ABARTH 595
COMPETIZIONE
MY2019

L’essai Sport-Auto.ch du 16 décembre 2019

Rédaction : Gaëtan Brunetti
Photographies : Gaëtan Brunetti

Il y a dans l’automobile certains modèles qui ne meurent jamais. A l’époque, la durée de vie d’un modèle pouvait atteindre 30 voire 40 ans pour les best-seller. Bien que cela ne soit plus le cas de nos jours, certaines voitures démontrent une étonnante résistance sur le marché actuel. C’est notamment le cas de la Fiat 500, dont la forme actuelle est la même qu’à sa sortie, en 2007 ! Ayant déjà pu mettre la main sur les versions épicées du préparateur turinois Abarth telles que les 595C Turismo, 595 Competizione, 695 Biposto ou encore récemment la nouvelle 695 70th Anniversary, nous avons rendez-vous aujourd’hui avec la 595 Competizione dans sa version restylée. En route!

Le dessin n’a pas changé, la 500 piquée par le scorpion reste cette petite citadine mignonne. Quoique, en voyant les attributs de cette version Competizione, on sent bien qu’elle n’est pas là pour trainer en ville. L’avant est agrémenté de larges prises d’air afin d’alimenter le turbocompresseur. Et ce pare-chocs noir la rend bien plus agressive que la première version, agrémenté de l’écriture Abarth que bon nombre s’amuseront à peindre pour la faire ressortir. Jantes sport bi-ton en alliage 17 pouces Corsa de série, petites ailes élargies ou encore bandes latérales (Pack Racing Black Brembo CHF 550.-) siglées du logo Abarth en négatif, tout y est. Le petit détail que j’ai adoré est la forme des rétroviseurs. Cela parait anodin mais vus depuis le siège conducteur, le dessin de ces derniers apparaît fin et raffiné.

0-100km/h (s) : 6.7

Vmax (km/h) : 225

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 5.94

Traction
4 cyl. 1.4L turbo
180 ch / 250 Nm
1’070 kg

La teinte vert adrénaline (CHF 800.-) de notre voiture d’essai est d’enfer et sied parfaitement à l’italienne. L’auto est bourrée de petits détails croustillants tels que le bouchon d’antenne en aluminium « Record » gravé sur le toit (CHF 100.-) ou les badges placés sur les ailes arrière. Noir et gris, ils rappellent l’ancien logo du préparateur accompagné du badge « 70ème anniversaire » de la marque et du numéro du modèle, ici 595. A l’arrière, les feux ont juste gardé leurs contours, ce qui n’entrave rien à l’ADN caractérielle de la 500. Le pare-chocs a également été gonflé en largeur, accueillant des déflecteurs. On y retrouve caché sous un magnifique diffuseur digne d’une voiture de course, le système d’échappement maison Record Monza (à clapets) de série, reconnaissable à ses deux doubles sorties. Le tout forme un arrière-train sportif même si les sorties auraient pu être plus grosses.

A l’intérieur, de sublimes baquets signés Sabelt nous accueillent dans un confort et maintien irréprochable. Seul hic, seuls le recul et l’inclinaison sont réglables. Autant vous dire que le conducteur doit s’adapter à la hauteur de l’assise. Tout comme la position du levier de vitesse, tout se trouve haut dans l’Abarth, ce qui paraît bizarre lors des premiers kilomètres. Excellemment bien fini, le volant alliant alcantara, cuir et carbone offre un maintien idéal. Le tableau de bord est entièrement digital, renvoyant pas mal d’informations au conducteur. Ce dernier devient plus sportif en appuyant sur le bouton Sport placé sur la planche de bord, laissant place à un gros compte-tours. Sur sa gauche, le manomètre de pression de turbo ajoute une touche de sportivité supplémentaire.

