DS
7 CROSSBACK
E-TENSE 4×4

L’essai Sport-Auto.ch du 3 septembre 2020

Rédaction : Laurent Missbauer
Photographies : Bob de Graffenried, Laurent Missbauer

 

L’essai de notre DS 7 Crossback E-Tense 4×4 de 300 ch a coïncidé avec la conquête d’un second titre consécutif par DS Automobiles en Formule E, compétition réservée aux monoplaces électriques qui a permis au constructeur français de battre Audi, BMW, Jaguar, Mercedes et Porsche. Cette DS 7 de 300 ch est par ailleurs la voiture de fonction d’Antonio Felix da Costa et de Jean-Eric Vergne, les deux pilotes de DS Automobiles qui se sont imposés dans le championnat des pilotes en Formule E au cours de ces trois dernières saisons, le Portugais s’étant adjugé le titre cette année, alors que le Français en avait fait de même en 2019 et en 2018.

Comme nous l’avions relevé il y a deux ans, la DS 7 est la première DS à ne pas être dérivée d’un modèle Citroën. Elle doit permettre au groupe PSA de se faire une place au soleil dans le segment premium. Cela un peu de la même manière que le groupe Volkswagen l’a fait avec Audi pour concurrencer BMW et Mercedes. Tout comme Audi, dont le virage premium a pris une tournure décisive avec les victoires en rallye de l’Audi Quattro, DS Automobiles entend s’appuyer sur son engagement en compétition, en l’occurrence en Formule E, afin d’accroître aussi bien sa notoriété que son expertise en matière de motorisations électriques.

0-100 km/h (s) : 5.8

Vmax (km/h) : 220

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 6.08

4×4
4 cyl. 1.6L turbo
+ 2 élec.
300 ch / 520 Nm
1’825 kg

DS Automobiles entend cependant également jouer la carte du « luxe à la française » pour se démarquer de ses concurrents allemands. Son nom fait d’ailleurs référence à la célèbre Citroën DS qui, à l’image de la Citroën SM Présidentielle, a véhiculé bon nombre de présidents français. La DS 7 Crossback E-Tense 4×4 de 300 ch poursuit cette tradition en étant la voiture officielle actuelle du président de la République française Emmanuel Macron. Mais est-elle la digne héritière des DS et des SM d’antan ? Pour le savoir, nous sommes allés trouver le collectionneur fribourgeois José Dula, propriétaire de la DS Pallas et de la SM en compagnie desquelles nous avons photographié la DS 7 Crossback de notre essai.

Au niveau des lignes, force est de constater que celles de la DS et de la SM possèdent davantage de personnalité. La face avant de la DS 7 Crossback ne manque toutefois pas de noblesse. La calandre hexagonale encadre ainsi un dessin de grille à effet diamant et ses feux, très réussis, font penser à ceux de la Bugatti Chiron.

Depuis la création de DS Automobiles, la signature lumineuse a toujours fait l’objet d’une attention particulière. Facettés comme des pièces de joaillerie, les feux de la DS 7 Crossback s’illuminent, dès le déverrouillage de la voiture, d’une lumière pourpre puis pivotent à 180 degrés. Le dessin des feux diurnes, verticaux, rappelle quant à lui un collier de perles !

Ce soin du détail se retrouve dans les feux arrière traités avec un motif tridimensionnel en forme d’écailles qui est directement inspiré du concept car DS E-Tense et qui fait appel à une technologie de pointe : le gravage laser. Un soin du détail similaire a été apporté à l’intérieur. Cela est d’autant plus vrai que notre modèle d’essai, affiché à CHF 77’840.- (prix de base dès CHF 58’900.-), comportait des sièges en cuir Nappa Art Basalte qui font partie de la ligne de personnalisation « Opéra » (une option à CHF 6’800.-).

