SUZUKI
SWIFT SPORT

L’essai Sport-Auto.ch du 1er juillet 2019

Rédaction : Bob de Graffenried
Photographies : Bob de Graffenried

Particulièrement estimée dans notre pays dans ses déclinaisons 4×4, la Suzuki Swift se décline aussi dans une version Sport depuis 2005. Pour sa troisième génération, celle-ci se voit dotée pour la première fois d’un moteur turbo développant 140 chevaux. Une puissance modeste qui s’accompagne d’un poids record pour une voiture à 5 portes : 999 kg. En route !

Visuellement, nul doute que j’ai bien affaire à une sportive ! La face avant a été profondément modifiée : bouclier plus agressif, phares foncés et spoiler surligné de rouge annoncent la couleur. Avec sa double sortie d’échappement entourée par un généreux diffuseur, l’arrière n’est pas en reste, tout comme les flancs qui reçoivent des jupes latérales également en finition carbone. Enfin, les jantes de 17 pouces spécifiquement dessinées pour cette version lui vont à merveille. Avec son caractère bien trempé, la Swift Sport se démarque donc largement du reste de la gamme, sans toutefois tomber dans l’exagération. Et si le « champion yellow », particulièrement évocateur, est trop voyant pour vous, vous aurez le choix parmi 6 autres coloris.

0-100km/h (s) : 8.1

Vmax (km/h) : 210

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 7.13

traction
4 cyl. 1.4L turbo
140 ch / 230 Nm
999 kg

A l’intérieur, l’ambiance est rehaussée par des garnitures rouges qui rappellent les coutures des sièges sport qui l’équipent de série. Hormis ces sièges, les composants intérieurs sont similaires au reste de la gamme. Vu son prix de CHF 23’990.- pour une puissance qui reste modeste, on aurait tout de même pu espérer trouver des matériaux de meilleure qualité pour remplacer certains plastiques durs… Cependant, Suzuki a fait un autre pari : celui de proposer une voiture très bien dotée de série, et avec des équipements dignes du segment supérieur. Ainsi, sont notamment compris dans le prix de base : accès sans clé, assistant de maintien sur la voie actif, régulateur de vitesse adaptatif, détecteur de collision avec freinage d’urgence, climatisation automatique et sièges chauffants. Du coup, il n’y a vraiment rien à dire !

La caméra de recul est également de la partie, mais curieusement, les capteurs acoustiques font partie des rares options existantes (CHF 1’350.- pour l’avant et l’arrière), tout comme l’accoudoir central (CHF 280.-) dont notre Swift Sport d’essai est équipée. Un accessoire dont il faudrait mieux se passer tant il est mal conçu et gêne le passage des rapports… Passé ce coup de gueule, je trouve une bonne position de conduite et mes 195 cm sont loin d’être à l’étroit, fait plutôt rare pour une voiture si compacte.

En prenant la route, je remarque que la commande de boîte est rugueuse et imprécise. Il est regrettable que visiblement Suzuki ait utilisé les mêmes composants que sur le reste de la gamme. Même constat du côté de la course de l’embrayage qui reste conventionnelle.

En ville, certains revêtements rugueux apparaîtront déjà comme une punition, tant les bruits de roulement sont élevés et l’insonorisation médiocre. Là aussi, on aurait pu espérer mieux sur cette version Sport qui est au sommet de la gamme Swift. A 120 km/h, je suis obligé de pousser le volume pour entendre convenablement la musique, mais je me retrouve alors rapidement aux limites des haut-parleurs…

Ceci étant, la Suzuki Swift Sport est très à l’aise en milieux urbains et périphériques. Avec son faible rayon de braquage, ses suspensions prévenantes, son excellente visibilité périphérique et son moteur alerte, tout semble facile !

A présent, voyons donc si la conduite de cette Swift Sport est digne de sa plastique extérieure. Grâce au faible poids de l’engin, les 140 chevaux donnent l’impression d’être bien plus nombreux. Particulièrement tonique à mi-régimes, le 4 cylindres 1.4L turbo mérite pleinement son appellation « Boosterjet » et tranche avec l’ancien 1.6L atmosphérique de 136 chevaux, plus pointu mais moins polyvalent.

Un bouton permet de désactiver d’un seul coup l’ESP et l’anti-patinage. Mais est-ce vraiment une bonne idée ? Avec ses pneus de seulement 195 mm et sans différentiel à glissement limité, les roues avant n’arrivent pas à passer au sol les 230 Nm de couple déboulant dès 2’500 trs/min. Avec l’anti-patinage enclenché, tout se passe bien et le conducteur ne se rend compte de rien ou presque. Mais une fois ce dernier désactivé, il faudra bien doser la puissance jusqu’au 3ème rapport y compris ! Plutôt curieux à l’heure où bon nombre de tractions plus puissantes s’en sortent nettement mieux. Mais ces dernières sont aussi bien plus lourdes, ce qui, de concert avec un différentiel, des suspensions et des pneus adéquats, aide à la motricité.

Dans les épingles, son faible poids (seulement 999 kg en ordre de marche !) rend la Swift Sport très agile. Elle tourne facilement et le train arrière suit de manière imperturbable. En revanche, les courbes aux rayons plus larges mettent en exergue une direction trop légère couplée à des suspensions trop souples. A tel point qu’en entrant sur les freins, une légère correction au volant ou compression inattendue rendra parfois la mise en appui incertaine.

A l’heure du bilan, j’éprouve des sentiments contrastés pour cette voiture. La Suzuki Swift Sport n’est pas déplaisante à conduire, loin de là. Elle est sexy, très bien équipée, pratique, et sa consommation est honorable avec une moyenne de 6.0 l/100km et 7.5 l/100km à la montagne. Mais pour coller parfaitement avec l’appellation Sport, j’aurais bien troqué les différentes assistances à la conduite contre un différentiel à glissement limité et un châssis plus ferme, ce qui aurait sans doute permis à la Suzuki Swift Sport de véritablement briller dans sa catégorie. Et tant qu’on y est, pourquoi pas une version Sport 4×4 pour ceux qui trouvent la Swift 4×4 trop timide ?

L’avis de Sport-Auto.ch

La Suzuki Swift Sport ravira principalement une clientèle jeune à la recherche d’une citadine qui allie style, bonnes performances et consommation modérée. Mais celles et ceux qui misent surtout sur la sportivité risquent d’être déçus par le manque de motricité, la commande de boîte peu précise ou encore les suspensions et la direction qui manquent de fermeté. Malgré ses défauts, la Suzuki Swift Sport est amusante à conduire et on peut saluer le fait que la marque japonaise ait réussi à proposer une compacte sportive à 5 portes dont le poids se situe symboliquement juste en-dessous de la tonne. Ne cherchez pas, il n’y en a pas d’autres !

bob[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Look craquant
  • Rapport prix/équipements
  • Philosophie “light is right”
  • Consommation
  • Spacieuse pour sa taille
Contre...
  • Motricité 
  • Insonorisation
  • Pas de version Sport 4×4
  • Accoudoir central gênant (option)

Merci à Suzuki Suisse pour le prêt de cette Suzuki Swift Sport.

Tous nos essais de A à Z :