LEXUS
LS 500h

L’essai Sport-Auto.ch du 15 mars 2022

Rédaction : Anthony Monnier
Photographies : Bob de Graffenried

La Lexus LS représente la limousine nippone par excellence. Sortie en 2017, la cinquième génération de la Lexus LS a bénéficié d’une remise à niveau en 2021, tant technique que visuelle. Peut-elle réellement rivaliser sur le marché suisse face aux omniprésentes concurrentes allemandes ? Réponse au volant de la version hybride de 359 ch.

Au premier coup d’œil, cette Lexus impressionne par ses 5.24 m de longueur et ses 6 vitres latérales, une première pour la gamme LS. L’imposante calandre avant trapézoïdale en nid d’abeille se distingue de la teinte métallisée Mica (CHF 4’490.-), assoit visuellement la voiture sur la route, et va définir les lignes qui se prolongeront sur le capot et les côtés. La descente de toit intègre le coffre, de sorte à créer une ligne générale se rapprochant plus du coupé que de la limousine, la rendant ainsi plus fluide.

0-100km/h (s) : 5.5

Vmax (km/h) : 250

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 8.1

4×4
6 cyl. 3.5L 295 ch
2x elec. 60 ch
359 ch / 350 Nm
2’425 kg

En ouvrant la porte, je suis subjugué par le design de l’habitacle, à la fois audacieux et élégant. L’intérieur « Cuir L-aniline avec incrustations de bois découpé au laser » (CHF 5’050.-) apporte un certain raffinement, rappelant l’esthétique traditionnelle japonaise. Six filets chromés parcourent toute la largeur de la planche de bord, incrustée de bois précieux. Les portes bénéficient du système de fermeture douce (soft-close), qu’on retrouve par exemple sur la Porsche Panamera ou la Bentley Flying Spur.

Le système d’infotainmnent, accessible via un écran central de 12.3 pouces, regroupe les nombreuses fonctions et informations disponibles, qu’elles soient, physiques, comme par exemple les programmes de massage des sièges, ou numériques, comme la diffusion du téléphone sur les deux écrans des places arrière. Depuis celles-ci, il est également possible d’accéder à certaines fonctions par un écran tactile installé dans l’accoudoir central. Celui-ci peut se relever afin de disposer d’une banquette accueillant trois personnes. Les quatre sièges en cuir de très haute qualité, aux réglages électriques, chauffage et climatisation intégrés, possèdent plusieurs programmes de massage. De plus, le siège passager peut se replier sur l’avant afin de laisser un maximum d’espace au passager arrière droite, de façon que son siège puisse d’avantage s’incliner en position horizontale. Je me suis donc également mis dans la peau de l’homme d’affaires pressé, diffusant une vidéo sur l’écran en face de lui tout en pianotant sur son téléphone, mais ayant auparavant lancé un des 6 programmes de massage !

On notera toutefois certaines incohérences ou légers désagréments sur quelques systèmes, à l’instar du pare-soleil de toit qui n’est pas motorisé alors que leurs homologues latéraux et arrières le sont.  Il est impossible de télécommander l’ouverture du coffre quand la voiture est enclenchée, et la vitesse d’ouverture de celui-ci est passablement lente. L’assistant de parking est également perfectible ; ce dernier m’a valu un contact avec un rocher situé en bordure de place de par cet qui n’a pas été détecté.

La chaîne cinématique de cette Lexus LS500h se compose d’un moteur V6 3.5 litres de 295 ch à cycle d’Atkinson, de deux moteurs électriques d’une puissance totale de 60 ch, ainsi que d’une transmission continue CVT, elle-même couplée à une boîte de vitesse à 10 rapports. Cette combinaison complexe va engendrer un ressenti flou et indirect, de même qu’une réactivité peu convaincante en conduite dynamique. En effet, en mode Sport S+, il est très difficile de gérer correctement la boite de vitesses à cause de la transmission CVT placée en amont. Nous avions déjà constaté cette gêne lors de notre essai de la Lexus LC 500h en 2018.

Il faut 5.5 secondes pour amener cette LS 500h de l’arrêt à 100 km/h. Toutefois, dans des enchaînements de virages, les 2’425kg de la voiture ainsi que la suspension pneumatique n’aident pas à l’agilité. Je ressens également une certaine inertie lors que je relâche les gaz, ce qui s’avère dérangeant dans certaines circonstances. En revanche, la voiture n’est pas piégeuse, avec un sous-virage progressif lorsqu’on charge un peu trop le train avant. Face à cet état de fait, il est surprenant que Lexus ait opté pour deux modes sportifs, Sport S et Sport S+, complétant les quatre autres modes : Eco, Normal, Confort et Custom. Cette Lexus LS500h se veut donc clairement une limousine confortable et non sportive. D’ailleurs, les suspensions pneumatiques mentionnées plus haut remplissent parfaitement leur rôle en mode Confort, atténuant parfaitement les irrégularités de la route.

En mode Normal et Eco, il est possible de passer en mode EV, c’est-à-dire 100% électrique. Mais avec une capacité de batterie de seulement 1.1 kWh, la distance parcourue sera modeste et avec seulement 60 ch pour déplacer les 2’425 kg du vaisseau, il faut avoir le pied léger. Même en conduite douce, ce mode a tendance à se désactiver de façon intempestive, même lorsque la batterie n’est pas complètement déchargée. Il est donc impossible d’accéder aux zones réservées aux véhicules électriques, pour lesquelles opter pour un véhicule hybride rechargeable est bien plus approprié. 

La Lexus LS 500h dispose des aides à la conduite usuelles, telles que le régulateur de vitesse adaptatif ou la surveillance active de voie. La consommation durant cet essai a été d’environ 9 litres/100km, ce qui est très correct pour un véhicule de ce gabarit mais plus élevée que ce qu’annonce le constructeur (7.1 l/100km en cycle WLTP).

Proposée à un tarif de base de CHF 135’900.- en finition Impression, le tarif de notre LS 500h en finition Excellence se monte à CHF 179’440.-. Face à elle, on retrouve les limousines allemandes, avec la BMW série 7 de 394 ch en PHEV, à CHF 179’000.- en configuration semblable, qui se rapproche le plus du tarif de la Lexus. Les deux autres sont plus chères : la Mercedes Classe S 450 4MATIC berline longue de 389 ch, à CHF 192’000.- équipée de façon équivalente, et l’Audi A8 L de 286 ch, à CHF 187’000.- équipée semblablement.

L’avis de Sport-Auto.ch

Dotée d’un intérieur luxueux et d’un système d’infotainment très complet, la Lexus LS 500h place le bien-être de ses passagers au centre de ses préoccupations. Toutefois, sa chaîne cinématique complexe détache le conducteur de la route, en plus d’un comportement routier peu incisif. Cet état de fait serait cohérent si Lexus n’avait pas proposé un mode Sport et Sport+ sur ce modèle, qui n’apportent rien. Même si les technologies sont au rendez-vous, celles-ci manquent parfois de fiabilité, tout comme le mode électrique auquel il est difficile de se fier. Malgré cela, son design intérieur audacieux et original la distingue de ses concurrentes, avec un raffinement authentiquement nippon, face à l’hégémonie parfois trop sobre de ses concurrentes.

anthony[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Design intérieur
  • Système d’infotainment 
  • Confort
  • Finitions
Contre...
  • Modes Sport et Sport+ inutiles
  • Assistant de parking non fiable
  • Inertie de la chaîne cinématique
  • Mode électrique peu exploitable

Merci à Toyota AG pour le prêt de cette Lexus LS 500h.

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