TOYOTA
GR SUPRA
2.0L

L’essai Sport-Auto.ch 5 janvier 2021

Rédaction : Gaëtan Brunetti
Photographies : Gaëtan Brunetti

S’il y a bien une chose que l’on ne peut reprocher à Toyota ces dernières années, c’est de s’efforcer à faire durer encore le plaisir automobile. En cette fin d’année 2020, certaines sportives se voient retirées des catalogues. Mais le constructeur japonais perdure et fait couler de l’encre depuis deux ans avec sa cinquième génération de Supra et tout récemment avec sa GR Yaris qu’il nous tarde d’essayer. A sa sortie réservée au marché japonais, la GR Supra 2.0L est venue étoffer la gamme européenne au milieu de cette année. Alors, que vaut réellement le coupé nippon avec 2 cylindres en moins ? Découvrons-le ensemble.

L’année dernière nous avions eu la chance d’essayer en primeur la nouvelle GR Supra équipée du 6 cylindres en ligne. Extérieurement, il est impossible de discerner les deux car elles sont semblables en tout points. Un peu à la manière de Ford avec sa Mustang proposée aussi bien en V8 qu’en 4 cylindres en ligne, Toyota a décidé de proposer une nouvelle entrée de gamme pour sa Supra. Les raisons de ce choix peuvent être multiples. Toujours est-il que même dans sa version amputée de 2 cylindres, le coupé japonais a gardé son design ostentatoire. Que l’on aime ou pas, la GR Supra est un produit unique sur le marché actuel.

0-100km/h (s) : 5.2

Vmax (km/h) : 250

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 5.52

propulsion
4 cyl. 2.0L turbo
258 ch / 400 Nm
1’425 kg

Les photos de cet essai furent un plaisir à faire tant cette GR Supra regorge de détails esthétiques. Le toit creusé façon pagode est, sans doute, le plus croustillant. Certes, la plupart des prises d’air sont fausses mais cela apporte du caractère à une auto très ronde de forme. Personnellement, je trouve l’arrière mieux réussi que l’avant. La carrosserie façon fastback, les ailes galbées ainsi que ce léger ducktail procurent une vue arrière trois quarts parfaite. La teinte Ice Grey Metallic (D03 – CHF 1’100.-) assagit l’auto, ce qui permet de garder un peu de sobriété pour une utilisation quotidienne.

A l’intérieur, toujours en comparaison des deux versions, la seule différence notoire est l’absence de carbone sur la console centrale, remplacé par du plastique laqué. En fonction de la finition choisie (Sport ou Premium), différents équipements peuvent être présents de série. Notre voiture d’essai en finition Sport est en plus dotée du Sport Plus Pack (CHF 4’900.-) qui permet d’avoir accès à la reconnaissance vocale ainsi qu’au système Toyota Supra Connect, venant ainsi compléter une interface utilisateur tactile étoffée.

L’habitacle de la Supra 2.0L reste sobre et germanique dans ses traits. Le compte-tours central s’inspire des premières Supra et apporte une petite touche rétro sympathique, bien que le cadran analogique soit en réalité un écran. Les sièges mi cuir/alcantara apportent un maintien latéral limité, en plus d’une assise assez plate qui n’est pas réglable en inclinaison. Le volant au design classique aurait pu recevoir une branche centrale ajourée afin d’accentuer le côté sportif. Les commandes tombent sous la main dans cet intérieur épuré et bien fini.

Il faudra ouvrir le capot pour différencier une GR Supra 2.0L d’une GR Supra. En effet, cette nouvelle version troque le moteur B58B30 de chez BMW pour un … B48B20 toujours de chez BMW ! C’est donc un 4 cylindres en ligne turbocompressé de 258 ch à 5’000 trs/min et 400 Nm à 1’550 trs/min qui anime la première Toyota Supra 4 cylindres de l’histoire. Le tout est couplé à une boîte de vitesse automatique ZF à 8 rapports et la puissance est envoyée aux seules roues arrière.

