MERCEDES-AMG
C43 COUPÉ

L’essai Sport-Auto.ch du 28 mars 2019

Rédaction : Gaëtan Brunetti
Photographies : Gaëtan Brunetti

Réapparue fin 2016 pour venir de nouveau proposer une première alternative sportive au sein de la gamme C, la Mercedes-AMG C43 fait office d’entrée de gamme pour le préparateur officiel de la marque à l’étoile. Proposant un tout autre visage que sa grande sœur, la réputée C63 S AMG que nous avons pu essayer en Allemagne, le constructeur allemand vise une clientèle bien ciblée avec une voiture alliant confort, raffinement et sportivité. Alors, vraie AMG ou simple coup marketing ? Réponse sur nos routes suisses.

Par rapport à l’AMG C43 cabriolet essayée par mon collègue en 2017, les différences extérieures sont notables avec l’adoption d’une nouvelle calandre AMG avec des lamelles doubles en argent iridium mate, de nouvelles optiques LED et d’un nouveau bouclier doté de petits déflecteurs latéraux pour l’avant. Malgré cette évolution apportée, la face avant se démarque assez peu d’une classe C de plus petit pedigree.

0-100km/h (s) : 4.7

Vmax (km/h) : 250

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 4.49

4×4
6 cyl. 3.0L bi-turbo
390 ch / 520 Nm
1’750 kg

Le dessin général est élancé sur l’arrière du véhicule, un peu à la manière d’un coupé fastback. Tout en restant épuré, l’arrière revendique davantage de sportivité qu’auparavant avec un bouclier qui a été retravaillé, laissant place à un splitter plus imposant et efficace, situé au milieu de deux vraies doubles sorties d’échappement rondes. Une petite lame de coffre couleur carrosserie vient souligner et relever ce postérieur tout en rondeur. L’auto séduit mais reste sage par rapport au coupé C63 AMG bodybuildé et équipé de la célèbre calandre Panamericana. Afin de sortir de la banalité, ce bleu brillant métallisé (CHF 1’110.-) garnit le coupé allemand avec élégance.

A l’intérieur, la grosse nouveauté se situe entre nos mains puisque cette version restylée adopte le dernier volant AMG de la gamme avec commandes tactiles. Il est entièrement recouvert de cuir tendu mêlé à un corps principal en aluminium du plus bel effet. L’insert AMG sur le léger plat du volant et la bande en cuir indiquant l’orientation des roues complètent le tout. Côté planche de bord, un nouvel écran digital de 12,3 pouces prend place en haut d’une console centrale entièrement en carbone (CHF 1’279.-), mariée avec trois buses d’aérations en finition aluminium.

Par rapport à la version précédente, le tableau de bord passe de l’analogique au tout numérique personnalisable à souhait. Les sièges en cuir gris magma chauffants/climatisés avec réglages entièrement électriques et mémoire (CHF 4’951.-) ou encore l’affichage tête haute (CHF 1’400.-) viennent couronner le tout. L’intérieur est bien fini et quasiment rien est à redire, la rigueur allemande est de mise. Le toit coulissant panoramique inclus dans le Pack Premium Plus (CHF 8’500.-) est parfait pour apporter un peu de fraîcheur et de clarté.

Côté mécanique, on retrouve toujours le moteur V6 3.0L bi-turbo mais cette fois-ci avec 23 chevaux supplémentaires, portant la puissance à 390 ch à 6’100 trs/min et 520 Nm de couple disponibles entre 2’500 et 5’000 trs/min. Ce gain de puissance est en majeure partie dû à une nouvelle paire de turbocompresseurs soufflants désormais à 1,1 bar de pression ainsi que d’une nouvelle gestion électronique.

La Mercedes-AMG C43 est uniquement proposée avec la boite de vitesse automatique à double embrayage 9G-Tronic à 9 rapports TCT-Speedshift, capable de temps de passage de rapports raccourcis. La transmission intégrale 4Matic a été revue avec une répartition du couple privilégiant les roues arrière, passant de 45/55% pour une classe C « traditionnelle » à 31/69%. Côté performances, le 0 à 100 km/h est claqué en 4.7 secondes et la vitesse maximale est bridée à 250 km/h. Pas si mal quand on sait que la bête pèse 1’750 kg à vide.