Dans cette ligne « Opéra », le dessin des sièges évoque celui du bracelet d’une montre et l’univers de l’horlogerie se retrouve dans le guillochage « Clous de Paris » (Ndlr. une succession de gravures) appliqué aussi bien à la console médiane qu’aux poignées de portes. Tout ne serait-il que luxe et volupté à bord de notre DS 7 d’essai ? Presque ! Le couvercle de la boîte à gants en plastique trop léger à notre goût et des charnières de porte moins bien soignées que celles des rivales allemandes sont deux détails qui déteignent sur l’excellente impression de qualité perçue. Notamment au niveau du tableau de bord, personnalisable à souhait, et des sièges, très confortables et dont l’inclinaison peut être réglée électriquement aussi à l’arrière.

Le temps est venu de mettre en marche « notre » DS 7 E-Tense. Pour cela, il faut appuyer sur le démarreur placé au milieu du tableau de bord, une action qui fait surgir, par rotation, une montre B.R.M. pour le moins originale. Ce ballet mécanique n’est pas sans rappeler celui du tableau de bord rotatif de la récente Bentley Continental GT. Une comparaison osée ? Pas tant que cela car c’est un silence pratiquement identique qui accompagne la mise en marche de la DS 7 E-Tense.

L’hybride rechargeable démarre en effet en mode 100% électrique, un mode qui assure une autonomie pouvant aller jusqu’à 58 km selon le constructeur. En pratique, nous n’aurons dépassé les 50 km que sur des parcours dont le point d’arrivée se situe à une altitude inférieure d’environ 300m à celle du point de départ. Dommage qu’il ne soit pas possible d’utiliser les palettes pour gérer le freinage régénératif, ce dernier s’activant uniquement par l’intermédiaire du sélecteur de boîte (mode B au lieu de D par défaut).

Les deux moteurs électriques qui, associés au moteur thermique de 200 ch, permettent de développer une puissance globale de 300 ch. L’exercice du 0 à 100 km/h est effectué en 5,8 secondes en mode Sport, l’un des quatre modes disponibles avec le mode hybride et le mode 100% électrique déjà évoqué. On relèvera cependant que si le mode Sport garantit de bonnes relances, le comportement de la DS 7 ne s’avère pas sportif. Dans les cols abordés à un rythme soutenu, le roulis s’avère important et n’incite guère à adopter une conduite dynamique.

On ne peut que le regretter car la Suisse, pays montagneux par excellence, regorge de tracés sinueux sur lesquels le plaisir de conduire ne devrait pas être mis en veilleuse par des suspensions trop molles. On le regrettera d’autant plus que DS Automobiles sait construire des voitures sportives. Ses succès en Formule E et sa DS 3 Performance l’ont largement démontré. Le constat est identique au niveau de la boîte automatique à 8 rapports qui ne brille pas par sa réactivité. Et même en utilisant les palettes, la voiture reprend automatiquement la main après quelques secondes.

L’avis de Sport-Auto.ch

Avec sa DS 7 Crossback E-Tense 4×4, DS Automobiles dispose désormais d’arguments plus solides pour se tailler une part du gâteau premium face aux Allemandes. La qualité perçue et le « luxe à la française » étaient certes déjà au rendez-vous jusqu’ici, mais la DS7 Crossback la plus puissante devait se contenter des 225 ch de son 4 cylindres de 1,6L. Bien qu’il lui manque encore un comportement dynamique plus affûté, l’arrivée de l’hybridation lui a permis d’atteindre le cap des 300 ch, de disposer d’une traction intégrale et de pouvoir rouler en mode 100% électrique sur une cinquantaine de kilomètres.

laurent[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Confort et silence
  • Bonnes relances en modes Hybride et Sport
  • Image de « luxe à la française »
  • Soin apporté à certains détails
Contre...
  • Conduite peu dynamique
  • Certains détails de finition (dont la boîte à gants)

Merci à DS Automobiles Suisse pour le prêt de cette DS 7 Crossback E-Tense 4×4 300ch, ainsi qu’à José Dula pour la mise à disposition, pour notre séance de photos, de sa DS Pallas et de sa SM. Celles-ci font partie de sa collection qui réunit plus de 40 Citroën et qui peut être visitée sur rendez-vous.

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