PEUGEOT
508 SW
PSE

L’essai Sport-Auto.ch du 9 novembre 2021

Rédaction : Bob de Graffenried
Photographies : Bob de Graffenried
Vidéo : Bob de Graffenried

Dévoilé au Salon de Genève en mars 2019, le concept de la Peugeot 508 PSE nous avait fait grande impression. A l’époque où les hybrides rechargeables étaient moins répandues, Peugeot présentait une berline sportive dotée de trois moteurs arborant un tout nouveau label : PSE, pour « Peugeot Sport Engineered ». Autrement dit, la nouvelle vision de Peugeot mêlant hautes performances et respect de l’environnement. Deux ans et demi plus tard, nous avons pris le volant du modèle de série avec une seule question : le grand écart entre sobriété et performances est-il bien au rendez-vous ? Réponse sans plus tarder !

Lorsque je découvre la 508 PSE SW (SW puisqu’il s’agit de la version break) qui nous a été attribuée, j’avoue être surpris par l’audace du constructeur de Sochaux. Extérieurement, tout me semble identique au concept présenté à Genève. Seuls les rétroviseurs en carbone ne sont plus de la partie. Pour le reste, on peut affirmer que les designers se sont lâchés. Pour le meilleur comme pour le pire ; les ailettes entourant les passages de roue au niveau des bas de caisse ne sont pas du goût de tous, mais cela a le mérite d’asseoir visuellement la 508 PSE et de la démarquer de la concurrence. Tout comme cette peinture grise Sélénium ou encore les touches de vert Kryptonite. A noter que deux autres teintes de carrosserie sont disponibles (noir Perla Nera et blanc nacré). A l’arrière, un diffuseur noir brillant entoure deux sorties d’échappement qui auraient pu être un peu plus grosses compte tenu du gabarit de l’auto.

0-100km/h (s) : 5.2

Vmax (km/h) : 250

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 5.14

4×4
4 cyl. 1.6L turbo 225 ch
2x élec. 110 / 113 ch
360 ch / 520 Nm
1’850 kg

 

Les jantes de 20 pouces sont spécifiques et également reprises du concept de la 508 PSE. Les roues avant sont dotées de disques de frein de 380 mm dont la surface de contact est en revanche assez réduite. La largeur des pneus est de 245 mm aux quatre coins, ce qui est rendu possible grâce aux voies élargies (+24 mm à l’avant et + 12 mm à l’arrière). Par rapport à la 508 GT, tout ceci laisse naturellement présager des performances accrues en matière de comportement dynamique.

L’habitacle conserve son élégance naturelle, avec notamment sa planche de bord en bois véritable. Les finitions sont au rendez-vous et les sièges sont superbes. Comme à l’extérieur, le vert Kryptonite se fait remarquer à plusieurs endroits. Les surpiqûres ainsi que les écrans arborent cette couleur particulière sans gêne, et force est de constater que cela donne plutôt bien. Reste à s’accommoder au petit volant qui se situe assez bas, conséquence inévitable d’avoir placé le cockpit virtuel au-dessus du volant (ce qui n’est pas une nouveauté chez Peugeot). Ainsi, la 508 ne propose pas d’affichage tête-haute. Plus gênant, la présence du toit ouvrant (CHF 1’450.-) diminue une garde au toit déjà limitée. Mesurant 195 cm, il m’est difficile de trouver une position de conduite confortable, même en inclinant davantage le dossier. Porsche 911 et Alpine A110 sont plus accueillantes pour un homme de grande taille, le comble !

Sous le capot, on retrouve le moteur 4 cylindres essence 1,6L turbo « PureTech » présent sur de nombreux véhicules du groupe PSA. Il développe ici 200 ch, contre 225 ch dans la 508 GT. Mais la 508 PSE se rattrape grâce à l’adjonction de deux moteurs électriques : le premier d’une puissance de 110 ch (à l’avant), et le second d’une puissance de 113 ch (à l’arrière). La puissance combinée maximale est de 360 ch, pour un couple de 520 Nm. Avec ses 1’850 kg à déplacer, la Peugeot 508 PSE peut ainsi atteindre 100 km/h en 5,2 secondes. Une valeur respectable, mais pas forcément impressionnante dans le segment des sportives, ou même celui des 100% électriques.

Si la plastique de la Peugeot 508 PSE est restée fidèle à celle de son concept, les performances sont inférieures à ce qui avait été annoncé. En effet, c’était initialement un moteur électrique de 200 ch qui devait équiper l’essieu arrière, portant la puissance totale à plus de 400 ch pour un 0-100 km/h annoncé en 4,3 secondes. Mais les performances brutes ne sont pas ma première préoccupation pour juger la sportivité d’une telle auto.

