PORSCHE
MACAN
ELECTRIC

L’essai Sport-Auto.ch du 23 juin 2025

Rédaction : Sébastien Moulin
Photographies : Sébastien Moulin

Délaissant ses moteurs thermiques, le nouveau Porsche Macan devient un SUV 100% électrique, après le réussie Taycan dont nous vous avons proposé plusieurs essais. Nous avons pris le volant de la version d’entrée de gamme de ce Macan, une propulsion, qui promet une expérience Porsche authentique… sans carburant. Entre silence, technologie avancée et performances, ce Macan nouvelle génération peut-il vraiment faire oublier le rugissement de ses prédécesseurs ? Réponse dans notre essai.

Visuellement, le nouveau Macan électrique ne peut pas renier ses origines. Malgré une plateforme entièrement inédite, il ressemble clairement à ses prédécesseurs thermiques, avec une identité visuelle immédiatement reconnaissable : capot plongeant, ailes marquées, ligne de toit fuyante. Les proportions ont été subtilement retravaillées avec un empattement légèrement allongé, ce qui renforce sa prestance.

Dans notre configuration d’essai, la teinte exclusive Gris Ardoise Néo (CHF 3’530.-) souligne ses galbes musclés. Les jantes Offroad Design de 21 pouces peintes en gris Vésuve (CHF 3’290.-) apportent une touche de robustesse sans nuire à l’élégance générale. Les contours des vitres latérales en noir brillant (CHF 250.-), ainsi que le lettrage noir (CHF 300.-), ajoutent une signature discrètement sportive à l’ensemble. Un style à la fois familier et modernisé, fidèle à l’identité Porsche. Côté pratique, son coffre arrière de 540 litres (1’348 litres avec sièges arrière rabattus) offre un volume supérieur à la génération précédente. Il est complété par un coffre avant de 84 litres, idéal pour y loger les câbles de recharge.

0-100km/h (s) : 5.7

Vmax (km/h) : 220

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 6.37

propulsion
1 moteur électrique
360 ch / 563 Nm
2’295 kg

Quand on ouvre la porte du Macan, on découvre un habitacle moderne qui fait la part belle aux écrans, sans renier l’élégance typique de la marque. Le tableau de bord, incurvé sur 12,6 pouces, est complété par un écran central tactile de 10,9 pouces. Porsche a épuré l’ergonomie : moins de boutons, plus de commandes tactiles, mais quelques boutons physiques essentiels sont heureusement conservés, comme la molette de volume ou les réglages de climatisation. Si l’ensemble peut dérouter au début, la courbe d’apprentissage est rapide.

La finition est soignée, avec des matériaux nobles aux bons endroits. Toutefois, certains plastiques durs, notamment sur les contre-portes, surprennent dans un véhicule de ce standing. Heureusement, le confort est bien au rendez-vous, avec des sièges au maintien irréprochable. L’espace intérieur progresse grâce à l’empattement allongé. Les passagers arrière bénéficient de davantage d’aisance, d’autant plus que l’absence de tunnel central libère de la place au plancher.

 

Le Macan Electric tire son énergie d’une batterie lithium-ion d’une capacité brute de 100 kWh, alimentant un moteur qui assure la propulsion uniquement sur l’essieu arrière. Ce dernier développe 340 ch, avec un pic temporaire à 360 ch grâce à la fonction overboost. Le choix de propulsion simple, sans transmission intégrale, permet un allègement d’environ 110 kg par rapport aux versions Macan 4S et Turbo, toutes dotées de deux moteurs et de quatre roues motrices — des variantes plus puissantes, mais qui évoluent dans une autre catégorie. Résultat : moins de chevaux sous le pied, mais une autonomie supérieure, atteignant jusqu’à 641 km en cycle WLTP.

