AUDI
RS Q3
Sportback

L’essai Sport-Auto.ch du 15 décembre 2020

Rédaction : Bob de Graffenried
Photographies : Sébastien Moulin

Comme l’a évoqué récemment mon collègue Laurent lors de l’événement consacré aux 40 ans de l’Audi Quattro, la transmission quattro et le moteur 5 cylindres en ligne sont les deux principaux éléments ayant fondé l’histoire d’Audi Sport. Si Audi a continuellement fait évoluer sa transmission intégrale quattro au sein d’une gamme bien fournie, aucun moteur 5 cylindres n’était proposé entre 1997 et 2009. C’est d’abord sous le capot de la RS3 qu’il a fait son grand retour (avec 340, 367 puis 400 ch) avant d’équiper également le TT RS et le RS Q3. Nous voici aujourd’hui au volant de ce SUV sur-vitaminé de 400 chevaux !

Contrairement à la génération précédente, l’Audi Q3 est maintenant disponible également dans une version Sportback dont la ligne de toit évoque la forme d’un coupé. C’est cette forme de carrosserie qui a été choisie sur notre RS Q3 d’essai. Si cette forme péjore naturellement le volume de chargement et la garde au toit à l’arrière, cela confère au RS Q3 Sportback des faux airs de mini Lamborghini Urus ! Bien que l’allure soit plus sportive, j’ai eu besoin d’un certain temps pour m’habituer à cet arrière qui me semblait un peu trop aplati.   

0-100km/h (s) : 4.5

Vmax (km/h) : 250

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 4.27

4×4
5 cyl. 2.5L turbo
400 ch / 480 Nm
1’707 kg

L’Audi RS Q3 affiche sa sportivité par l’intermédiaire de sa large calandre noire, de ses entrées d’air majorées, de ses jupes latérales ou encore de son bouclier arrière spécifique entourant deux sorties d’échappement de gros diamètre peintes en noir (CHF 1’310.-). Notre exemplaire d’essai est en plus équipé du paquet optique noir brillant (CHF 850.-) qui se marie idéalement avec la teinte gris Nardo. Les jantes de série de 20 pouces ont laissé place ici à des jantes bi-ton de 21 pouces (CHF 1’310.-) équipées de pneus 255/35.

Les finitions intérieures sont globalement au niveau de mes attentes, mais compte tenu de son segment, quelques plastiques auraient mérité meilleur traitement. La présentation de la planche de bord et des contre-portes est chargée et les traits sont anguleux. Il semblerait qu’Audi se cherche toujours une identité pour ses intérieurs, tant ceux-ci diffèrent d’un modèle à un autre au sein d’une même génération de modèles. Lorsque l’on s’attarde sur la planche de bord, la console centrale ou les portières, on constate qu’il y a peu de similitudes entre un SQ2, une RS5, une RS6, une e-tron ou encore ce RS Q3. L’ergonomie, quant à elle, est toujours convaincante. 

Et puis il y a ces poignées de portes particulières qu’il est plus adéquat (mais néanmoins peu confortable) d’actionner par en-dessous. Les sièges Sport RS mélangeant cuir napa et alcantara (CHF 1’960.-) sont par contre une réussite offrant un bon compromis entre maintien et confort. Bien qu’il s’agisse d’un modèle RS, les aspects pratiques de l’Audi Q3 sont conservés, comme l’ingénieux crochet d’attelage motorisé (CHF 1’160.-) ou encore la banquette arrière coulissante. Toutefois, même lorsque cette dernière est reculée au maximum, il faut composer avec une habitabilité arrière relativement limitée pour un SUV mesurant 4,50 mètres.

Le moteur à 5 cylindres en ligne turbo de 2,5L revendique 400 chevaux pour un couple maximum de 480 Nm disponible de 1’950 à 5’850 trs/min. Des caractéristiques alléchantes qui propulsent notre RS Q3 de 0 à 100 km/h en 4,5 secondes, soit 4 dixièmes de plus que l’Audi RS3 de 2018 dotée du même moteur. Cet écart s’explique principalement par les 120 kg supplémentaires, le RS Q3 Sportback étant annoncé à 1’707 kg. Compte tenu de ses équipements et de son gabarit, le RS Q3 n’a cependant pas à rougir de ses kilos, d’autant plus qu’ils ne s’avéreront pas être un handicap sur la route.

