MAZDA
3 SKYACTIV-X
180 AWD

L’essai Sport-Auto.ch du 9 avril 2020

Rédaction : Bob de Graffenried
Photographies : Bob de Graffenried

C’est en 2018 que la quatrième génération de la Mazda 3 a été présentée, la berline du segment C du constructeur japonais depuis 2004. Si la version sportive MPS dotée d’un moteur 2.3L de 260 ch n’avait déjà pas vu le jour dans la génération précédente, Mazda s’évertue à proposer sa berline dans une configuration pour le moins intrigante : un moteur atmosphérique de 180 chevaux couplé à une boîte manuelle et une transmission intégrale. De quoi éveiller notre curiosité. A tort ou à raison ? Eléments de réponse.

Mazda 3 HB Skyactiv-X 180 M Hybrid AWD MT Revolution : telle est la dénomination complète du modèle qui nous a été mis à disposition par Mazda Suisse. HB pour « hatchback », soit berline à hayon, car il existe aussi une carrosserie tri-corps (Sedan). La suite désigne la configuration technique, à savoir un moteur 2.0L développant 180ch assisté par une micro-hybridation 24 V, une transmission intégrale et une boîte manuelle à 6 rapports. Enfin, le terme Revolution désigne le niveau d’équipements (le plus haut en gamme). Je reviendrai sur le concept Skyactiv-X puisqu’il constitue le cœur technologique de l’auto.

0-100km/h (s) : 8.5

Vmax (km/h) : 210

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 7.86

4×4
4 cyl. 2.0L atmo
180 ch / 224 Nm
1’415 kg

Visuellement, cette quatrième génération de la Mazda 3 joue la carte de l’élégance et de la singularité. Ses traits de caractère sont nombreux, comme des optiques avants qui se prolongent sur les ailes, des feux arrière haut perchés, des petites vitres à l’arrière ou encore un seuil de coffre en acier inoxydable (CHF 241.-). Toutefois, il manque deux choses à notre voiture d’essai pour me séduire : un coloris plus dynamique et plus photogénique, comme le sublime Soul Red Crystal, ainsi que les jantes 18 pouces anthracites. Ayant déjà croisé plusieurs Mazda 3 dans cette configuration, il s’agit d’une toute autre voiture ! Étonnamment, Mazda ne propose pas de monte pneumatique en 17 pouces ; il faut donc choisir entre la monte 205/60R16 ou 215/45R18.

En m’installant à bord, je suis surpris par l’impression de qualité qui se dégage de l’habitacle. La présentation épurée se démarque de la concurrence avec réussite et les finitions ne prêtent à aucune critique. Le tableau de bord est recouvert de cuir, lequel se prolonge sur les portières dans lesquelles les haut-parleurs Bose sont joliment intégrés.

Si les sièges manuels offrent une position de conduite parfaite grâce au réglage de l’inclinaison de l’assise, ils sont en revanche garnis d’un tissu excessivement sobre. Le Pack Luxury (CHF 2’000.-) permettra d’avoir des sièges électriques en cuir sans doute plus en adéquation avec le reste de l’habitacle. En option, le tout est également disponible en rouge foncé afin d’apporter une touche GT.

Face à moi, le compte-tours ainsi que les jauges de carburant et de température d’eau sont analogiques alors que le compteur de vitesse est constitué d’un écran. Mais ce dernier ne permet ni d’afficher la carte, ni les stations radio, ni les informations du trajet en cours. Tout cela est réservé à l’écran central qui se pilote via la molette située sur la console médiane. Et pourquoi avoir implanté une deuxième jauge à essence numérique accolée au compteur de vitesse ?

