McLAREN
570GT

L’essai Sport-Auto.ch du 23 juin 2016

Rédaction : Laurent Missbauer
Photographies : D.R. McLaren Automotive, Laurent Missbauer

Exactement cinquante ans après la victoire du Néo-Zélandais Bruce McLaren aux 24 Heures du Mans de 1966 au volant d’une Ford GT 40, Sport-Auto.ch vous propose l’essai de la McLaren 570GT, une des voitures les plus performantes du marché.

Après avoir piloté notamment la Ford GT 40 et la Porsche 907 d’usine avec laquelle il termine 3ème des 1000km de Brands Hatch de 1967 avec Jo Siffert, le pilote et constructeur néo-zélandais a engrangé une grande expérience au volant de voitures de grand tourisme. Il se dit qu’il pourrait lui aussi se lancer dans la construction de voitures de sport qui puissent être à la fois immatriculées sur la route et engagées aux 24 Heures du Mans. Il s’agit là de deux particularités que remplissaient aussi les Ford GT 40 et les Porsche 907 précitées.

C’est en 1969 que la première McLaren de route appelée M6GT est présentée. Celle-ci reprend les différentes solutions déjà éprouvées dans les McLaren de F1 et de Can-Am. Propulsée par un V8 de 5,7 litres développant 370ch dans sa version routière, la M6GT était à la fois légère, basse et très rapide, trois caractéristiques que l’on retrouve dans la McLaren 570GT que nous avons pu essayer dans le magnifique décor lunaire et volcanique de Ténériffe. Depuis 2010, date à laquelle McLaren Automotive est devenu un constructeur à part entière, les responsables de la marque britannique ont toujours tenu à rappeler que leurs voitures avaient un rapport étroit non seulement avec Bruce McLaren mais également avec la F1.

0-100km/h (s) : 3.5

Vmax (km/h) : 328

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 2.36

propulsion
8 cyl. 3.8L biturbo
570 ch / 600 Nm
1’350 kg

Chez McLaren Automotive, le rapport entre la F1 et la route découle d’un processus tout à fait naturel de transfert des connaissances, des principes et des procédés. Si les McLaren de route d’aujourd’hui sont plus légères que leurs concurrentes, elles le doivent à une philosophie qui renvoie à l’esprit originel de la marque. On rappellera ainsi que McLaren a été le pionnier de l’utilisation de la fibre de carbone. La McLaren MP4/1 de 1981 a en effet été la première F1 dont le châssis avait entièrement été construit en carbone.

Présentée en première mondiale au Salon de Genève 2016, la 570GT est la McLaren qui est la plus adaptée à une utilisation grand tourisme, comprenez par là une utilisation qui vous permette par exemple de rallier Fribourg à la Côte d’Azur en emportant tous les bagages nécessaires pour passer un week-end prolongé en charmante compagnie. La 570GT se distingue ainsi de la 570S – dont elle partage le moteur V8 biturbo de 3,8 litres et 570 ch – par un intérieur plus raffiné et surtout par un hayon vitré arrière qui s’ouvre sur le côté. Une ouverture qui rappelle celle du hayon de la Jaguar Type E de 1961.

Ce hayon vitré s’ouvre sur un coffre revêtu du cuir d’un volume de 220 litres qui s’ajoutent aux 150 litres du coffre avant. Par rapport à la 570S, la 570GT dispose également d’un réglage des suspensions et de la direction qui offre davantage de confort sur de longues distances. Les pneus P Zero, développés en collaboration avec Pirelli, partenaire technique de McLaren, participent eux aussi à un meilleur confort grâce au système breveté PNCS (Pirelli Noise Cancelling System) qui abaisse jusqu’à trois décibels le niveau sonore dans l’habitacle.

