MINI
JOHN COOPER WORKS
CABRIO

L’essai Sport-Auto.ch du 26 août 2021

Rédaction : Bob de Graffenried
Photographies : Bob de Graffenried

Depuis la reprise de la marque Mini par le groupe BMW en 1994, la célèbre citadine anglaise s’est embourgeoisée pour se décliner dans plusieurs variantes dont la plupart n’ont plus rien de mini… Au dam des puristes, cette diversification est un grand succès commercial, Mini vendant plus de 300’000 voitures par année dans le monde depuis 2012. Après l’essai de la John Cooper Works All4 Clubman, nous avons pris le volant de la vraie (c’est-à-dire la plus compacte) Mini, dans sa version John Cooper Works Cabrio forte de 231 chevaux.

Disons-le tout de suite : bien qu’elle demeure compacte sur le marché actuel, la Mini s’est considérablement agrandie et alourdie avec les années. Notre Mini de quatrième génération (F56) mesure ainsi 3,87 m, soit 18 cm de plus que la précédente (R55, 2006-2014), et même 25 cm de plus que la première Mini moderne (R50, 2001-2006). Afin de conserver des porte-à-faux courts, son empattement a pris aussi l’ascenseur (2,49 m).

0-100km/h (s) : 6.5

Vmax (km/h) : 240

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 5.71

traction
4 cyl. 2.0L turbo
231 ch / 320 Nm
1’320 kg

Elle conserve cependant ce regard unique avec ses phares ronds et sa bouille sympathique. Version la plus sportive actuellement disponible, la John Cooper Works ne fait pas dans la demi-mesure en matière de look : double sortie d’échappement centrale avec diffuseur, jantes JCW 18 pouces, freins Brembo, entrées d’air et éléments de carrosserie spécifiques… En outre, les nombreux logos John Cooper Works rappellent le pedigree du modèle. Sans supplément de prix, les coques des rétroviseurs sont disponibles en noir et blanc ou en Chili Red, comme c’est le cas sur notre modèle d’essai. Cela se marie idéalement avec les étriers de freins rouges et la couleur Rebel Green exclusivement disponible sur les modèles JCW.

Une fois ouverte (opération possible jusqu’à 30 km/h), la capote « soft-top » reste visible puisqu’elle est repliée juste derrière les appuis-tête arrière, ce qui ajoute un petit côté rétro sympathique. Gage de personnalité, elle est ici dotée de l’emblème Union Jack (CHF 1’060.-).

Bien qu’il soit moderne, l’intérieur a su conserver certains signes rappelant les premières Mini, comme le grand combiné rond au centre (à l’époque, il indiquait la vitesse) ainsi que les boutons dont la forme imite celle des commutateurs à bascule de l’époque. L’écran central est tactile, alors qu’un autre écran, divisé en trois tiers, se situe derrière le volant. Il affiche la vitesse, le régime moteur et fait office d’ordinateur de bord, mais l’affichage n’est pas paramétrable. Il n’est donc pas possible, par exemple, de choisir un autre contenu pour le tiers droit, dédié en permanence à la jauge à essence.

En dépit de son nom, cette Mini est étonnamment spacieuse à l’intérieur. L’augmentation de la taille par rapport au modèle précédent profite aux passagers arrière (qui ne peuvent tout de même pas excéder 1,70 m sans se sentir à l’étroit) ainsi qu’au coffre. Ce dernier offre un volume de 160 litres si l’on désire pouvoir rouler cheveux au vent, et 215 litres si l’on roule en permanence avec la capote (dans ce cas, trois valises de cabine peuvent prendre place). Cela nous a permis de partir en roadtrip pendant trois jours à travers les Alpes avec nos deux enfants et toutes les affaires. A noter que les sièges arrière sont rabattables (50/50). Globalement, l’atmosphère est cossue, même si on dénombre plusieurs plastiques durs, notamment au niveau des contre-portes. 

Le bloc 4 cylindres 2.0L turbo développe une puissance de 231 chevaux de 5’200 à 6’000 trs/min, soit 39 chevaux de plus que dans la Mini Cooper S. Son couple est de 320Nm de 1’250 à 4’800 trs/min, permettant à la Mini JCW de 1’320 kg de parcourir le 0-100 km/h en 6,5 secondes. Proposée de série avec une boîte manuelle à 6 rapports avec fonction d’alignement de régime (rev-matching), notre voiture d’essai est dotée de la boîte automatique Steptronic à 8 rapports (CHF 2’400.-). En basculant le sélecteur de marche sur la gauche, la boîte passe en mode manuel et les rapports se changent via les palettes au volant ou via le sélecteur.