Grâce à ce nouveau moteur, la GR Supra 2.0L économise quasiment 80 kg sur la balance par rapport à la version 3.0L et jouie d’une répartition des masses idéale de 50/50. Tout comme la version 6 cylindres, cette GR Supra 2.0L est équipée d’un système de suspensions ainsi que d’une direction tous deux adaptatifs. Avec le Sport Plus Pack (CHF 4’900.-), le coupé s’équipe même d’un différentiel sport actif. Seulement deux modes de conduites sont proposés, Normal et Sport, mais ces derniers sont personnalisables.

Derrière le volant, cette version 2.0L est plutôt sage. La sonorité extérieure du 4 cylindres BMW est commune et n’exprime rien de très caractériel. A l’intérieur, le ressenti est identique, avec un son partiellement amplifié via les haut-parleurs. Les premiers kilomètres pour rentrer à mon domicile se font dans un certain confort en mode Normal. L’ensemble moteur/boîte forme un bon duo, avec un moteur coupleux à bas régimes et agréable en conduite souple ainsi qu’une boîte de vitesses docile et bien étagée.

Le point que je tenais à vérifier durant mon essai était celui de la consommation, qui peut s’avérer être un argument majeur vis-à-vis de la version 6 cylindres. Sur l’autoroute, il fut difficile d’atteindre les 7 l/100km effectués par la GR Supra dotée du 6 cylindres. En revanche, cette version 2.0L se montre un peu plus sobre en parcours mixte avec une valeur annoncée à 7,4 l/100km contre 8,2 l/100km pour le 6 cylindres (norme WLTP). Lors de mon essai, j’ai réalisé une moyenne de 8,5 l/100km en conduisant normalement.

En mode Sport à présent, je laisse de coté les aides électroniques qui pourraient brider l’agrément de conduite. Équipée des bons Michelin Pilot Super Sport, toute la puissance passe au sol avec une bonne motricité. Les reprises à bas régimes se font sans broncher et les 400 Nm de couple sont bien présents. La répartition des masses parfaite, l’empattement court ainsi que le différentiel actif procurent à la GR Supra 2.0L une efficacité redoutable en courbe.

L’auto est vive et la direction très précise. Toutefois il faudra changer de rapport plus rapidement que prévu car le moteur manque d’entrain à haut-régimes. Passé 5’000 trs/min, atteindre la zone rouge est long. Les 4 cylindres affichent en revanche une bonne tonicité aux régimes intermédiaires, faisant de cette Toyota GR Supra 2.0L une auto plus appréciable sur les petites routes sinueuses que sur des circuits rapides.

Avec un tarif d’entrée de CHF 59’900.-, la Toyota GR Supra 2.0L est CHF 20’000.- moins chère que la version équipée du 6 cylindres en ligne. Reposant sur la même base et les mêmes organes que sa cousine bavaroise, elle est également moins chère que la BMW Z4 sDrive30i (CHF 63’100.-) qui est quant à elle découvrable. Cette nouvelle version de la GR Supra équipée d’un 4 cylindres en ligne vient au final se frotter aux Alpine A110 (CHF 62’700.-), Audi TT (CHF 53’220.-) et autres Porsche Cayman (CHF 70’100.-) qui proposent chacune leurs propres philosophies et lots d’avantages/inconvénients.

L’avis de Sport-Auto.ch

Alors laquelle faut-il choisir ? Cette GR Supra 2.0L a su garder, en plus de l’aspect esthétique intérieur et extérieur, l’excellent comportement dynamique de la version 6 cylindres. On retrouve ici le produit sportif que nous a offert Toyota avec la GR Supra en 2019, mais avec un moteur qui manque de cachet et d’agrément dans les tours. L’adoption de cette motorisation permettra néanmoins de s’adresser à une clientèle plus large, notamment dans les pays où les taxes sont élevées sur les grosses cylindrées, en plus de l’écart de prix conséquent en sa faveur.

Au final, la Toyota GR Supra reste une excellente voiture plaisir au quotidien pour quiconque cherche à se démarquer. Il vous faudra simplement composer entre passion et raison lors du choix de votre motorisation.

gaetan[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Design unique
  • Finitions soignées
  • Comportement sportif conservé
  • Tarif nettement plus accessible
Contre...
  • Caractère moteur dans les tours
  • Sonorité quelconque

Merci à Toyota Suisse pour le prêt de cette Toyota GR Supra 2.0L.

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