ABARTH
600e

L’essai Sport-Auto.ch du 4 juin 2025

Rédaction : Nicolas Mari
Photographies : Nicolas Mari

Après la 500e, son premier modèle électrique présenté en 2022, Abarth lance cette année sur nos marchés sa 600E, un SUV électrique basé sur la Fiat 600e. Eh oui, le préparateur italien intègre désormais un SUV dans sa gamme. Au fil des récentes années de son existence, la marque au scorpion a toujours résisté aux tentations de transformer des véhicules familiaux en versions piquantes, même si l’ex-Fiat 500X lancée en 2015 aurait pu être une base intéressante pour le faire. Mais ça y est, un nouveau SUV Abarth est désormais né : voici l’Abarth 600e. Alors, simple rebadgage couvrant les logos Fiat, ou voiture entièrement différente ? Afin de répondre à cette question, direction la piste du Centre de conduite TCS à Lignières pour un rapide galop sur circuit… qui s’annonce intense ! 

Par rapport à la Fiat 600e, l’Abarth ajoute sportivité tant au niveau visuel que technique. Techniquement, elle développe jusqu’à 280 ch grâce à son moteur électrique avec batterie de 54 kWh. Visuellement, elle offre une impression bien plus agressive que la Fiat. Le regard est affuté et reprend les deux formes ovales superposées, langage stylistique typique d’Abarth. Tout comme la 500e, le logo originel du scorpion jaune et rouge est toujours présent sur le capot avant (uniquement). Celui-ci est situé au-dessus d’un museau à forme concave (en “nez de requin”), soulignant l’aspect presque féroce de ce petit SUV de 4.18 m de longueur et 1.8 m de largeur.  

Les diffuseurs avant et arrière sont garnis de plastique noir en stries, qui sont notamment inspirés par l’anguleux radiateur avant de l’Abarth 850 TC de 1961. La partie postérieure intègre des phares teintés et un aileron noir prolongeant la ligne de toit, intégrant un scorpion à son milieu. Des jantes 20 pouces dont les rayons reproduisent des queues de scorpions sont l’unique dessin disponible au catalogue. Ils sont équipés de pneus Michelin Pilot Sport EV. Exit les mythiques lignes Abarth latérales, qui étaient notamment présentes sur la 500E lors de sa présentation à Turin en 2022, on retrouve dans cette version Scorpionissima des grandes lettres contemporaines en majuscules disposées au bas des portes. 

Juste avant de monter à bord des nouvelles l’Abarth 600e, nous avons pu découvrir les nouvelles Fiat Grande Panda dont nous avons pu prendre le volant comme petit amuse-bouche. Ce véhicule emblématique qui fête ses 35 ans revient sur le devant de la scène en tant que mini SUV. La recette retrouve quelques points communs avec la Renault 5 : les anciens gimmicks stylistiques des anciens modèles sont déclinés sur ces nouvelles petites voitures à motorisation électrique, axées pour les trajets journaliers particulièrement. En effet, avec une batterie de 44 kWh et une vitesse de pointe limitée de 132 km/h, la Grande Panda ne sera pas forcément le véhicule parfait pour les longs voyages, tout comme ne l’étaient pas ses prédécesseuses d’ailleurs. 

Elle offre cependant des relances correctes jusqu’à 80 km/h, ce qui est essentiel pour les trajets en ville. De plus, elle a montré un confort particulièrement bon sur les routes bosselées du Chasseral. Une autre surprise, en ville ce sont… des pouces levés d’écoliers qui nous ont accueillis ! Il faut dire que l’aspect sympathique de la voiture, associée à une couleur vive ne laisse pas indifférent. Mais refermons cette parenthèse et passons maintenant au volant de l’Abarth 600E, sur circuit cette fois. 

Lors de notre court essai, limité à une demi-journée sur piste, il a été difficile d’évaluer pleinement l’habitabilité de cette Abarth 600e. Mais au moment de s’installer à bord, la surprise vient des sièges baquets, assez fermes au premier abord. Par rapport à une Abarth 500e, ils sont beaucoup plus radicaux. Ici, ils sont garnis de symboles de scorpions et sont ouverts en deux petites parties derrière votre dos. Il ne manque plus que des harnais de course ! Les virages vifs et enchainements brutaux du circuit de Lignières vont être un bon test pour juger leur maintien. Spoiler alert : il est très bon.  

Le Sound Generator, qui avait fait son début sur la 500e, est repris ici. Il est nécessaire de passer par l’écran de 10,25 pouces pour l’activer. Sa sonorité est artificielle mais le dispositif a le mérite d’offrir une présence sonore qui évite l’ennui au volant… surtout sur circuit. Acoustiquement, il simule même un léger coup d’embrayage lors des démarrages depuis l’arrêt. 

