PORSCHE
CAYENNE E-HYBRID
COUPÉ

L’essai Sport-Auto.ch du 6 août 2020

Rédaction : Anthony Monnier
Photographies : Bob de Graffenried

 

La technologie hybride a débuté déjà chez Porsche en 2010 sur le Cayenne et la Panamera. Depuis, d’autre modèles ont bénéficié de l’hybridation, comme la supercar 918 Spyder ou la 919 Hybrid LMP1 engagée dans le Championnat du monde d’endurance. Finalement, la récente Taycan achève cette évolution, comme premier modèle purement électrique. Mais la technologie hybride demeure intéressante puisqu’elle permet d’allier la puissance et l’autonomie du thermique à la réactivité et l’efficience de l’électrique. Vérifions ce postulat avec notre véhicule à l’essai : le Cayenne E-Hybrid Coupé.

Deux versions hybrides rechargeables sont disponibles dans la gamme du Porsche Cayenne : E-hybrid, doté d’un V6 turbo de 340 ch et de d’un moteur électrique de 136 ch pour une puissance cumulée de 462 ch et 700 Nm de couple. Situé tout au sommet de la gamme, le Turbo S E-hybrid est quant à lui équipé d’un V8 bi-turbo de 550 ch et du même moteur électrique, pour une puissance cumulée de 680 ch et 900 Nm de couple. La Panamera Turbo S E-Hybrid que nous avons essayée est dotée de cette même motorisation.

0-100 km/h (s) : 5.1

Vmax (km/h) : 253

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 5.3

4×4
6 cyl. 3.0L turbo 340 ch
+ 1x mot. élec. 136 ch
462 ch / 700 Nm
2’435 kg

Le Cayenne Coupé se distingue de la version standard par une ligne plus fluide et équilibrée, lui donnant un aspect dynamique et moins massif. La peinture Carrara White Metallic (CHF 1’340.-) confère une certaine légèreté à cette auto. Les jantes de 21 pouces en finition Jet Black Metallic (CHF 4’860.-) font bien ressortir les étriers en couleur Acid Green, signe distinctif des versions hybrides chez Porsche.

A l’intérieur, on retrouve les caractéristiques du manufacturier allemand : des matériaux de qualité, du confort et de l’ergonomie. Par exemple, le levier de vitesse est disposé de façon à pouvoir y appuyer son poignet et ainsi utiliser l’écran tactile de manière précise. La console centrale dispose de touches à fonction dédiée qui permettent d’atteindre rapidement les menus du système.

Le tableau de bord, entièrement configurable, propose un intéressant instrument, sous la forme d’une jauge circulaire, sans unité, indiquant la quantité d’énergie instantanée délivrée par le moteur électrique. Les accélérations et freinages sont ainsi mieux gérés. Deux ombres au tableau : Le système d’infotainment ne supporte que Apple Car Play (et non Android Auto), et la connexion avec le téléphone est assurée par une prise mini-USB au lieu de prises USB standards.

La belle ligne de ce Cayenne Coupé se paie dans son volume de chargement, qui perd 145 litres par rapport au Cayenne normal. On dispose ainsi de 500 litres derrière les places arrière. Nous craignions également que ces dernières soient quelques peu sacrifiées, mais il n’en est rien : une personne de grande taille peut y prendre place confortablement et régler son siège longitudinalement par une commande électrique. Le toit panoramique – proposé de série sur le coupé – apporte un réel agrément aux passagers, avec une impressionnante ouverture sur le ciel. Porsche propose la fermeture douce des portières (CHF 860.-) où il n’y a plus besoin de claquer la porte pour que celle-ci se verrouille : un moteur électrique ramène la porte en position verrouillée lorsque celle-ci s’approche de son cadre, astucieux !

La prise en main de ce Cayenne n’est pas forcément simple : la position de conduite, basse pour un SUV, donne l’impression que le capot est très long et large. Il est difficile d’évaluer la distance aux extrémités du véhicule. Heureusement, si les capteurs sonores sont trop sensibles, la caméra 360 degrés apporte une aide fiable grâce à l’excellente définition de l’écran central.

Le Cayenne dispose d’un choix de trois hauteurs de suspensions, ce indépendamment du mode de conduite. Le Porsche Active Suspension Management (PASM) règle quant à lui la fermeté des amortisseurs en fonction de l’état de la route et de la situation. Si la hauteur de suspension intermédiaire procure un confort remarquable, la hauteur la plus basse rend les suspensions très fermes. Ce réglage doit plutôt être dévolu à une conduite sportive qu’à une volonté de diminuer la traînée d’air sur autoroute afin de diminuer la consommation, puisque cela se fera au détriment d’un confort certain.

Ce Cayenne dispose de quatre modes de conduite principaux : E-Power, Hybride Auto, Sport et Sport Plus, qui peuvent être sélectionnés soit via l’écran central, soit via la molette située sur le volant. Au centre de cette dernière se trouve le Sport Response Button. Celui-ci va optimiser la réactivité pendant 20 secondes et assurer ainsi une puissance encore plus importante, pour des dépassements spontanés, par exemple. En mode E-Power, deux modes auxiliaires sont disponibles : E-Hold, qui va préserver le niveau de charge de la batterie en vue d’une utilisation future et E-Charge, qui permet de recharger la batterie tout en roulant, le moteur thermique faisant office de génératrice.

