AUDI
TT RS
COUPÉ

L’essai Sport-Auto.ch du 31 mai 2017

Rédaction : Laurent Missbauer
Photographies : Bob de Graffenried

Le premier contact avec les Audi TT RS Coupé et Roadster en Espagne avait laissé une impression très positive à mon collègue qui était tombé sous le charme des performances exceptionnelles et de la sonorité unique du moteur cinq cylindres de 400 ch. Cette impression allait-elle être tout aussi favorable en usage quotidien en Suisse ? Verdict après 1’781 km de vie commune.

Essayer une voiture sur circuit, en l’occurrence sur celui Jarama, ainsi que sur les routes relativement peu fréquentées de l’arrière-pays madrilène est une chose. L’essayer au quotidien sur nos autoroutes suisses, dans nos villes ainsi que sur nos routes cantonales et nos cols en est une autre. Cette seconde approche a non seulement confirmé tout le bien qu’on avait déjà pu penser de l’Audi TT RS, mais a également permis de constater que ce coupé à très hautes performances (de 0 à 100 km/h en 3,7 secondes) pouvait aussi s’accommoder d’une conduite tranquille entre mon domicile en Gruyère et la rédaction dans laquelle je travaille en région lausannoise. Sur ce trajet aller-retour de 150 km, composé de 25km de routes de campagne, 10 km de conduite en ville et 115 km d’autoroute, mon Audi TT RS gris Nardò d’essai a fait preuve d’une polyvalence sans reproche.

0-100km/h (s) : 3.7

Vmax (km/h) : 280

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 3.6

4×4
5 cyl. 2.5L turbo
400 ch / 480 Nm
1’440 kg

Parfaitement installé dans un siège en cuir à surpiqûres rouges aussi élégant que confortable, les kilomètres défilent dans un silence pour le moins reposant. Les rapports de la boîte à double embrayage S-Tronic – unique transmission disponible – montent tout seuls, sans le moindre à-coup, jusqu’à la 7ème et dernière vitesse qui s’enclenche automatiquement à partir de 71 km/h. A 80 km/h, le compte-tour indique 1’450 trs/min.

La sonorité du moteur cinq cylindres étant tellement envoûtante, je ne résiste pas à la tentation d’appuyer sur la touche sport de l’échappement et d’écraser avec vigueur la pédale d’accélérateur en entrant sur l’autoroute. Je ne suis alors plus au volant d’un docile coupé mais d’une méchante supercar. Celle-ci interprète une magnifique symphonie à cinq cylindres, proche de celle jadis distillée en rallye par les Audi Quattro de Walter Röhrl et Michèle Mouton, et atteint en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire la vitesse maximale autorisée !

Une fois le régulateur de vitesse programmé à 120 km/h, le compte-tour indique 2’100 trs/min sur le 7ème rapport. Inutile de préciser que je regrette de ne pas me trouver sur une autoroute allemande à vitesse illimitée, d’autant plus que cette Audi TT RS dispose de l’option « Anhebung auf 280 km/h » (CHF 1’950.-) qui permet à la TT RS de ne pas être limitée électroniquement à 250 km/h et de monter jusqu’à 280 km/h. Avec différentes autres options, dont les très belles jantes Rotor en aluminium, l’échappement sport et le système de navigation MM1 Plus facturés respectivement CHF 2’250.-, 1’310.- et 3’240.-, le prix total de notre véhicule d’essai grimpe à CHF 104’370.- alors que le prix de base démarre à CHF 85’700.-.

Contrairement à la plupart des modèles Audi, la boîte S-Tronic ne dispose ici pas de la fonction « roue libre » que l’on trouve pourtant sur les boîtes DSG chez Volkswagen ou PDK chez Porsche. Dommage car cette fonction permet, lors des légères descentes, de faire baisser la consommation. Cette dernière n’est pas le point fort de l’Audi TT RS. Ceci dit, après avoir eu quelques craintes au début de notre essai où nous avons appuyé sur la pédale des gaz sans trop de modération, la consommation n’a rien d’excessif pour une voiture de 400 ch. Sur l’ensemble des 1’781 km de notre essai, nous avons en effet enregistré une consommation moyenne de 10,4 l/100km avec un minimum de 8,1 et 8,9 l/100km sur respectivement 125 et 405 km effectués majoritairement sur autoroute, ainsi qu’un maximum de 15,6 l/100km sur 152 km menés tambour battant sur plusieurs routes de montagne du canton du Valais et des Alpes vaudoises, dont le col des Mosses.

Sur ce dernier terrain, la conduite de l’Audi TT RS procure un bonheur infini et je partage à 100% les propos tenus par Michael à son retour de la présentation à la presse des coupés et roadsters TT RS en Espagne. La facilité de prise en main, l’excellente tenue de route et une boîte parfaitement étagée permettent d’exploiter efficacement et en toute sécurité un moteur plein dès les plus bas régimes. Les quatre roues motrices ne sont pas étrangères à cette efficacité pour le moins bluffante. La motricité est en effet exceptionnelle et il en va de même pour le train avant qui permet de placer l’Audi TT RS au millimètre en entrée de courbe. Les ingénieurs d’Audi Sport ont incontestablement effectué du très bon travail.

C’est donc à regret que j’ai dû rendre cette fabuleuse Audi TT RS après une semaine de vie commune. Une semaine qui a également permis de prendre conscience du grand soin des détails apporté par les responsables de la marque aux quatre anneaux dans plusieurs domaines. Sans nous attarder sur le très ingénieux Virtual Cockpit, déjà décrit dans notre essai au retour d’Espagne avec ses compteurs et ses cartes routières qui changent d’échelle d’une simple rotation du pouce sur le volant, on relèvera les clignotants défilants qui s’activent de la même façon que les feux des voitures de police ou encore le système de lave-glace qui gicle d’abord l’eau sur le pare-brise avant d’enclencher les essuie-glaces.

Au chapitre des (petits) points négatifs, outre l’absence de système roue libre déjà évoqué, la prise allume-cigare permettant de recharger un appareil est mal placée et la tonalité du klaxon est pour le moins banale. Enfin, si contrairement au roadster, le coupé à l’avantage de proposer deux places arrière, celles-ci sont encore plus exiguës que dans une Porsche 911 au point qu’il est inutile d’envisager y installer des adultes. On peut néanmoins rabattre les sièges et obtenir une surface de chargement plate facilement accessible grâce à l’ouverture du hayon.

L’avis de Sport-Auto.ch

L’Audi TT RS est une très belle réussite. Sous sa carrosserie de coupé placide, qui peut également accueillir dans ses versions de base des moteurs essence ou diesel développant respectivement 180 et 184 ch, la version TT RS peut se transformer en un bolide qui accélère comme un missile et rugit comme un fauve. Ses quatre roues motrices et ses 400 ch, issus d’un très mélodieux cinq cylindres turbo de 2,5L de cylindrée, lui permettent d’atteindre des performances – du moins sur la route – proches de certaines supercars comme la McLaren 540C ou sa grande sœur l’Audi R8. Il s’agit là de comparaisons pour le moins flatteuses et c’est à cette aune-là que l’on doit mettre en rapport son prix de CHF 104’370.- pour notre voiture d’essai très bien équipée.

laurent[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Accélération phénoménale
  • Moteur enthousiasmant et mélodieux
  • Tenue de route / motricité
  • Virtual cockpit innovateur
  • Finitions / design intérieur
Contre...
  • Absence de système roue libre
  • Prise allume-cigare mal placée
  • Places arrière étriquées

Merci à Audi Suisse pour le prêt de cette Audi TT RS.

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