AMÉLIORER SON PILOTAGE
AVEC EXPERT PILOT

C’est bien connu, les infrastructures de pilotage automobile manquent cruellement en Suisse. Hormis le circuit de Lignières du TCS (voir nos essais des Nissan GT-R, Audi RS e-tron GT et KTM X-Bow), il est nécessaire de se rendre à l’étranger pour parfaire son pilotage. Soucieux de découvrir un nouvel endroit, nous avons pris la route pour Saint-Dié-des-Vosges, en France, à 130 km de Bâle.

C’est à 3 km du centre-ville que la société Expert Pilot nous accueille sur son propre circuit créé en 2005 : le Geoparc, long de 2’500 m. Également implantée au circuit de Chambley, Expert Pilot propose une multitude d’activités liées aux sports motorisés, allant de la conduite tout-terrain, du pilotage sur circuit au baptême de l’air avec initiation au pilotage d’avion. Ces activités s’adressent aussi bien aux particuliers qu’aux groupes d’amis ou aux séminaires d’entreprise.

De notre côté, Sébastien et moi avons opté chacun pour une formule « coaching » de 40 tours (100 km) au volant d’une Porsche 992 GT3. Facturée 2’200 euros, cette prestation comprend la mise à disposition du véhicule, les consommables, l’essence, l’assurance du véhicule (franchise 5’000 euros), l’acquisition des données télémétriques par GPS (système Race Logic avec deux caméras embarquées) ainsi qu’un moniteur diplômé présent dans la voiture pour analyser notre pilotage.

Arrivés au circuit Geoparc sous un ciel encore menaçant, nous sommes accueillis par Alban Pagnot, notre moniteur pour la journée, ainsi que par Arnaud Accault, responsable commercial de la structure. Après un traditionnel briefing sur les bases du pilotage et sur les transferts de charge, l’expérience au volant peut commencer. Après une première session de 8 tours, Sébastien me laisse sa place, tandis que je lui passe le témoin du photographe-vidéaste amateur.

Combinaison, casque, interphone, harnais, caméras et enregistreur de données ; bien que nous nous trouvions dans une voiture homologuée pour la route, la température monte d’un cran !

Les débuts au volant de la GT3 sont plutôt délicats ; hormis les cônes présents aux points de corde, le circuit ne dispose pas de vibreurs, ce qui ne facilite pas l’élaboration de repères visuels. De plus, les averses de la veille ont détrempé la piste. Les limites d’adhérence étant vite atteintes, Alban nous rappelle qu’il est d’autant plus primordial d’adopter un pilotage coulé afin d’éviter toute déstabilisation de la voiture. C’est pour cette raison qu’il est toujours préférable d’utiliser la boîte PDK en mode manuel ; la gestion automatique n’étant pas capable d’opérer des choix aussi subtils, on se retrouverait parfois à un rapport inférieur, et donc à un régime trop élevé lors de la remise des gaz en virage. 

Heureusement, les nuages laissent place au soleil, ce qui réduit notre appréhension et nous permet d’exploiter progressivement cette GT3. Avec son légendaire flat6 atmosphérique de 4.0L développant 510 ch, le plaisir auditif est à son comble. Même si elle n’est pas aussi bien équilibrée qu’une 718 Cayman GT4, la 992 GT3 demeure assez facile à prendre en main, du moins par rapport à certaines Porsche 911 plus anciennes.

Une fois la piste complètement sèche, Alban prend le volant de la GT3 pour effectuer un tour de référence. Grâce aux données enregistrées, nous allons pouvoir comparer nos performances et nos trajectoires avec les siennes en salle de débriefing. Cette étape cruciale représente une réelle plus-value par rapport au coaching dans le véhicule, car chacun peut voir à quel endroit du circuit il est nécessaire de s’améliorer. Sébastien est par exemple plus rapide que moi dans la partie la plus sinueuse, alors que je suis plus coulé et plus efficace dans la partie rapide.

Grâce à l’analyse des données télémétriques et aux conseils fournis par Alban, nous parvenons à réduire de plusieurs secondes nos temps au tour et nous rapprochons même du chrono réalisé par Alban (à respectivement 6 et 12 dixièmes de secondes). Lors du dernier débriefing, Alban nous révèlera pourquoi il est plus rapide que nous à un endroit précis : « Alors que vous restez les deux sur le 3ème rapport, je parcours tout cet enchaînement en 4ème, ce qui me permet d’être plus coulé et de remettre les gaz à fond plus tôt dans le virage ». Un ultime conseil que nous ne manquerons pas de mettre en pratique la prochaine fois !