Première constatation : à l’instar du modèle de base, la 508 PSE braque excellemment bien, avec un diamètre de braquage de seulement 10,8 mètres. Je retrouve rapidement mes marques avec ce petit volant qui tient bien en main, bien que la direction soit trop souple. En mode Confort, la voiture est confortable mais laisse déjà apparaître ce touché de route typiquement Peugeot. L’agrément de marche est bon et les moteurs électriques épaulent le moteur thermique de manière transparente. Cela permet de gommer le relatif manque de couple du 1,6L PureTech. En conduite souple, la boîte automatique à 8 rapports a moins tendance à maintenir un régime élevé que sur la 508 GT (certainement grâce à l’apport de couple des moteurs électriques).

Je passe en mode Sport aussitôt qu’une route sinueuse se présente. Le châssis et la direction se font plus fermes, mais il n’y a aucun surplus sonore du côté de l’échappement. Côté boîte de vitesses, le mode 100% manuel, présent sur la 508 GT, a disparu. Il n’est donc pas possible de garder la main en permanence sur le rapport engagé. Et lorsque l’on relâche soudainement l’accélérateur à un régime élevé, toute la mécanique souffre d’une inertie considérable. Difficile de dire si cela provient de la transmission, de la suralimentation ou des moteurs électriques.

Comme sur toute Peugeot sportive, le train avant est à la fois précis et communicatif, et la direction est directe. Sans être inconfortable, la voiture vire à plat et avale les courbes avec facilité, faisant presque oublier ses 1’850 kg. En sortie de courbe, une relance musclée se traduira par un léger sous-virage. L’ESP n’est pas désactivable, mais son intervention est assez tardive pour ne pas brider trop souvent à tort le conducteur.

En revanche, la réactivation automatique de l’anti-patinage à plus de 50 km/h sera un problème pour s’amuser dans la neige, les roues tournant rapidement à une vitesse supérieure si on désire pratiquer la glisse. Un regret légitime d’autant plus qu’un mode 4×4 est présent. Ce mode est utilisable même lorsque la batterie est vide, le moteur thermique fournissant l’énergie nécessaire à l’entraînement du moteur électrique arrière (il n’y a pas d’arbre de transmission entre les deux essieux).

Lorsqu’il n’est pas pleinement sollicité, le moteur essence est si discret que son action est pratiquement imperceptible lorsqu’il s’allume en roulant. Il faudra consulter le compte-tours ou la couleur de l’affichage de la vitesse (qui passe du blanc au vert Kryptonite) pour s’apercevoir de sa mise en marche. Une fois la batterie de 11,5 kWh épuisée (comptez environ 35 km avec une consommation moyenne d’environ 25 kWh/100 km), la consommation d’essence est d’environ 8 l/100km en conduisant normalement, ce qui s’avère très correct. C’est le fruit d’une hybridation réussie puisque même sans recharger la voiture, il est possible d’effectuer parfois quelques centaines de mètres en mode électrique (à faible sollicitation) grâce à l’énergie récupérée lors des phases de décélération.

Enfin, pour davantage de détails au sujet de l’efficience, du mode 100% électrique et de l’ergonomie générale de cette Peugeot 508 SW PSE, je vous invite à consulter notre vidéo de l’essai :

L’avis de Sport-Auto.ch

Entre son look extravagant et la présentation en fanfare de son concept au Salon de Genève en 2019, j’en attendais beaucoup de cette Peugeot 508 PSE. J’espérais notamment qu’elle soit plus sportive que ses concurrentes hybrides rechargeables. Au final, si l’efficience est au rendez-vous, certains ingrédients font cruellement défaut en matière de sportivité. On retiendra néanmoins l’excellent châssis offrant un bon compromis entre confort et toucher de route, ainsi qu’une présentation qui ne manque pas de tempérament et d’exclusivité. Le tout affiché à un tarif plus attractif que la concurrence de ce segment puisque pour CHF 69’900.-, la Peugeot 508 PSE est entièrement équipée, les deux seules options étant le toit ouvrant et le pare-brise chauffant.

bob[@]sport-auto.ch

 

Pour...
  • Efficience
  • Look
  • Finitions
  • Touché de route
  • Rayon de braquage
Contre...
  • Sonorité
  • Pas de mode manuel
  • Inertie mécanique en conduite sportive
  • Caméra 360 degrés
  • Garde au toit avec toit ouvrant (> 185 cm)

Merci à PSA Suisse pour le prêt de cette Peugeot 508 SW PSE.

Tous nos essais de A à Z :

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