LEXUS
LC500h

L’essai Sport-Auto.ch du 22 août 2018

Rédaction : Bob de Graffenried
Photographies : Bob de Graffenried

Malgré un physique tapageur et une technologie embarquée de pointe, la Lexus LC500 est arrivée en Europe en toute discrétion. Face à la concurrence allemande, les constructeurs asiatiques peinent toujours à s’imposer dans nos contrées dans le segment des voitures premium. Pourtant, celle qui qui nous intéresse aujourd’hui ne manque pas d’atouts, à commencer par son look et sa philosophie singulière. 

Depuis quelques années, Lexus met l’accent sur les motorisations hybrides, non sans une certaine réussite. Aujourd’hui, sur les 8 modèles du constructeur japonais, 5 ne sont disponibles qu’en hybride, alors que 3 sont proposés soit en essence soit en hybride. Le coupé LC500 fait partie de ceux-ci. Nous commençons par l’essai de la version hybride de 359 ch, avant de vous proposer un essai de la version essence de 477 ch cet automne.

Premier point à relever : bien que faisant appel à des technologies différentes, les deux versions sont vendues au même prix. Il faudra compter CHF 116’900.- pour s’offrir une LC500/LC500h excellence, CHF 122’400.- pour la version SPORT et enfin CHF 131’900.- pour la déclinaison SPORT+ qui nous a été mise à disposition (CHF 135’450.- avec la peinture Rouge Braise et l’affichage tête-haute en option).

0-100km/h (s) : 5.0

Vmax (km/h) : 250

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 5.73

propulsion
6 cyl. 3.5L
1x élec.
359 ch / 648 Nm
2’060 kg

Visuellement, cette dernière ne fait pas dans la demi-mesure : jantes bicolores chromées de 21 pouces, toit et seuils de portes en carbone, montant et ciel de toit en alcantara et aileron arrière rétractable. Dans la rue, impossible de passer inaperçu, la Lexus LC500h attire tous les regards, peut-être aussi car la plupart des gens ici n’en ont jamais vu !

L’intérieur est presque aussi bluffant que l’extérieur, avec une planche de bord agencée en escalier qui procure à la fois relief et sensation d’espace. Raffinement et matériaux de première qualité sont de mise. La position de conduite est excellente mais la hauteur au toit est limite pour ma taille de 195 cm.

Le moteur électrique de 179 ch est juxtaposé à côté du V6 3.5L de 299 ch, alors que la batterie au Lithium-Ion est placée à l’arrière, tout comme la batterie 12 V conventionnelle, afin d’équilibrer au mieux le véhicule. Sur la balance, la version hybride ne pèse que 60 kg de plus que la version essence, mais elle affiche un déficit de puissance de 118 ch, sa puissance combinée étant « seulement » de 359 ch. Ceux-ci sont distribués sur les roues arrière par l’intermédiaire d’une transmission baptisée « Multi-Stage-Hybrid », combinant une boîte CVT à variation continue avec une boîte automatique à 4 rapports. Le résultat final est une boîte « pseudo-séquentielle » à 10 rapports sur laquelle je reviendrai… Notons encore que la version SPORT+ est la seule qui dispose des quatre roues directrices, gage d’agilité à basse vitesse et de stabilité dans les rapides, système déjà rencontré sur les Porsche 911 Carrera S ou Renault Megane GT.

L’appui sur le bouton Power met en marche la LC500h dans un silence « électrique ». La batterie est presque vide, le V6 3.5L va se mettre en marche incessamment sous peu. Pourtant je n’entends rien ou presque… Si, il a bel et bien démarré, l’aiguille du compte-tours ayant décollé du 0. Autant le dire tout de suite : si de jour, passer inaperçu à bord de la LC500h apparaît comme mission impossible, de nuit, il est possible d’évoluer en toute discrétion sans éveiller le voisinage.

Le premier trajet autoroutier me permet de prendre mes marques avec l’instrumentation, qui demande un temps d’adaptation du fait des réglages qui ne s’opèrent pas tous au même endroit. En roulant, le pad tactile ne facilite pas les déplacements entre les menus et je me retrouve parfois à cliquer sur la case à côté de celle que je visais. Pas facile de saisir une adresse sans se servir de la commande vocale, mais la langue de reconnaissance est en italien, alors que l’ordinateur de bord et l’écran central ont été réglés en français avant mon départ…

Rien à redire en revanche sur les compteurs situés face à moi, pratiques et lisibles. Une touche sur le volant permet de faire glisser le compteur sur la droite afin de laisser plus de place aux informations de conduite, ce que je ferai régulièrement pour voir la répartition entre puissance thermique et électrique.

Au fil des kilomètres que je parcours, la Lexus LC500h s’illustre à moi comme une routière raffinée avant d’être une sportive. Premièrement, la puissance combinée de 359 ch est, compte tenu de ses 2 tonnes, insuffisante pour lui permettre des performances à l’image de son look. Une Volkswagen Golf R, toute discrète soit-elle, effectue le 0-100 km/h en 4.6 secondes, soit 4 dixièmes de moins… Mais surtout, même en mode Sport+, la transmission « Multi-Stage-Hybrid » bride le plaisir de conduite à la moindre sollicitation dynamique. Si les changements des 10 rapports simulés s’effectuent suffisamment rapidement, c’est l’inertie de la boîte lors des freinages ainsi que les variations indésirées du régime lors des reprises fugaces qui sont handicapantes. Dommage, car le châssis montre un bel équilibre et une excellente stabilité dans les rapides, grâce notamment aux 4 roues directrices qui feraient presque oublier son poids.

