MERCEDES-AMG
A35

L’essai Sport-Auto.ch du 30 janvier 2020

Rédaction : Bob de Graffenried
Photographies : Bob de Graffenried

Absent jusqu’alors du segment porteur des compactes de 300 chevaux, Mercedes a corrigé le tir en introduisant au sein de sa classe A la version AMG la plus abordable jamais produite : l’A35 était née, en attendant la réitération de l’A45… Dotée d’une traction intégrale et de 306 chevaux, l’A35 saura-t-elle amener un souffle de fraîcheur parmi la concurrence ? Prenons la route pour tenter de répondre à cette question.

Pensant déjà aux photos, découvrir que notre A35 d’essai est noire me contrarie. Entre les nombreux reflets et son côté salissant en hiver, cette couleur est bien la plus compliquée à photographier. Parée en outre du Pack Night AMG (CHF 1’008.-), la plupart des éléments sont en noir brillant, comme le diffuseur arrière et l’échappement. Mais bien que le noir reste une couleur discrète, je trouve cette A35 relativement agressive. A moins que ce ne soit les jantes multi-rayons 19 pouces noir mat (CHF 1’277.-) qui lui confèrent ce côté déluré. Pour la rendre encore plus méchante, il est possible d’opter pour un aileron arrière surplombant le hayon.

0-100km/h (s) : 4.7

Vmax (km/h) : 250

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 5.13

4×4
4 cyl. 2.0L turbo
306 ch / 400 Nm
1’570 kg

L’habitacle est fidèle à la marque : chic et raffiné, avec un côté bling-bling assumé. Si les pièces en imitation aluminium brossé ou bois charment la vue, les parties façon “piano black” rappellent que nous sommes en réalité entourés de plastiques. L’éclairage d’ambiance est entièrement configurable au niveau des couleurs ainsi que certaines parties qui peuvent être éclairées ou non, comme les aérateurs circulaires.

Malgré la présence du toit ouvrant panoramique et d’une assise un peu haute, mes 195 cm parviennent à trouver une position de conduite acceptable. Par contre, je remarque vite que les sièges manquent de maintien, tant au niveau de l’assise que du dossier. Heureusement, la marque propose de superbes sièges AMG Performance (dès CHF 3’011.- selon les versions) qui semblent identiques à ceux qui équipaient l’AMG GT C Roadster essayée l’été dernier. A noter que les sièges arrière reprennent la forme des sièges avant, avec des appuis-tête fixes. Une jolie touche de style, bien que cela entrave la visibilité arrière.

C’est ma première expérience de conduite à bord de la nouvelle classe A équipée de ce « double écran » faisant office à la fois de compteurs et d’écran central. Pas forcément fan de l’abondance technologique, je dois cependant avouer que son implantation dans l’habitacle est réussie et ne gâche rien à la qualité perçue. Au volant, je ne me suis jamais senti ébloui ou fatigué par ces affichages dont l’intensité est réglable (il est aussi possible d’éteindre celui de droite).

En revanche, la marque a l’étoile devrait réfléchir à une approche plus intuitive pour la configuration. Non seulement les réglages abondent, mais surtout, certains sont quasiment introuvables, à l’image de la position de l’affichage tête-haute. Le manuel numérique que j’ai consulté indique bien les réglages possibles pour l’affichage tête haute, mais pas comment accéder à ces réglages !

Même constat du côté de la configuration des affichages, quasiment infinie, mais pas forcément logique. Vous pouvez afficher l’information que vous souhaitez n’importe où sur les deux écrans. Il est certes possible de configurer un profil pour chaque utilisateur, mais il est  impossible de sauvegarder la disposition des informations pour chaque mode de conduite. Cela aurait été pratique si l’on désire avoir un affichage du compte-tours au centre en mode Sport qui laisse sa place à d’autres informations en mode Confort.

Partis de Genève, nous roulons tranquillement en direction d’Annecy pour le week-end. En conduite civilisée, les revêtement rugueux et inégaux engendrent des bruits de roulement qui ne sont pas vraiment dignes d’un véhicule premium. Idem en ce qui concerne la filtration des petites aspérités et autres jointures de pont qui ne passent pas inaperçues. Serait-ce l’effet des jantes 19 pouces optionnelles nécessitant des pneus en taille 35, et de surcroît hivernaux ? À noter que notre A35 d’essai n’est pas équipée du Pack AMG Dynamic Plus (CHF 3’562.-), apportant notamment le châssis AMG Ride Control, des freins majorés à l’avant, le mode de conduite Race ainsi que les touches de réglages de conduite au volant (voir notre essai de l’AMG GT C Roadster). Sur notre voiture, les suspensions ne sont donc pas réglables en dureté.

