FORD
FIESTA ST

L’essai Sport-Auto.ch du 14 mars 2019

Rédaction : Bob de Graffenried
Photographies : Bob de Graffenried, Michael Esteves

Depuis 1976, la Ford Fiesta s’est imposée comme l’un des best-sellers du constructeur américain à travers 8 générations qui se sont régulièrement déclinées en versions sportives sous différents acronymes (XR2, S, ST). Depuis le début de sa carrière, elle s’est également illustrée de nombreuses fois en championnat du monde des rallyes ainsi que dans les catégories S2000 et RRC. Alors que pour cette 8ème génération, certaines rumeurs évoquent une Fiesta RS forte de 250 ch qui n’est toujours pas confirmée, nous avons pu prendre le volant de la Fiesta la plus sportive actuellement : voici l’essai de la Ford Fiesta ST.

De l’extérieur, la Ford Fiesta ST se démarque naturellement des modèles d’entrée de gamme. Les attributs sportifs sont nombreux mais ne jouent pas dans la protubérance. Bien qu’il s’agisse ici d’une version ST+, dotée de belles jantes 18’ (17’ sur la ST), je la trouve un peu trop timide et haute sur pattes. Ses pneus sont assez minces (205 mm), et ses freins sans doute sous-dimensionnés pour une utilisation sur circuit semblent perdus au milieu des jantes !

0-100km/h (s) : 6.5

Vmax (km/h) : 232

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 6.62

traction
3 cyl. 1.5L turbo
200 ch / 290 Nm
1’323 kg

Sous le capot, le moteur 4 cylindres 1.6L de 200 ch a laissé place à un nouveau moteur 3 cylindres de 1.5L de même puissance. Le couple de 290 Nm est aussi inchangé, mais il est disponible dès 1’600 trs/min, soit 900trs/min plus bas qu’avec l’ancien moteur 4 cylindres ! En pratique, ce moteur 3 cylindres procure un agrément exceptionnel dès 1’000 trs/min, sans pour autant s’essouffler avant le rupteur placé peu avant 6’500 trs/min ! Une véritable prouesse technique.

Au niveau consommation, le gain sur la ST200 est substantiel : alors qu’il fallait compter sur 8.5 l/100km sur un parcours mixte, j’ai relevé des résultats oscillants entre 7.2 et 7.4 l/100km sur des parcours similaires tout en restant doux avec les gaz. En conduite soutenue, la consommation pointera autour des 10 l/100km, alors qu’il ne faut compter qu’à peine 6 l/100km sur l’autoroute.  

Aussitôt installé derrière le volant, pas de doute, je suis bien dans une sportive ! Position de conduite impeccable, excellent maintien des sièges, commandes de boîte et d’embrayage fermes. L’ancien volant a laissé place à un nouveau volant à méplat doté d’une jante plus épaisse. Exit également l’ancien accoudoir central qui perturbait les passages des rapports.

Si le niveau de finition reste similaire et peut prêter à la critique sur certains plastiques – gardons à l’esprit que nous nous trouvons dans une citadine – , l’ambiance s’est résolument modernisée avec le remplacement des boutons de la console centrale par un écran tactile. Ce dernier est réactif et la navigation entre les menus est intuitive. Seul bémol : la liste de mes stations radio favorites s’est volatilisée par deux fois en deux semaines d’essai, m’obligeant à tout recommencer.

Plus bas, les commandes de climatisations restent confiées à des boutons traditionnels, ce qui n’est pas un mal. Enfin, près du levier de frein à main mécanique se trouvent les boutons permettant de changer de mode de conduite (Normal – Sport – Track) et de désactiver l’ESP. L’apparition des modes de conduite est également une nouveauté sur la présente Fiesta ST.

En ville, la petite Fiesta ST est logiquement très à l’aise, même si je m’attendais à bénéficier d’un rayon de braquage encore plus petit. Les trajets pendulaires mettent en lumière un amortissement certes ferme mais toutefois plus prévenant que sur la Fiesta ST200 de génération précédente. Et pour cause, les suspensions – quoique non actives – sont entièrement nouvelles.

Allez, je quitte l’autoroute et passe en mode Sport ! Le son très sympathique du 3 cylindres en ligne de 12 soupapes se fait encore plus présent par le biais d’une valve active à l’échappement. Les décélérations et changements de rapports laissent alors apparaître quelques claquements. La direction, très directe, se durcit. Dommage que l’instrumentation ne vire pas au rouge et qu’il n’y ait aucun indicateur/compteur sportif sur l’écran tactile central. Mais la Fiesta ST a-t-elle besoin de ces artifices et autres barographes numériques pour convaincre le client à la recherche d’une conduite sans filtre ?

