MERCEDES
EQC 400
4MATIC

L’essai Sport-Auto.ch du 24 mars 2021

Rédaction : Anthony Monnier
Photographies : Bob de Graffenried

C’est en 2019 que Mercedes Benz lance la gamme « EQ », synonyme de mobilité électrique intelligente proposant des services et des solutions de recharge interconnectées pour ses utilisateurs. Le premier véhicule de cette gamme se prénomme EQC, qui fait l’objet de cet essai.

Le Mercedes EQC ressemble beaucoup à son frère le GLC, puisque ceux-ci sont produits sur les mêmes chaînes de fabrication, permettant ainsi de mieux réagir à l’évolution de la demande et de continuer à produire de manière optimale.

Avec son design fluide, l’EQC est le précurseur d’un style « électro » avant-gardiste avec des détails stylistiques inédits et des touches de couleur spécifiques à la marque. Sa ligne tendue et le profil arrière cintré du toit de style coupé le positionnent entre les SUV traditionnels et les coupés SUV. Sa face avant est dominée par un grand bandeau noir qui intègre les projecteurs et la calandre. La ligne supérieure du bandeau est éclairée d’une fibre optique qui assure la liaison visuelle entre les feux de jour de type torche chers à Mercedes-Benz. Ainsi, de nuit, la voiture se distingue par un éclairage en feux de position horizontal pratiquement continu.

0-100km/h (s) : 5.1

Vmax (km/h) : 180

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 6.1

4×4
2 moteurs élec.
408 ch / 765 Nm
2’495 kg

Equipé du pack AMG Line (CHF 3’037.-), l’EQC nous accueille dans un habitable cossu dont le style se veut tout autant avant-gardiste que l’extérieur, tout en intégrant certains clins d’œil au passé, comme par exemple les bouches d’aération de la planche de bord qui rappellent les lamelles de refroidissement d’un amplificateur de chaîne hi-fi. Il est toutefois décevant de constater certains ajustements hasardeux ainsi qu’une usure prématurée de certains matériaux. Cela ne correspond pas avec ce à quoi la marque nous a habitués.

La forme de la planche de bord est plutôt futuriste avec de nombreux éclairages indirects bleutés. Les sièges, tant à l’avant qu’à l’arrière, sont confortables sans être trop enveloppants. Enfin, la polyvalence est au rendez-vous grâce à son coffre d’une capacité de 500 litres.

Détail à relever : un flacon de parfum dans la boîte à gant diffuse son contenu dans le système de ventilation. Différentes fragrances sont disponibles à la boutique Mercedes.

L’entraînement du Mercedes EQC fait appel à une batterie de 80 kWh et de deux moteurs électriques – un par essieu – d’une puissance totale de 408 ch (300 kW). Il dispose d’un chargeur embarqué d’une puissance de 7.4 kW et accepte la recharge rapide à courant continu jusqu’à 110 kW, ce qui permet de recharger la batterie de 10 à 80% en 40 minutes.

Lors de notre essai, nous avons relevé une consommation moyenne de 30.4 kWh/100km avec des températures avoisinant le 0 degrés, ce qui explique la différence avec les 26.3 kWh/100km annoncés par le constructeur (WLTP), correspondant à une autonomie de 450 km.

Cinq programmes de conduite sont disponibles : Confort, Eco, Max Range, Sport et un programme permettant des réglages personnels. A l’instar de l’Audi e-tron 55 quattro, le conducteur a la possibilité de moduler la récupération d’énergie à l’aide de palettes au volant. Le système d’aide à la conduite assistant ECO va organiser les informations pour aider le conducteur à adopter une conduite anticipative.

L’EQC ne dispose pas de système de suspension actif. Cela se traduit malheureusement par des suspensions un peu trop dures en mode Confort. Le mode Sport nous a quant à lui laissé sur notre faim : les suspensions s’avèrent trop molles et engendrent des mouvements de caisse longitudinaux importants : lors de gros freinages, les 2’495 kg du véhicule s’écrasent sur l’essieu avant. Le roulis est en revanche bien contenu.