La plateforme 800 volts permet en outre des recharges ultra-rapides jusqu’à 270 kW, avec un passage de 10 à 80 % de batterie en moins de 22 minutes sur une borne compatible. Autre détail astucieux : le Macan dispose de deux trappes de recharge, une de chaque côté du véhicule. Un vrai plus au quotidien qui facilite la recharge quel que soit le côté d’approche de la borne.

L’heure est venue de vérifier, sur la route, si derrière son silence de fonctionnement, le Macan électrique possède encore une vraie âme de sportive. Dès les premiers kilomètres, le Macan électrique me surprend par sa douceur et son équilibre. Le couple instantané de 563 Nm offre des relances sans brutalité, avec un 0 à 100 km/h abattu en 5,7 secondes. Certes ce n’est pas une fusée, mais c’est largement suffisant pour un usage dynamique au quotidien. Le moteur arrière assure une motricité convaincante, même si l’absence de transmission intégrale peut se faire sentir sur chaussée glissante ou en conduite sportive.

Lorsque le rythme s’intensifie, le Macan propulsion conserve un comportement équilibré. La motricité arrière apporte une touche de vivacité en sortie de virage, sans jamais surprendre. Pour un SUV électrique de ce gabarit et de ce poids (2’295 kg), le châssis se montre agile et bien équilibré, même si un roulis perceptible vient tempérer les ambitions purement sportives. La direction, précise et directe, permet de placer la voiture avec confiance, même si certains puristes pourront lui reprocher un toucher un peu assisté. Le silence à bord renforce le confort de conduite, mais atténue les sensations. Le son artificiel « Electric Sport Sound » du mode sport (CHF 560.-) tente d’ajouter une émotion, sans grande conviction. Malgré cela, le Macan conserve l’ADN Porsche : le plaisir de conduire est bien au rendez-vous.

En descente, j’ai regretté l’absence d’un véritable mode « one-pedal drive » : le frein moteur régénératif est limité et impose de solliciter les freins plus souvent, ce qui nuit un peu au confort de conduite. Mais c’est un choix assumé par Porsche pour garder un comportement plus naturel. De toute manière, dans cette version propulsion, le Macan Electric se montre plutôt sobre. Sur un trajet mixte combinant autoroute, routes secondaires et zones urbaines — entre le Valais, le Vully et Neuchâtel — j’ai relevé une consommation inférieure à 18,0 kWh/100 km. Même en adoptant un rythme plus dynamique lors du shooting sur les routes de montagne valaisannes, il est difficile de dépasser les 20 kWh/100 km.

Le Macan Electric est affiché à partir de CHF 91’900.–, mais comme souvent chez Porsche, ce tarif de base grimpe vite une fois les options cochées. Notre modèle d’essai, richement équipé, atteint CHF 114’310.– Face à la concurrence, il se positionne nettement au-dessus d’un Tesla Model Y, d’un Audi Q4 e-tron mais mise sur une finition plus soignée, un comportement plus affûté et l’image Porsche, qui se paie… au prix fort.

L’avis de Sport-Auto.ch

Ce Macan Electric est bien une Porsche. Son comportement rigoureux, sa finition soignée et son confort haut de gamme le confirment kilomètres après kilomètres. Même son bouton de démarrage, placé à gauche du volant, rend hommage à la tradition maison. Un clin d’œil rassurant dans ce monde électrique en pleine mutation.

Mais une question se pose : cette version à deux roues motrices trouvera-t-elle réellement sa place sur le marché suisse ? Dans un pays où les quatre roues motrices font presque office de religion, ce Macan à deux roues motrices risque de rester confidentiel. D’autant que Porsche propose le Macan 4, doté de 408 ch et de la transmission intégrale, pour un supplément très raisonnable de CHF 3’900.–. 

sebastien[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Finition et présentation intérieure
  • Confort
  • Agrément de conduite
  • Image
  • Autonomie
Contre...
  • Deux roues motrices
  • Tarifs élevés avec options
  • Conduite dynamique un peu trop sage
  • Absence de mode “on-pedal-drive”

Merci à Porsche Suisse pour le prêt de cette Porsche Macan Electric.

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