McLAREN
540C

L’essai Sport-Auto.ch du 25 octobre 2016

Rédaction : Laurent Missbauer
Photographies : D.R. McLaren Automotive, Laurent Missbauer

Après avoir vendu 1’654 voitures en 2015, McLaren aspire à en commercialiser plus de 3’000 dès cette année. Cela grâce notamment à un modèle plus accessible, la 540C, que Sport-Auto.ch a eu le privilège d’essayer cet automne. Facturée à partir de CHF 177’740.-, elle s’avère en effet moins onéreuse que la 570GT dont les prix débutent à CHF 212’580.-.

McLaren, pionnier du châssis en carbone en F1, construit depuis un peu plus de vingt ans des voitures de série équipées elles aussi d’un châssis en carbone. Cela vaut également pour son nouveau modèle d’entrée de gamme, le coupé à moteur central 540C, que le constructeur britannique a présenté cet automne à un cercle très restreint de médias, dont Sport-Auto.ch.

0-100km/h (s) : 3.5

Vmax (km/h) : 320

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 2.42

propulsion
8 cyl. 3.8L biturbo
540 ch / 600 Nm
1’311 kg

Légèrement moins puissante que la 570GT que j’avais essayée à Ténériffe ce printemps, la 540C dispose d’un moteur V8 biturbo développant 540 ch. Chez McLaren, la dénomination du modèle correspond en effet à la puissance en chevaux. La bonne nouvelle est que cette différence de 30 ch ne m’a jamais frappé pendant le parcours d’essais d’un peu plus de quatre heures que McLaren avait concocté de Zurich à Donaueschingen (Allemagne) en passant par de magnifiques routes dans la Forêt-Noire, puis de Donaueschingen à Zurich sur un parcours comprenant un tronçon d’autoroute à vitesse illimitée au nord de Singen.

Une fois installé à bord, je trouve facilement une position de conduite idéale. La console centrale dispose d’un grand écran tactile de 7 pouces à partir duquel on peut modifier tous les éléments du système d’info-divertissement. Les commandes de l’air conditionné y sont également intégrées, ce qui permet de réduire au minimum le nombre d’interrupteurs.

C’est sous cet écran tactile que se trouvent les trois touches D, N et R de la boîte de vitesses. Juste un peu plus haut, se trouve le bouton « ACTIVE » qui permet d’actionner deux commutateurs, un pour les amortisseurs, l’autre pour la gestion du moteur et de la boîte séquentielle à sept vitesses, qui proposent les trois modes suivants : N, S et T pour Normal, Sport et Track. Avec ce dernier mode, le caractère de la 540C devient très méchant. Le V8 bi-turbo se déchaîne et ses vocalises deviennent envoûtantes.

L’affichage du compte-tour, rond jusque-là, est désormais horizontal, à l’image de celui d’une F1. Si les accélérations deviennent explosives, la descente des rapports est tout aussi impressionnante. Les vitesses de la boîte SSG à double embrayage dégringolent en effet en mode rafale. Pour traverser les villages sans se faire remarquer, il suffit de passer du mode Track au mode Normal. Le V8 bi-turbo fait alors preuve d’une souplesse stupéfiante.

Tout comme la 570GT essayée à Ténériffe, la 540C est parfaitement utilisable en milieu urbain et par conséquent au quotidien. A cet effet, les ingénieurs de McLaren ont découpé la cellule du châssis MonoCell II en fibre de carbone de telle façon que l’accès et la sortie de l’habitacle soient plus faciles. La 540C a beau développer 30 chevaux de moins que la 570GT, elle affiche 39 kilos de moins sur la balance, à savoir 1’311 kg au lieu de 1’350 kg. C’est certainement ce qui explique que la différence de puissance précédemment évoquée ne m’a jamais frappé. Les chiffres d’accélération communiqués par McLaren font état d’une différence d’un dixième de seconde pour l’exercice du 0 à 100 km/h (3,5 secondes au lieu de 3,4) et de sept dixièmes pour le 0 à 200 km/h (10,5 secondes au lieu de 9,8), un exercice que nous avons effectué à deux reprises sur l’autoroute entre Donaueschingen et Singen où le trafic, relativement faible, nous a permis d’atteindre à trois reprises une vitesse d’un peu plus de 270 km/h au compteur. Pour atteindre, la vitesse maximale de 320 km/h (contre 328 km/h pour la 570GT), il aurait fallu disposer d’une autoroute plus ou moins déserte.

Ceci dit, la vitesse de pointe n’est pas un critère déterminant de nos jours. Ce qui compte, c’est son comportement sur route et c’est là que McLaren dispose d’un avantage de taille. Grâce à son châssis en carbone, sa structure ultralégère et l’utilisation de panneaux en aluminium, la 540C est nettement plus légère que ses concurrentes directes. Les Porsche 911 Turbo S et Audi R8 V10, d’une puissance comparable à la 540C, affichent respectivement 1’600 et 1’700 kg sur la balance et paient ainsi un lourd tribut à leur traction intégrale. Le faible poids de la 540C n’est par ailleurs pas étranger à sa soif, très modérée pour une supercar. McLaren annonce une consommation mixte de 11.3 l/100km. Il s’agit là d’une preuve supplémentaire que la 540C peut très bien être utilisée au quotidien. Outre leur châssis en carbone, une autre caractéristique de toutes les McLaren de route est leurs portes en élytre. Celles-ci ne s’ouvrent pas seulement en hauteur, comme cela est le cas chez Lamborghini, mais impriment latéralement un léger arc de cercle, ce qui facilite grandement l’accès à bord.

A l’heure du bilan, on peut logiquement se demander pourquoi faudrait-il acheter une McLaren 570GT à CHF 212’580.- alors que la 540C offre des sensations de conduite similaires pour CHF 34’840.- de moins. Lorsque j’ai posé cette question aux responsables de McLaren, ceux-ci m’ont répondu que ces deux voitures visaient une clientèle différente. Alors que la 570GT est avant tout destinée à des esthètes qui possèdent déjà plusieurs Porsche et Ferrari dans leur garage et qui, pour des questions de prestige, achètent toujours le modèle le plus prestigieux de la gamme, la 540C s’adresse plutôt à une clientèle qui ne peut ou qui ne souhaite s’acheter qu’une seule supercar.

L’avis de Sport-Auto.ch

Les 570GT et 570S sont certes un peu plus performantes mais la 540C suffit largement à mon bonheur. A l’heure de lui trouver un défaut, je peux uniquement regretter que, contrairement aux McLaren 650 et 675, les 540 et 570 n’existent pas en version spyder. Cela permettrait en effet d’entendre encore mieux ses envoûtantes vocalises. Ce regret devrait cependant être de courte durée. Il est en effet très probable que les versions découvrables des 540 et 570 fassent leur apparition au prochain Salon de Genève !

laurent[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Châssis en carbone
  • Facilité de conduite
  • Accélérations démentielles
  • Rapport qualité/prix
Contre...
  • Absence d’une version Spyder
  • Visibilité arrière

Merci au service de presse de McLaren Automotive pour le prêt de cette McLaren 540C.

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