Les freins sont passablement mous, avec une course longue. Cela est peut-être lié à l’intégration du frein à récupération d’énergie. La réponse moteur pourrait être plus rapide et l’assistance de direction plus ferme. En bref, la conduite dynamique n’est pas vraiment la vocation de base du SUV 100% électrique du constructeur à l’étoile.

La console centrale est équipée du système multimédia révolutionnaire MBUX (Mercedes-Benz User Experience) complété de nombreuses fonctions EQ telles que l’affichage de l’autonomie, de l’état de charge de la batterie ou encore du flux d’énergie. Un petit plateau devant l’écran permet de reposer sa main et avoir une meilleure stabilité lors l’utilisation de l’écran tactile. Cela n’est toutefois pas nécessaire pour le conducteur, puisque l’utilisation des commandes au volant est particulièrement facile : en effet, elles sont instinctives et permettent de naviguer dans les menus de façon simple et efficace, tant dans les menus du tableau de bord que ceux de l’écran principal. La commande vocale est particulièrement bien développée et permet d’activer la plupart des fonctions.

Afin de réduire la consommation d’électricité et d’améliorer le dynamisme du véhicule, les deux moteurs électriques ont une configuration différente. Tandis que l’entrainement de l’essieu avant est conçu pour une efficience maximale en charge faible et moyenne, le moteur sur l’essieu arrière intervient lorsque davantage de puissance est demandée. Les deux moteurs réunis délivrent une puissance de 408 ch, permettant à l’EQC d’atteindre 100 km/h en 5,1 secondes.

Le Pack d’assistance à la conduite (CHF 1’693.-) se compose d’un système qui va exploiter les données de navigation, les panneaux de signalisation et les informations fournies par les assistants de sécurité intelligents (capteurs radar et caméra 360 degrés) afin de faire réagir au mieux le véhicule à chaque situation. Par exemple, le système va repérer un giratoire proche, va faire ralentir l’EQC pour entrer dans celui-ci à 30 km/h et va réaccélérer une fois sorti du giratoire. Il agit de la même manière sur routes sinueuses, en freinant avant un virage serré pour l’aborder à une vitesse appropriée.

Le système d’assistance de trajectoire est toutefois perfectible car son fonctionnement est aléatoire : il va tantôt suivre correctement la route et agir sur la direction, tantôt ne pas intervenir ou trop tardivement, alors que le tableau de bord indique que le système est pleinement opérationnel. Plus troublant encore, en déconnectant ce système, on a l’impression qu’il intervient tout de même, de manière très légère.

La fonction de pré-climatisation peut être programmée directement sur le système MBUX ou via l’application Mercedes me. Un effort particulier a été fait sur le confort acoustique, important dans un véhicule électrique. De fait, les pièces mobiles sont doublement désolidarisées de la structure par des paliers en caoutchouc, entre les groupes propulseurs, leur berceau respectif et le châssis. La sécurité passive est améliorée par un renforcement de la batterie et des composants électriques.

Ce Mercedes EQC généreusement équipé est affiché à CHF 103’002.- (CHF 84’900.- en version de base). Dans le segment des SUV électriques, on trouve l’Audi e-tron 55 quattro à CHF 130’000.- en configuration équivalente, qui s’en rapproche le plus dans la philosophie ainsi que le Tesla Model X à environ CHF 105’000.- équipé semblablement. Le Jaguar I-Pace à CHF 119’460.- avec des équipements équivalents, possède quant à lui une connotation plus sportive.

L’avis de Sport-Auto.ch

Le Mercedes EQC privilégie le confort, l’ergonomie et les assistances technologiques plutôt que la sportivité. Le design tantôt avant-gardiste, tantôt néo-rétro, est un choix original et devrait préfigurer le futur de la marque de Stuttgart. La consommation électrique reste importante mais n’est pas excessive pour ce genre de véhicule. Avec l’EQC, le constructeur allemand réussit son entrée dans la propulsion entièrement électrique, tout en conservant les codes qui ont fait le succès de la marque depuis plusieurs décennies.

anthony[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Technologies d’aides à la conduite
  • Design intérieur
  • Ergonomie compteurs et infotainment 
  • Polyvalence
Contre...
  • Comportement en conduite dynamique
  • Certaines finitions décevantes

Merci à Mercedes-Benz Suisse pour le prêt de ce Mercedes EQC 400 4MATIC.

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