qui n’est guère sportive. Et par rapport au break Volvo V60 R-Design T8 Twin Engine précédemment évoqué, notre S90 ne dispose pas de palettes de changement de vitesses au volant.

Les 400 ch sont avant tout là pour des raisons de sécurité, à savoir effectuer des dépassements en perdant le moins de temps possible. Nous nous trouvons ainsi bien loin de la Porsche Panamera Turbo S eHybrid qui est elle aussi une hybride rechargeable mais qui, il est vrai, appartient à une toute autre catégorie, tant sur le point des performances (680 ch), du comportement dynamique que du prix (CHF 245’900.-). La consommation de 6,8 l/100km, relevée durant notre essai de six jours s’avère en revanche intéressante. Comme nous l’avons cependant relevé lors de l’essai de la Volvo V60 R-Design T8 Twin Engine qui dispose de la même motorisation, il faut cependant ajouter au prix de l’essence celui des différentes recharges.

L’avis de Sport-Auto.ch

La Volvo S90 T8 Twin Engine est une limousine qui nous a séduit par sa technologie sécuritaire et le luxe qu’elle distille. Avec ses lignes à la fois élancées et singulières, elle joue la carte d’une originalité toute suédoise à l’image de ses feux avant qui, lorsqu’ils sont allumés, reproduisent le marteau de Thor, le dieu du tonnerre dans la mythologie scandinave. Quant à la tenue de route, elle s’avère exempte de reproches du moment que l’on n’en demande pas trop. Son amortissement, plutôt souple, privilégie en effet le confort au dynamisme et sa transmission n’est guère sportive. Sur autoroute, par exemple, la Volvo S90 glisse comme un tapis volant dans un silence absolu. Sur ce point, elle nous a rappelé la Bentley Mulsanne EWB, ce qui est un sacré compliment pour notre Suédoise.

laurent[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Finition exemplaire
  • Hybride rechargeable silencieuse
  • Sièges très confortables
  • Système audio Bowers & Wilkins
  • Technologie sécuritaire
Contre...
  • Moteur 4 cylindres sans émotion 
  • Roulis en conduite dynamique
  • Transmission non sportive

Merci à Volvo Suisse pour le prêt de cette Volvo S90 T8 Twin Engine.

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