Trêve de bavardages et place aux choses sérieuses. Cette AMG C43 se réveille dans un souffle assez discret, la sonorité est étouffée en mode confort mais je reconnais immédiatement le relief du 6 cylindres. La première chose qui me surprend au volant est sa docilité, son aisance et son agrément de conduite sur route et autoroute. Bien aidée par sa boite automatique à 9 vitesses, les heures d’autoroutes sont un bonheur tant l’amortissement piloté sur le coupé allemand est bien géré. En roulant tout au pied (sans limitateur ni régulateur de vitesse), le retour de la concession s’est conclu avec une consommation moyenne honorable de 7.5 l/100km sur 150 kilomètres d’autoroute. C’est inférieur au 8.0 l/100km annoncés pour la consommation extra-urbaine avec la nouvelle norme WLTP.

Parlons maintenant sport car nous sommes avant tout la pour ça ! Mode Sport+ enclenché, j’enfonce la pédale de droite au sol. Pas de différence notable au niveau de la sonorité et pour cause, notre modèle d’essai n’est pas pourvu de l’échappement AMG Performance (CHF 1’700.-).

La montée en régime est très franche et les 520Nm de couple se font bien sentir, à tel point que je n’ai pas le temps de voir la zone rouge arriver. Cette dernière commençant à 6’500 trs/min, je me laisse encore un peu de temps avant de passer au rapport supérieur. Mais à ma grande surprise, dès 6’000 trs/min, la gestion électronique coupe déjà les gaz. Et là, on a beau appuyer pour passer la vitesse, le rapport supérieur passe seulement une demi-seconde après avec un violent à-coup. Pour ne pas avoir ce désagrément, il faut donc laisser la boîte faire le travail en automatique, ou alors anticiper suffisamment tôt les montées de rapport. Moteur turbo oblige, la puissance ne se situe point ici me direz-vous mais tout de même, j’espère me trouver dans une voiture sportive. Ce comportement est quelque peu frustrant, d’autant plus que je suis dans le mode le plus sportif.

La transmission 4Matic reste efficace dans les courbes qui se dessinent devant moi et le mode sport+ libère la voiture de l’ESP, rendant la voiture plus permissive, plus amusante de l’arrière et avec un comportement typé propulsion. Les relances en sortie de virage sont vives si le bon rapport est sélectionné. En dessous des 2’000 trs/min, le moteur reste en effet assez creux. L’effet coup de pied aux fesses, caractéristique des moteurs suralimentés, est bien présent.

L’avis de Sport-Auto.ch

Affichée à un tarif de base de CHF 77’200.-, notre Mercedes-AMG C43 équipée du Pack Premium Plus et d’autres options se chiffre à CHF 100’730.-, soit presque autant que le ticket d’entrée de l’AMG C63 (CHF 107’500.-).

Pour répondre à la question posée en début d’article, la Mercedes-AMG C43 fait office de valeur au sommet de la gamme C, capable de procurer des sensations à son volant quand son conducteur le souhaite. Toutefois, elle conserve un tempérament un peu trop timide, moins acéré que ce qu’une AMG devrait fournir. Mercedes-Benz a voulu proposer une alternative plus abordable et plus polyvalente aux AMG C63 et C63 S qui parachèvent une gamme C étoffée. Mais les amateurs de performances pures risquent de ne pas avoir leur doses d’adrénaline à son volant.

gaetan[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Confort et agrément de conduite
  • Efficacité 
  • Moteur coupleux
  • Coffre généreux 
  • Polyvalence
Contre...
  • Prix
  • Comportement au rupteur
  • Pas vraiment une AMG
  • Sonorité étouffée (sans l’échappement Performance)

Merci à Mercedes-Benz Suisse pour le prêt de cette Mercedes-AMG C43 Coupé.

Tous nos essais de A à Z :

Print Friendly, PDF & Email