Quant au toit panoramique vitré, il rend l’habitacle très lumineux. Les matériaux de grande qualité – cuir, carbone, alcantara – sont ainsi encore mieux mis en lumière. L’accès à l’habitacle a été facilité. Les portes en élytre, signe distinctif de toutes les McLaren de route depuis 1992, bénéficient d’une plus grande ouverture et la découpe du châssis est désormais plus large ce qui permet, notamment à la gent féminine portant une jupe, d’entrer dans l’habitacle d’une façon plus gracieuse qu’auparavant. Sachez en outre que les sièges sont chauffants et que leur réglage électrique dispose d’une fonction de mémoire. Cela confirme que la 570GT n’est pas seulement appelée à être conduite par Monsieur mais également par Madame. Les manœuvres de parcage sont par ailleurs facilitées par des capteurs de stationnement avant et arrière, ainsi que par une caméra de recul proposée en option. La colonne de direction est électrique et la fermeture des portes est assistée, ce qui évite de claquer les portes afin d’éviter tout bruit superflu.

Il est désormais temps d’essayer la 570GT mise à ma disposition. Dès les premiers kilomètres, on se rend immédiatement compte que la 570GT offre des sensations de supercar qui semblent accessibles à tout un chacun. Le très large pare-brise offre en effet un parfait champ de vision et m’incite à attaquer franchement les premiers virages. Ceux-ci me permettent de relier le bord de l’océan à l’autoroute qui doit me conduire depuis l’ouest de l’île de Ténériffe jusqu’à sa région orientale où m’attendent de magnifiques routes. Celles-ci, à la fois larges et très peu fréquentées, me permettront de grimper jusqu’à une altitude de 2’743 m, au pied du pic de Teide, le plus haut volcan d’Europe et le point culminant de l’Espagne avec ses 3’718 m d’altitude.

Les premiers kilomètres d’autoroute sont bienvenus pour me familiariser avec les différents paramètres de conduite qui ne se trouvent pas au volant mais sur la console médiane. Deux commutateurs, un pour les amortisseurs, l’autre pour la gestion du moteur et de la boîte séquentielle à sept vitesses, m’invitent à choisir entre les modes Normal, Sport et Track après avoir actionné le bouton Active. J’aurais préféré que ces différents commutateurs se trouvent sur le volant, mais on finit tout de même par s’y faire. En modes Sport et Track, la paisible GT se transforme en une véritable bête de course. Bien aidée par son centre de gravité très bas et son poids inférieur de plus de 200 kg à celui d’une Porsche 911 Turbo S de puissance comparable, la 570GT bondit d’un virage à un autre dans un plaisir de conduite sans cesse renouvelé. La tenue de route, tout comme les freins en carbone (une option facturée CHF 9’920.-), sont exempts de tout reproche. Quant à la transmission séquentielle à 7 rapports, elle est parfaitement étagée et permet d’exploiter à merveille le couple maximal de 600 Nm entre 5’000 et 6’500 trs/minute. Le tout dans une musicalité très envoûtante ! Sachez enfin que le prix de la McLaren 570GT débute à partir de CHF 212’580.-.

L’avis de Sport-Auto.ch

La McLaren 570GT est étonnamment facile à conduire et ses accélérations, sa tenue de route et son freinage sont tout simplement fabuleux. La 570GT fait ainsi honneur non seulement à ses initiales GT – en tant que véritable grand tourisme – mais également à l’esprit pionnier de son fondateur Bruce McLaren. On en veut pour preuve son châssis ultraléger. Comme pour toutes les McLaren de F1 depuis 1981, la 570GT dispose en effet d’un châssis en fibre de carbone. Pesant à peine 75 kg, il contribue à ce que la 570GT n’affiche que 1’350 kg sur la balance, ce qui garantit des performances de tout premier ordre (de 0 à 100 km/h en 3.4 secondes et de 0 à 200 km/h en 9.8 secondes). Malgré ces chiffres qui renvoient à l’univers des supercars, une utilisation quotidienne est tout à fait envisageable. On ne peut qu’applaudir !

laurent[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Facilité de conduite
  • Accélérations démoniaques
  • Exclusivité
  • Poids réduit
  • Freinage
Contre...
  • Accès à bord “sportif”
  • Visibilité arrière

Merci au service de presse de McLaren Automotive pour le prêt de cette McLaren 570GT.

Tous nos essais de A à Z :

Print Friendly, PDF & Email