L’Abarth 600e propose trois modes de conduite. La modalité Turismo vous procurera 150 ch et 300 Nm jusqu’à 150 kmh, configuration idéale pour des environnements citadins particulièrement. Avec le mode Scorpion Street vous disposerez de 200 ch et du couple maximal de 345 Nm, avec une vitesse de pointe de 185 km/h. Enfin, le mode Scorpion Track libèrera les 280 ch (et toujours 345 Nm) jusqu’à 200 km/h, ce qui est une valeur plutôt élevée en général pour une compacte électrique. Abarth annonce que son moteur électrique a été optimisé “avec l’expertise de Stellantis Motorsport“, et “testé en Formule E”. Ça promet. Ça tombe bien : feu vert en piste, on peut y aller ! 

L’Abarth 600E est équipée d’un différentiel à glissement limité mécanique Torsen et, dès les premières courbes rapides, cela se ressent. Au volant, les remontées d’informations des roues sont bien calibrées et donnent confiance. Les freins de marque Alcon ont été conçus pour optimiser la capacité de refroidissement lors des sollicitations intensives, pour offrir une qualité de freinage sans déperdition en toutes circonstances, selon Abarth. Dans les faits ? C’est plutôt juste, tant que vous ne vous arrêtez pas. Durant les 10 minutes de cette séance circuit intensive, ils permettent de raccourcir les freinages tour après tour, avec réelle confiance. Une caractéristique qu’elle ne partage pas avec l’Audi RS E-tron GT que nous avions essayé ici en 2021, dans laquelle le poids de 2400 kg se faisait négativement sentir lors des freinages appuyés de ce petit circuit… 

Une épreuve de slalom nous a permis de se rendre compte de l’efficacité bluffante du train avant. Malgré des virages secs entre les cônes, la caisse est bien maintenue et neutre. J’augmente un peu le rythme lors des tours suivants et, même à des vitesses de passage entre les cônes vers les 70 km/h, l’Abarth 600e ne bronche pas et tourne exactement là on mon regard le souhaite. 

Cette traction avant offre donc un comportement très plaisant et non moins efficace, malgré le poids de 1700 kg à vide de notre modèle d’essai. Les 135 km/h sont atteints en fin de ligne droite principale, qui suit équerre droite qui requiert de garder une vitesse de courbe assez haute. Pour contexte, nous étions arrivés à 150 km/h avec une Nissan GTR en 2017. Le circuit étant trop court, impossible de tester si la vitesse maximale de 200 km/h annoncée par Abarth est effectivement réellement atteignable.  
La 600e est équipée d’une pompe de refroidissement haute performance, “repoussant les limites de la décharge de la batterie qui pourrait limiter les performances du véhicule” selon Abarth. Cela semble fonctionner, aucune perte de puissance n’a été sentie durant nos sessions. 

La marque au scorpion a décidé de partager sa gamme 600e en deux finitions différentes. Celles-ci sont importées par Astara Switzerland. Le modèle de base, en version Turismo, disponible à partir de CHF 46 900.– (avec un rabais supplémentaire de CHF 3 000.–), dispose quant à lui de 240 ch. Nous avons conduit la version Scorpionissima de 280 ch (CHF 51 900.–, avec également un rabais de CHF 3 000.– à déduire), limitée à 1 949 exemplaires et proposée en deux coloris de base : Acid Green ou Hypnotic Purple. La première invoque l’acidité du venin et la deuxième est inspiré de l’effet hypnotique provoqué par une piqûre. On espère que les testeurs de chez Abarth n’ont pas trop souffert pour expérimenter ces dénominations ! 

L’avis de Sport-Auto.ch

Alors, l’Abarth 600e: un vrai SUV fun qui vous fait sourire avant une route de montagne, ou produit marketing comme les autres ? Après ce premier galop d’essai sur circuit, les premières impressions sont très bonnes et penchent vers la première option. Derrière son volant au marquage central, l’Abarth procure des sourires à son conducteur, même en parcours très sinueux. Avec une juste dose de puissance, exploitable et bien gérée, Abarth propose un produit convaincant, en restant fidèle à son ADN sportif… les anciennes sensations mécaniques en moins, certes.  
Nous vous proposerons prochainement sur Sport-Auto.ch un essai plus au long terme, pour vérifier comment l’Abarth 600e se comporte au quotidien et si son autonomie modeste annoncée (321 km) permettra des trajets assez longs.   

nicolas[@]sport-auto.ch

Merci à Astara, l’importateur suisse des marques Fiat / Abarth, pour l’invitation aux essais presse de l’Abarth 600e et Fiat Grande Panda. 

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