Les enchaînements sinueux sont effectivement avalés avec facilité, notamment lorsque l’un des deux modes de conduite personnalisables (RS1 et RS2) est sélectionné. Configuré à sa dureté maximale, le châssis est ferme et la direction devient plus précise, bien qu’avare en remontée d’information. Si la sonorité bien présente du 5 cylindres n’est pas forcément flatteuse à bas régimes, elle devient addictive lorsque l’on exploite la plage supérieure du compte-tours ! Cela tombe bien, car c’est également là que le 5 cylindres affiche tout son tempérament, sans s’essouffler jusqu’au rupteur placé à 7’000 trs/min. Bien qu’il s’agisse d’un SUV, la dénomination RS n’est donc pas galvaudée et l’on éprouve un plaisir certain au volant du RS Q3.

La répartition du couple entre les deux essieux se fait par l’intermédiaire d’un différentiel Haldex, comme c’est le cas sur de nombreuses tractions intégrales du groupe. Par défaut, l’entier du couple est donc distribué sur les roues avant. Mais contrairement à la RS3 Berline essayée il y a 3 ans (en pneus d’hiver…), je n’ai pas relevé autant de sous-virage en relance musclée. Le comportement du RS Q3 est plutôt neutre et sécurisant en toutes circonstances, avec une excellente motricité.  

Le RS Q3 Sportback sait aussi se faire plus discret et polyvalent au quotidien. J’ai toutefois relevé un relatif manque de souplesse du moteur à bas régimes, compte tenu de sa cylindrée de 2,5L. De ce fait, la boîte à double embrayage S-Tronic multiplie les changements de rapports. Si cette dernière se montre suffisamment rapide en conduite sportive, elle se montre souvent hésitante au quotidien et ne passe pas toujours assez rapidement au rapport supérieur en mode automatique.

Mode Confort enclenché, on avale facilement des centaines de kilomètres d’autoroute, avec en prime une consommation modérée relevée à 7,3 l/100km. En cycle mixte, il faudra plutôt compter sur une consommation de 11,5 l/100km.

L’Audi RS Q3 Sportback est disponible à partir de CHF 80’120.-, mais il faudra compter près de CHF 100’000.- pour avoir une bonne configuration (CHF 98’230.- pour notre voiture d’essai). Si l’on exclut les modèles plus petits (Audi SQ2, Volkswagen T-Roc R) ou plus grands (BMW X3 M, Alfa Romeo Stelvio Quadrifoglio), l’Audi RS Q3 est presque seule parmi les SUV sportifs de 4,50 mètres. Sa plus proche rivale : la Mercedes-AMG GLA  45 S (421 ch), disponible à partir CHF 84’500.-. Elle dispose cependant d’un moteur 4 cylindres. Moins puissante (310 ch) et légèrement plus compacte (4,45 m), la nouvelle Cupra Formentor s’affiche déjà à partir de CHF 50’000.-.

L’avis de Sport-Auto.ch

Bien qu’il faille mettre un certain prix pour goûter au mythique moteur 5 cylindres Audi, les prestations fournies par ce RS Q3 n’en font pas une voiture au tarif si exorbitant. Au final, mon seul regret concerne la boîte à double embrayage S-Tronic qui n’est pas aussi convaincante que dans les autres modèles que j’ai pu essayer.

Au niveau du comportement routier et des performances, l’Audi RS Q3 répond aux attentes tout en conservant la polyvalence de l’Audi Q3. Sa sonorité unique et son look évocateur seront également des arguments de choix auprès des parents pressés. En outre, ceux désirant bénéficier d’un volume supérieur pourront s’orienter vers la version RS Q3 normale.

bob[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Sportivité
  • Polyvalence
  • Sonorité (surtout à hauts régimes)
  • Consommation sur autoroute
Contre...
  • Boîte S-Tronic hésitante
  • Habilité arrière
  • Intérieur chargé
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