 

Quel que soit le mode de conduite (il y en a 6 !), il est possible d’évoluer en mode manuel en se servant des palettes au volant. Les modes Sport et Sport+ offrent – en plus de réglages différents du châssis et de la transmission – deux niveaux de sonorité supplémentaires par l’intermédiaire de haut-parleurs dans l’habitacle. Le résultat est plutôt réussi, mais reste superficiel et ne procure pas l’ivresse d’un tunnel ou d’une paroi rocheuse roulés fenêtre ouverte, le V6 3.5L restant amorphe de l’extérieur. Ce qui soulève une question existentielle : quitte à se priver de la sonorité naturelle du V6 – qui ne brille pas spécialement par sa souplesse – pourquoi ne pas avoir opté pour un moteur 4 cylindres suralimenté d’une puissance égale ? Une telle proposition aurait été crédible étant donné que la gamme dispose déjà, avec la LC500 et son V8 5.0L atmosphérique, d’une version « passion », et que pour une version hybride, un moteur moins cubé aurait permis un gain plus substantiel sur la consommation et sur l’immatriculation.

Attardons-nous maintenant sur l’agrément de conduite en mode électrique. Oui, il existe bel et bien un mode « EV » 100% électrique. Mais ne vous réjouissez pas trop, les 179 ch et 300 Nm du moteur électrique ne sont que théorie, et il faut rester ultra doux avec la pédale de droite sinon le moteur thermique s’enclenche ! De plus, les conditions pour se servir de ce mode sont limitées : la batterie doit être au moins à moitié chargée et la vitesse inférieure à 60 km/h, et il n’y a aucune indication qui permette d’anticiper l’enclenchement du moteur thermique. Pourtant, même sans activer le mode « EV », la LC500h n’hésite pas à se servir uniquement de son moteur électrique jusqu’à ce la batterie soit vide et pour des vitesses bien supérieures à 60 km/h. Je ne comprends donc pas l’utilité de ce mode, puisqu’il n’empêche ni ne prévient l’enclenchement du moteur thermique, et n’améliore pas le comportement natif qui gère très bien les moments où peut être utilisé le moteur électrique comme seul moyen d’entraînement.

Une fois le mode de conduite Eco sélectionné, le conducteur n’a rien à faire hormis de se soucier du poids de son pied droit. La consommation moyenne se montre alors raisonnable pour une auto de cette puissance : comptez moins de 8 l/100km sur autoroute et 8.9 l/100km de moyenne sur un plein de 776 km (l’autonomie annoncée au départ de 790 km réserve comprise n’était donc pas trompeuse). J’aurai même réussi à ne consommer que 5.7 l/100km sur 21 km ponctués de 5 arrêts carrefour entre Vevey et Lausanne (à 60 km/h de moyenne). A l’arrivée dans une ville, les premiers kilomètres ne consomment que 3-4 l/100km, après quoi la consommation augmente car il faut recharger la batterie.

L’avis de Sport-Auto.ch

Aucun doute, cette Lexus LC500h est l’une des autos les plus emblématiques qu’il m’a été donné d’essayer. Un cocktail aussi unique que contradictoire : celui d’une GT au look de supercar qui fait tourner toutes les têtes sur son passage, conjugué à l’absence quasi-totale de bruit même quand son moteur V6 de 3.5L est en marche.

A défaut d’être suffisamment sportif dans l’esprit – on en veut surtout à la boîte CVT – ce coupé japonais séduit surtout par son confort, sa technologie embarquée et sa tenue de route, tout en demeurant plus économique que n’importe quelle GT conventionnelle. Une sorte de « M’as-tu vu » politiquement correct qui ravira les amateurs de carrosseries saillantes aux intérieurs raffinés.

bob[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Look incroyable
  • Raffinement
  • Tenue de route
  • Consommation
  • Insonorisation
Contre...
  • Mode EV inutile
  • La boîte… une CVT !
  • Performances loin du look
  • Pad tactile irritant

Merci à Toyota AG pour le prêt de cette Lexus LC500h, ainsi qu’à Jessica Breia da Faia pour la participation à l’essai et au shooting.

Jessica Breia da Faia, passionnée d’automobile : « Je me suis sentie rapidement à l’aise au volant de la Lexus LC500h, qui est très agréable à conduire et dotée d’excellentes finitions. Le faible bruit est surprenant pour une voiture de ce type vu qu’il ne s’agit pas d’une auto 100% électrique. Dès les premiers virages abordés un peu rapidement, j’ai senti l’apport des 4 roues directrices. Il est cependant dommage de ne pas avoir plus de puissance sous le pied droit, on ne sent pas vraiment les 359 ch à cause de son poids. Enfin, sa ligne magnifique m’a laissée véritablement sous le charme ! »

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