Le lendemain, nous ne regagnerons pas le bassin lémanique par l’autoroute mais par la montagne, avec pas moins de trois cols en Haute-Savoie avant de terminer par le col de la Forclaz. Dès l’attaque du col de la Croix Fry, je passe en mode Sport+ afin de profiter d’une direction raffermie et d’une sonorité plus présente. Si cette dernière est loin d’être aussi prenante que sur l’ancienne A45 AMG, elle est néanmoins très plaisante pour être issue d’un moteur 4 cylindres. Sur ce premier col plutôt étroit et manquant de tenue dans mon siège, je peine à prendre mes marques. À l’inscription, l’A35 se montre plutôt floue sur ce revêtement de piètre qualité. Le châssis donne une impression de « mou-dur », avalant sans broncher les bosses, mais soulignant la moindre aspérité avec orgueil.

C’est en montant le col des Aravis depuis La Clusaz que la petite AMG commence à se révéler. Sur cette route plus large et de meilleure qualité, le train avant est très précis et la motricité excellente. La voiture accepte de s’inscrire correctement sur les freins et les sorties d’épingle « en force » n’engendrent pas de sous-virage. Le couple moteur-boîte livre une copie parfaite avec un étagement adéquat pour se faire plaisir en montagne. La seule chose que l’on pourrait lui reprocher est un caractère moteur un peu lisse ; je ne retrouve pas dans l’A35 le punch des Volkswagen Golf R et Hyundai i30 N.

Au col des Montets, la tendance se confirme : ce nouveau châssis pourrait contenir aisément plus de puissance. Inutile de le signaler à Mercedes, ils y ont déjà pensé avec les versions A45 et A45+, affichant respectivement 388 et 422 chevaux (toujours issus du même 2.0L 4 cylindres !). La descente sur Vallorcine nous offrira un magnifique tableau « automne-hiver » pour nos photos dynamiques, avant de terminer par le col de la Forclaz à la tombée du jour. Ici aussi, l’A35 est parfaitement dans son élément avec un comportement dynamique sans reproche. L’ESP est entièrement désactivable via une touche dédiée.

Au niveau tarifs, la Mercedes-AMG A35 est disponible dès CHF 59’400.- et notre modèle d’essai culmine à CHF 73’990.-. Il s’agit là d’un prix en adéquation avec la concurrence et son positionnement premium. Mais pour avoir l’A35 la plus sportive possible, il faudrait ajouter encore le Pack AMG Dynamic Plus ainsi que les sièges AMG Performance, soit un supplément de près de CHF 8’000.-…

Quant à la consommation, elle demeure correcte pour une traction intégrale de 306 chevaux : comptez 8.5 l/100km en conduite légère avec une majorité de route/autoroute et un peu de ville. Sur notre retour d’Annecy à Martigny en passant par les cols, la consommation moyenne fut de 13.3 l/100km.   

L’avis de Sport-Auto.ch

Cette version inédite de la classe A au sein des modèles AMG est une très bonne surprise qui va sans doute faire de l’ombre aux Audi S3 et BMW M135i. Bien qu’elle soit moins évocatrice que l’ancienne A45 (remplacée il y a peu), AMG a su développer un châssis rigoureux au service d’un ensemble moteur-boîte impeccable. Si le manque de filtration et les bruits de roulement ternissent quelque peu l’expérience (à vérifier avec le châssis AMG Ride Control), cela confirme la volonté de Mercedes de s’adresser à une clientèle jeune et dynamique. Vous n’avez ensuite plus qu’à opter pour les sièges AMG Performance pour vous targuer d’avoir entre les mains une bonne sportive homogène, bien loin des versions AMG sur-motorisées de l’époque où la marque à l’étoile était surtout réputée pour son confort.

bob[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Agrément moteur/boîte
  • Motricité
  • Raffinement
  • Sonorité
  • Feux matriciels LED (option)
Contre...
  • Châssis AMG Ride Control en option
  • Filtration
  • Maintien siège de série
  • Certains réglages compliqués

Merci à Mercedes-Benz Suisse pour le prêt de cette AMG A35.

Tous nos essais de A à Z :

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