S’il y a bien un défaut sur cette nouvelle Fiesta ST par rapport à sa devancière, c’est son poids. Avec 1’323 kg, elle reste légère sur le marché, mais accuse un surpoids de 160 kg sur l’ancienne ST200 ! Toutefois, malgré une puissance identique, elle ne demande que 6,5 secondes pour passer de 0 à 100 km/h. La ST200 demandait 2 dixièmes de plus sur cet exercice, alors même qu’elle était équipée d’un étagement de boîte similaire (rupteur vers 85 km/h sur le 2ème rapport).

En pratique, je dois avouer ne pas ressentir ces kilos supplémentaires. J’ai toujours l’impression d’avoir entre les mains une auto qui frise la tonne, et enchaîner les virages de tous genres devient vite addictif tant l’auto est communicative sur ses réactions. Le passage en mode Track désactive l’ESP et l’anti-patinage, ce qui me permet de sonder un peu mieux les limites de cette formidable auto qui place le plaisir de conduite au premier plan.

Si on sent l’effet du différentiel à glissement limité en courbe, la motricité fait tantôt défaut en ligne droite sur les deux premiers rapports, où de nombreuses remontées de couple interviennent. Le moindre mouvement de volant nécessite alors doigté, et malgré sa puissance contenue, la Fiesta ST n’est pas si facile à piloter aux limites. Avec son empattement court, sa largeur modeste (1,73 m hors rétroviseurs) et sa direction directe, la Fiesta ST est très incisive et peut piéger le débutant, en particulier sur chaussée humide. Ses supensions fermes n’engendrent quasiment pas de roulis et à la montée, les épingles se passent tantôt sur 3 roues ! Le mordant du train avant est aussi très sensible aux transferts de masses, comme sur certaines voitures à moteur arrière !

Au niveau des tarifs, la Ford Fiesta ST est affichée à CHF 26’700.- sans options, alors que la présente variante ST+ (Ford ayant abandonné récemment les variantes ST2 et ST3) se monte à CHF 29’100.-. Le détail des équipements de série inclus figure dans la liste de prix ci-après. Sa principale rivale – quoique nettement plus aseptisée -, la Volkswagen Polo GTI, est plus chère d’environ CHF 2’000.-.

Avec quelques options supplémentaires, dont l’indispensable ST Performance Pack comprenant le différentiel à glissement limité (CHF 1’000.-), le prix de notre véhicule d’essai est de CHF 32’900.-. Attention avant de cocher l’option Winter Pack (CHF 250.-) : le pare-brise chauffant présente des filaments sur toute sa surface qui m’ont régulièrement dérangé !

A noter que pour CHF 500.- de plus, la Ford Fiesta ST est désormais disponible aussi en 5 portes.

L’avis de Sport-Auto.ch

Alors que les voitures des segments supérieurs jouent la course à la puissance, Ford nous montre encore une fois que les chevaux ne font pas tout pour prendre son pied au volant. Par rapport à la génération précédente, je ne peux que féliciter Ford d’avoir maintenu la recette inchangée : privilégier les sensations et le plaisir de conduite sur l’efficacité pure et les assistances.

De surcroît, par rapport à la ST200, les améliorations sont multiples : différentiel à glissement limité mécanique, sonorité plus singulière et arrivée des modes de conduite. Au quotidien, on profite également d’une ergonomie au goût du jour, d’une version 5 portes au besoin, d’un amortissement plus prévenant ainsi que d’une consommation en baisse grâce au moteur 3 cylindres. Ce dernier n’a d’ailleurs rien à envier à son prédécesseur en matière de souplesse.

Au niveau du rapport prix/plaisir, il va être difficile de détrôner cette Ford Fiesta ST. 

bob[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Moteur 3 cylindres fantastique
  • Amortissement
  • Plaisir de conduite
  • Maintien des sièges
  • Rapport sensations/consommation
  • Disponible en 3 ou 5 portes
Contre...
  • Pare-brise chauffant dérangeant (filaments visibles)
  • Taille des freins
  • Poids en nette hausse (mais pas gênant)
  • Pas d’instrumentation/compteur sport

Merci à Ford Suisse pour le prêt de cette Ford Fiesta ST+.

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