McLAREN
720S
SPIDER

L’essai Sport-Auto.ch du 28 avril 2021

Rédaction : Laurent Missbauer
Photographies : Bob de Graffenried, Gaëtan Brunetti

McLaren ! Les passionnés de sport automobile n’ignorent pas que la marque fondée en 1966 par Bruce McLaren est l’une de celles qui a connu le plus de succès en Formule 1. Depuis 1974, elle a en effet remporté 12 titres de champion du monde des pilotes. Au cours de ces 50 dernières années, aucun autre constructeur n’a fait mieux puisque le premier poursuivant, Ferrari, ne compte «que» neuf titres de champion du monde des pilotes. Et l’expertise de la Formule 1 est bien réelle dans la McLaren 720S Spider que nous avons eu le privilège d’essayer.

Comme tous les modèles de route fabriqués par le constructeur de Woking depuis 1992, la McLaren 720S Spider de notre essai a été assemblée autour d’une structure en fibre de carbone. Cette architecture, à la fois rigide et ultralégère, est directement dérivée de celle utilisée par McLaren en course. C’est en effet McLaren qui a été le pionnier en 1981 de la construction en fibre de carbone en Formule 1 avec sa révolutionnaire MP4/1. Depuis lors, une structure en fibre de carbone caractérise toutes les McLaren de route et de course. Parmi ces dernières, on citera les monoplaces qui ont successivement permis à Niki Lauda (1984), Alain Prost (1985 et 1986) et Ayrton Senna (1988, 1990 et 1991) de remporter six titres mondiaux.

0-100km/h (s) : 2.9

Vmax (km/h) : 341

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 1.85

propulsion
8 cyl. 4.0L bi-turbo
720 ch / 770 Nm
1’332 kg

C’est cet héritage du sport automobile que les responsables de McLaren mettent en avant en premier dans leurs modèles de série. En seconde position figure l’allure particulièrement racée. La première chose qui me frappe avant de m’installer au volant de la McLaren 720S Spider, chez McLaren Geneva à Nyon, est en effet la beauté de ses lignes. Celles-ci sont encore plus pures et plus abouties que celles des McLaren 540C et 570GT que j’avais déjà essayées.

La carrosserie de la 720S Spider, tout comme celle de la 720S Coupé d’ailleurs, repose sur les mêmes formes organiques qui ont été conçues afin de maximiser l’appui aérodynamique, réduire la traînée au minimum, améliorer le refroidissement du groupe motopropulseur et optimiser les performances aérodynamiques. Ces formes donnent à la 720S Spider l’allure d’une sculpture futuriste, modelée par le flux d’air qui passe au-dessus, au-dessous, mais aussi à travers sa carrosserie. La partie arrière s’avère très spectaculaire avec l’immense diffuseur et son aileron rétractable en carbone qui sert également d’aérofrein.

Par rapport aux 540C et 570GT, la 720S Spider se distingue par l’absence des prises d’air du radiateur sur les flancs de la voiture. Ce sont en effet les portes autoclaves qui, grâce à leur forme aérodynamique à double paroi, canalisent l’air vers les radiateurs qui refroidissent le moteur central, un V8 biturbo de 4.0L. Celui-ci développe 720 ch et permet d’accélérer de 0 à 100 km/h en 2,9 secondes, de 0 à 200 km/h en 7,9 secondes et de 0 à 300 km/h en 22,4 secondes ! La vitesse de pointe annoncée par McLaren s’élève quant à elle à 341 km/h !

Sachez encore que la 720S Spider ne pèse que 1’332 kg, soit 49 kg de plus que la 720S Coupé. L’augmentation de poids est principalement due au toit rigide escamotable qui se déploie en 11 secondes jusqu’à une vitesse de 50 km/h. Une fois installé au volant, après avoir ouvert les portes en élytre qui facilitent l’accès à bord, je constate que la visibilité sur les côtés de la route est excellente grâce à des montants de pare-brise très minces. Il s’agit là d’un autre bénéfice de l’ingéniosité technique de McLaren et de sa cellule de sécurité en carbone. Celle-ci est tellement rigide qu’elle a permis d’éliminer le toit fixe sans pour autant avoir dû rajouter des renforts supplémentaires par rapport à la 720S Coupé !

Il est temps désormais de quitter Nyon pour mettre le cap sur le col du Marchairuz. Une touche, placée à gauche du volant, permet au tableau de bord d’effectuer une rotation et de ne garder que les informations nécessaires à la conduite sportive (principalement le régime moteur et le rapport engagé). Cette rotation est automatique lorsqu’on active le mode «Track» qui est l’un des trois modes de conduite à disposition avec les modes «Sport» et «Confort». Ce dernier permet de conduire cette véritable supercar comme la plus docile des voitures familiales. Nous n’avons pas encore atteint 50 km/h que la boîte séquentielle à sept vitesses a déjà sélectionné le 5ème rapport !