En mode E-Power, on peut apprécier le bon dimensionnement du moteur électrique, qui permet de transmettre une puissance suffisante dans la quasi-totalité des cas d’une conduite normale. L’utilisation de ce mode est limitée à 135 km/h. Si l’on devait avoir besoin soudainement de la totalité de la puissance, il y a la possibilité de faire démarrer le moteur essence sans changer de mode, en allant au-delà de la butée intermédiaire de l’accélérateur (kick down). Il est par contre regrettable que le régulateur de vitesse fasse parfois démarrer le moteur thermique afin d’obtenir les quelques chevaux supplémentaires nécessaires au maintien d’une vitesse dans une courte pente ou lors d’une accélération pour atteindre une vitesse donnée. Ceci ne devrait se produire qu’en mode E-Hybrid, où le moteur électrique et le moteur essence travaillent en adéquation.

A l’identique de la pédale d’accélérateur, celle du frein pourrait également disposer d’une butée intermédiaire, marquant la limite entre le freinage purement électrique et le freinage mécanique. On éviterait de devoir garder les yeux sur la jauge de puissance du moteur afin d’effectuer un freinage efficient. D’ailleurs, celui-ci est parfois flou, le travail de la boîte de vitesse faisant varier le couple de freinage appliqué aux roues.

En mode E-hybrid, les entraînements thermique et électrique travaillent soit ensemble, soit séparément en fonction de la situation. L’hybridation réalisée ici est de grande qualité puisque les changements d’entraînement sont quasiment imperceptibles.

En mode Sport et Sport+, le moteur V6 est très réactif à bas régime, et ceci sans l’aide du moteur électrique : on en viendrait presque à oublier les 2’435 kg de ce Cayenne, qui atteint 100 km/h en 5,1 secondes. Le comportement du châssis est également convainquant : il vire à plat et ne prend que très peu de roulis en courbe. Cela lui confère une agilité remarquable pour un véhicule de ce gabarit. Cela est probablement dû à des barres antiroulis très rigides, ce qui se ressent sur la filtration latérale qui pourra paraître insuffisante à certains amateurs de grand confort.  

Disposant d’une batterie de 14.1 kWh, l’autonomie culminait à une moyenne de 32 km lors de notre essai, Porsche annonçant entre 32 et 38 km. Notre consommation électrique a été de 23.9 kWh/100km en moyenne, soit dans la fourchette des données d’usine.

En plus de l’autonomie électrique, la consommation en mode hybride avec une batterie vide est importante à connaître. En effet, celle-ci représentera la consommation d’essence effective une fois l’autonomie électrique du véhicule dépensée. Dans notre cas, elle s’est montée à 11 l/100km. La recharge de la batterie prendra 6 heures sur une prise conventionnelle 230V ou de 2 heures et demi sur une prise industrielle 400 V/16A.

Les principaux concurrents du Porsche Cayenne Coupé E-Hybrid sont le BMW X5 xDrive45e (394 ch, dès CHF 98’700.-), le Land Rover Range Rover Sport P400e (404 ch, dès CHF 104’700.-) le Volvo XC90 Recharge T8 (390 ch, dès CHF 98’800.-), ainsi que l’Audi Q7 60 TFSI E quattro (456 ch, dès CHF 108’650.-). Ces derniers proposent une autonomie en mode électrique légèrement supérieure, soit entre 41 et 43 km. Avec un prix de base de CHF 126’500.- (et même CHF 154’430.- pour notre modèle d’essai), le Porsche Cayenne Coupé E-Hybrid n’est pas donné. Mais avec ses 462 ch et tout le savoir-faire de la marque allemande en matière d’agrément de conduite, il parviendra sans doute à trouver sa place sur le marché.

L’avis de Sport-Auto.ch

Avec le Cayenne E-Hybrid Coupé, Porsche propose un véhicule séduisant alliant design et technologie hybride. Les récentes technologies de gestion des suspensions et d’hybridation ont permis à Porsche de concevoir un véhicule tant économique, sportif que confortable. La ligne du Coupé est nettement plus séduisante que celle de la version standard, ce qui se paie par un coffre moins volumineux.

Le moteur V6, débordant de vivacité, allié à un comportement dynamique très sain, procurera un bon plaisir de conduite sur les routes sinueuses. Il sera également à son aise en trafic urbain, où il saura tirer profit de sa technologie hybride, afin de maintenir une consommation raisonnable.

anthony[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Ligne en version Coupé
  • Vivacité du moteur thermique
  • Hybridation bien intégrée
  • Tenue de route
Contre...
  • Connectivité (pas d’Android Auto)
  • Tarifs

Merci à Porsche Suisse pour le prêt de cette Porsche Cayenne E-Hybrid Coupé.

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