 

Le reste de l’intérieur de cette Competizione demeure assez classique. La planche de bord en plastique gris mat permet de faire oublier les plastiques durs. Climatisation automatique et écran tactile de 7 pouces accompagné de l’Apple CarPlay de série garnissent la planche de bord. La petite italienne est également équipée d’un système audio Beats (CHF 500.-) lui procurant plus de voix. A l’arrière, l’espace disponible aux passagers est convenable compte tenu de son gabarit. Le coffre n’est certes pas très grand (185 litres), mais suffisant pour un usage quotidien. Point positif pour la petite sangle permettant de le fermer aisément.

Sous le capot, on retrouve de nouveau le petit 4 cylindres 1,4 litres T-Jet accompagné d’un turbocompresseur Garrett développant 180 ch et 250 Nm. Bien assez pour délivrer de bonnes sensations sur route de montagne comme en ville. En somme, cette Abarth est bien équipée et parée à avaler les kilomètres avec ses amortisseurs Koni à technologie FSD (Frequency Selective Damping) ou encore son système de freinage Brembo à 4 pistons en aluminium combiné (Pack Racing Black Brembo CHF 550.-), pinçant des disques perforés et auto-ventilés de 305 mm à l’avant.

Cold Start et mode sport enclenché, j’ai l’impression de réveiller un réel monstre. La petite citadine se transforme dès le réveil. Je remets le mode normal pour revenir par l’autoroute afin de passer un voyage agréable. Trop souple, les suspensions révèlent une légère prise de roulis lorsque l’on tourne brusquement, du coup la voiture ne se montre pas trop inconfortable. Le couple disponible assez tôt permet de bonnes relances en ville comme sur voie rapide, un atout. Arrivé chez moi, je constate une consommation moyenne de 7 l/100km sur mon trajet autoroutier, ce qui est correct. Au plus bas, comptez entre 7 et 8 l/100km en consommation mixte, et plus de 10 l/100km en conduite sportive.  

Attaquons sérieusement la route. Mode Sport activé, le couple maximal est libéré ! La direction assistée, plus ferme, est plaisante en conduite sportive, et la pédale d’accélérateur est bien plus réactive. Les clapets de l’échappement s’ouvrent et laissent chanter le petit bolide, ce qui la rend encore plus fun. L’effet turbo à l’ancienne est bien présent, s’enclenchant réellement vers 2’500 trs/min, il propulse la Competizione avec un bon coup de pied aux fesses. Les premiers virages s’enchaînent et l’auto est assez bien assise. On aurait aimé un peu plus de rigueur au niveau de la commande de boite, qui est précise mais trop molle en conduite soutenue. Le levier boule est un must, et passer les rapports est un jeu d’enfant.

Ce qui bluffe sur cette Abarth, c’est sa motricité. Même montée en pneus hiver, notre voiture d’essai passe toute sa puissance au sol par temps sec. Le châssis est bon, mais j’aurais apprécié un amortissement légèrement plus ferme, laissant place à moins de mouvements de caisse. Sur sol gras, l’activation du TTC (Torque Transfert Control), comprenez un différentiel autobloquant électronique, est essentielle, et transforme littéralement la voiture qui avale les virages avec beaucoup plus de grip. Autre point positif, le freinage est très efficace et endurant.

L’avis de Sport-Auto.ch

Débutant au tarif de CHF 33’750.-, notre Abarth d’essai culmine à CHF 37’081.-. Personnalisable à souhait, cette Abarth 595 Competizione se mue de beaucoup d’atouts et d’un charme singulier sans réelle concurrence sur le marché des compactes. Sa bouille racée et ses équipements de série en font une petite sportive très attachante et utilisable au quotidien. Son efficacité et surtout sa sonorité sauront en convaincre plus d’un, à condition de s’adapter à sa position de conduite spécifique. Seuls son tarif et sa praticité viennent entraver quelque peu son chemin. Mais quand on aime, on ne compte pas !

gaetan[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Performances
  • Sonorité caractérielle
  • Freinage efficace
  • Poids
  • Côté exclusif
Contre...
  • Position de conduite haute
  • Prix

Merci à FCA (Fiat Chrysler Automobiles Switzerland SA) pour le prêt de cette Abarth 595 Competizione.

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