Unique sur le marché, le concept Skyactiv est déployé depuis des années sur les modèles essence et diesel du constructeur, mais avec une technologie qui diffère suivant l’époque et les modèles. Notre Mazda 3 est munie du moteur Skyactiv-X. Son taux de compression très élevé (16,3:1) et sa pression d’injection pouvant atteindre 700 bars le rapprochent d’un moteur diesel, tandis que la puissance de 180ch obtenue à 6’000trs/min est digne d’un moteur essence. Par rapport à la MX-5 dotée de la technologie Skyactiv-G (184 ch/205 Nm), le couple est supérieur et atteint 224 Nm à 3’000 trs/min. Cette valeur reste toutefois inférieure aux moteurs suralimentés de puissance équivalente. Le but de tout ceci ? Abaisser la consommation de carburant grâce à un meilleur rendement aux régimes inférieures sans requérir au turbo, tout en conservant une large plage de régimes propre aux moteurs à essence conventionnels. En outre, toutes les Mazda 3 sont aussi équipées d’un système Mild Hybrid 24 V avec récupération d’énergie au freinage. Voyons maintenant ce que cela donne sur la route.

En écoconduite, le moteur est souple et ne rechigne pas à flirter avec les 1’000 trs/min dans une grande douceur de fonctionnement. En revanche, il ne se passe pas grand-chose aux régimes intermédiaires et il faudra parfois tomber deux voire trois rapports pour effectuer un dépassement rapide. Si on perçoit ensuite un sursaut d’entrain à l’approche de la zone rouge, l’agrément de conduite est bridé par un étagement de boîte long (110 km/h à fond sur le 2ème rapport). Cette impression corrobore avec le 0 à 100 km/h annoncé en 8,5 secondes. Avec 180 ch pour 1’415kg, je m’attendais à une voiture un peu plus rapide avec un moteur plus caractériel.

En revanche, le concept Skyactiv-MT permettant de passer les rapports plus rapidement est une réussite. Le débattement du levier est court et les verrouillages sont à la fois fermes et agréables. En outre, l’ensemble boîte/embrayage encaisse bien les passages de rapports éclairs, comme sur la MX-5.

Cet essai s’étant déroulé pendant une longue période anticyclonique, je n’ai pas eu l’occasion de mettre à profit les quatre roues motrices. Mais en haussant le rythme, la Mazda 3 se montre équilibrée et autorise une conduite quelque peu dynamique malgré les pneus hivernaux de 16 pouces. Au point de rêver d’un mode Sport libérant un surplus de puissance et raffermissant les suspensions qui privilégient le confort.

La consommation moyenne annoncée de 6,2 l/100km semble réaliste à condition d’avoir le pied très léger. J’ai mesuré des moyennes variant de 6,5 à 7,1 l/100km en exploitant la cavalerie par moment ; des valeurs honorables pour une traction intégrale de 180 chevaux. La version traction munie du même moteur est annoncée à 5,5 l/100km.

Au niveau pratique, la Mazda 3 paie le tribut de son anatomie hors du commun ; la visibilité arrière est limitée et le seuil de chargement du coffre est assez haut. Si l’espace arrière est dans la moyenne, les 330 litres du coffre sont victimes de la forme arrondie du hayon. A titre de comparaison, l’Audi A3 Sportback, plus compacte, est dotée d’un coffre de 380 litres.

Disponible à partir de CHF 30’590.- avec ce moteur, il faudra compter CHF 38’571.- pour cette version Revolution bien équipée et dotée de la transmission intégrale. Un tarif attractif compte tenu des équipements. Quant à la boite automatique (CHF 2’000.-), n’y songez pas : elle diminue les performances et augmente la consommation, faisant même passer le rendement énergétique de A à C !

L’avis de Sport-Auto.ch

Même si je ne m’attendais pas à essayer une vraie sportive, j’espérais plus de dynamisme et de caractère de la part de cette Mazda 3 dotée du 2.0L atmosphérique de 180 chevaux. Sa transmission intégrale et sa boîte manuelle rapide et précise font d’autant plus regretter l’absence d’une version plus performante au catalogue.

Tenant ses promesses, la consommation est l’un des points forts du modèle, tout comme la présentation intérieure et les finitions qui n’ont rien à envier aux références allemandes souvent nettement plus onéreuses.

bob[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Consommation
  • Commande de boîte
  • Présentation intérieure
  • Position de conduite
  • Charisme
Contre...
  • Performances
  • Instrumentation limitée
  • Sièges de série
  • Coffre

Merci à Mazda Suisse pour le prêt de cette Mazda 3 HB Skyactiv-X 180 M Hybrid AWD MT Revolution.

Tous nos essais de A à Z :