Les premiers kilomètres parcourus en ville mettent en exergue la souplesse du moteur et l’agrément de la boîte automatique ; une parfaite alliée pour évoluer dans le trafic pendulaire quotidien. Les sièges cuir-alcantara procurent un bon maintien et sont dotés d’une extension de l’assise, alors que le petit volant à jante épaisse en cuir procure ce touché agréable et typiquement BMW. Trois modes de conduite sont à disposition : Green (pour une conduite plus soucieuse de l’environnement), Mid (mode par défaut) et Sport. La sonorité du moteur évolue subtilement sur les trois modes, tandis que l’amortissement (déjà assez sec par défaut) et la direction se font légèrement plus fermes en mode Sport. Mais compte tenu du label John Cooper Works et du fait qu’il existe une version S (supposée déjà sportive), je m’attendais à encore davantage de sportivité ainsi qu’un meilleur comportement dynamique.  

Car si cette Mini demeure agréable et communicative lorsqu’on enchaîne les virages, sa tenue de route et sa motricité ne sont pas tout-à-fait au niveau de ce dont on peut attendre d’une sportive. En cause, une monte pneumatique rapidement dépassée par les 320 Nm de couple, avec des pneus de seulement 205 mm de largeur, ainsi que l’absence de différentiel à glissement limité mécanique, ce qui se ressent particulièrement une fois l’ESP désactivé. Et comme si cela ne suffisait pas à limiter les facultés de l’auto, Mini préconise une pression insensée pour les P-Zero : 3,3 bars à l’avant, et même 3,5 bars lorsque l’auto est chargée ! Une fois la pression abaissée à 2,6 bars, le grip a légèrement augmenté et l’amortissement est devenu moins sec, mais la motricité était encore loin d’être idéale. Le freinage est quant à lui efficace et endurant ; il est assuré par des étriers Brembo fixes à 4 pistons qui pincent des disques de 330 mm de diamètre.

Sympathique visuellement, la position « toit ouvrant » de la capote génère du bruit et des remous dans l’habitacle à partir de 60 km/h ; on l’utilisera plutôt ponctuellement juste pour prendre l’air ou en cas de petite averse passagère. En revanche, lorsque la capote est abaissée et que les quatre vitres latérales sont relevées, l’atmosphère est assez confortable, ce même sans faire usage du pare-vent. 

Bien que la consommation réelle (c’est-à-dire à la pompe) soit supérieure d’environ 0,5 l/100km à ce qu’indique l’ordinateur de bord, elle reste très raisonnable puisque l’on parvient à rester sous la barre des 7 l/100km en cycle mixte. En mélangeant éco-conduite et conduite plus sportive, la consommation s’est arrêtée à 7,7 l/100km. La monte pneumatique choisie ainsi que la pression prescrite très élevée favorisent une consommation basse, tout comme le mode de conduite Green qui rend la voiture moins nerveuse et qui active le mode roues libres (coasting) lors des décélérations. Mini annonce d’ailleurs une consommation supérieure de 0,6 l/100km avec la boîte manuelle à 6 rapports (soit 2 rapports de moins que la boîte automatique).  

Affichée à partir de CHF 45’200.- en boîte manuelle, notre Mini JCW Cabrio d’essai demande tout de même un investissement de CHF 59’760.-. Si des alternatives à la fois moins chères et plus sportives existent dans le segment des compactes, il n’en est pas de même au sein des cabriolets, la Mini JCW étant actuellement la seule compacte qui se décline en version découvrable. Dans une définition sportive assez proche, on trouve la Mazda MX-5 (184 ch, dès CHF 34’490.-), qui a l’avantage d’être une propulsion, mais qui n’offre que deux places. Plus haut dans la hiérarchie, et nettement moins compacte, on trouvera par exemple la BMW M240i xDrive (340 ch, dès CHF 64’900.-), avec quatre places et quatre roues motrices.

L’avis de Sport-Auto.ch

Malgré une prise d’embonpoint significative au fil des générations, la Mini conserve son charme et son image sympathique qui la rendent unique en son genre. Disponible en boîte manuelle ou automatique, en version normale ou cabriolet, la Mini John Cooper Works est une petite bombe qui a de quoi faire tourner les têtes d’une clientèle toujours plus large, au mépris des amateurs de vraies sportives qui risquent de ne pas y trouver leur compte. Pour eux, Mini a présenté fin 2020 une version GP de 306 ch limitée à 3’000 exemplaires dans le monde ; un modèle qu’il n’est déjà plus possible de commander en Suisse.

bob[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Image toujours sympathique
  • Agrément moteur/boîte
  • Consommation
  • Coffre astucieux (+55l en mode fermé)
Contre...
  • Motricité (pneus de seulement 205mm)
  • Visibilité arrière en cabriolet
  • Prix
  • Pression des pneus insensée (3,3 bars)

Merci à BMW Suisse pour le prêt de cette Mini John Cooper Works Cabrio.

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