Au fur et à mesure que je m’approche du sommet du col, j’augmente le rythme, sélectionne le mode «Sport» et appuie avec toujours plus de détermination sur la pédale des gaz. Les accélérations sont ahurissantes, les rapports passent à la vitesse de l’éclair et la tenue de route est irréprochable grâce notamment aux suspensions hydrauliques Proactive Chassis Control II. Le maniement de la boîte de vitesses séquentielle à double embrayage est un vrai régal. A noter que les modes de conduite et de transmission se gèrent par deux commutateurs rotatifs très pratiques. Lors du redémarrage, il suffit d’appuyer sur la touche «Active» afin que la voiture se retrouve dans la configuration dans laquelle elle a été arrêtée.

La puissance distillée aux seules roues arrière est cependant telle qu’il faut doser l’accélération afin de ne pas patiner sur chacun des trois premiers rapports ! D’ailleurs, la faible température de l’asphalte ne permet pas d’exploiter tout le potentiel de cette supercar. Dans ces conditions, je renonce à utiliser le mode «Track», conçu avant tout, comme son nom l’indique, pour rouler sur circuit. Il n’est en effet pas question de courir le risque d’endommager cette magnifique voiture dont le prix de base s’élève à CHF 317’420.- !

Après une première séance de photos sur la route du col du Marchairuz, je redescends sur Nyon et m’engage sur l’autoroute qui mène à Lausanne. Je remonte la vitre arrière que j’avais abaissée afin de profiter de la sonorité du 8 cylindres même quand le toit est fermé. A 120 km/h, le moteur ne tourne qu’à 2’000 trs/min sur le septième rapport et l’échappement sport optionnel se fait nettement plus discret. De quoi profiter pleinement de la chaîne hi-fi Bowers & Wilkins à 12 haut-parleurs du Convenience Pack. La McLaren 720S Spider ne brille ainsi pas seulement par ses performances de voiture de course mais également par ses dispositions à voyager, voire même à être utilisée au quotidien.

Très pratique, la caméra de recul apparaît dans le large écran situé derrière le volant, alors que l’écran central vertical affiche simultanément la caméra à 360 degrés. Ces aides, très utiles, compensent une visibilité arrière réduite qui peut rester problématique pour manœuvrer dans des endroits sombres et/ou très exigus.

«Lors du développement de la 720S, l’efficacité énergétique a été un important point de focalisation avec le résultat suivant : une consommation mixte de carburant de seulement 10,7 l/100km», peut-on lire dans la documentation de presse. Notre moyenne d’essai s’est élevée à 14,1 l/100km, ce qui est remarquable pour une voiture de 720 ch ! Cela d’autant plus que nous n’avons pas eu le pied particulièrement léger, que ce soit sur les cols du Marchairuz et du Jaun ou encore sur le parcours de la course de côte de La Roche-La Berra ou sur les hauteurs de Grandson, où, à chaque fois, la McLaren 720S Spider s’est avérée irréprochable tant au niveau des accélérations, qu’au niveau du freinage et de la tenue de route. Un vrai bonheur et un «pied» géant !

L’avis de Sport-Auto.ch

La McLaren 720S Spider a été conçue pour satisfaire et dépasser les attentes des propriétaires de supercars les plus exigeants à la recherche de performances extrêmes. Elle s’avère cependant facile à conduire, même pour des conducteurs de plus de 1,90 m qui trouveront une excellente position de conduite dans un habitable raffiné et confortable. Un habitacle dans lequel les responsables de McLaren ont également distillé une petite touche d’humour typiquement britannique. En effet, sur l’écran de contrôle où l’on peut choisir où diriger la ventilation, à savoir le pare-brise, les pieds et la tête, cette dernière n’est pas nue mais bien coiffée d’un casque de course ! Cela certainement afin de rappeler une nouvelle fois que l’expertise acquise par McLaren dans le sport automobile est mise à profit dans chacun de ses modèles de série.

laurent[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Accélérations et décélérations ahurissantes
  • Lignes futuristes
  • Architecture rigide et ultralégère
  • Expertise technologique issue du sport automobile
  • Facilité de conduite
  • Vitre arrière électrique
Contre...
  • Visibilité vers l’arrière
  • Position de la commande du réglage des sièges

Merci au service de presse de McLaren Automotive Limited pour le prêt de cette McLaren 720S Spider, ainsi qu’à Tiffany pour la participation à notre shooting photo.

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