BMW
128ti

L’essai Sport-Auto.ch du 2 septembre 2021

Rédaction : Gaëtan Brunetti
Photographies : Gaëtan Brunetti

BMW ressort son appellation ti « Turismo Internazionale » pour l’apposer sur le hayon de sa nouvelle série 1 F40. Les BMW Ti (plus tard « ti ») ont été introduites dans les années 60 avec la 1800Ti. Par la suite, ce sont les 323ti compact (E36) et 325ti (E46) qui eurent le droit à leur badge à la fin des années 90. Elles étaient réputées pour leur comportement sportif, ludique, avec lesquels le plaisir au volant était présent sans pour autant avoir une abondance de puissance. Tentons de voir si cette nouvelle 128ti est la digne héritière de cette lignée.

Avant même que cette version 128ti ne soit dévoilée, la série 1 F40 de troisième génération a fait couler beaucoup d’encre. En effet, la nouvelle calandre qu’adopte la berline compacte du constructeur bavarois a au moins eu le mérite de provoquer des avis réellement opposés. Sur cette 128ti, tout comme les coques de rétroviseurs, la calandre est complétement noire avec le pack Shadow Line (CHF 320.-). Associée à cette teinte grise non métallisée dénommée Storm Bay (CHF 1’620.-) et ces petites touches de rouge, le rendu final est assez spécial et ne passe pas inaperçu. La signature lumineuse des phares adaptatifs à LED (CHF 640.-) est quant à elle une réussite.

0-100km/h (s) : 6.1

Vmax (km/h) : 250

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 5.45

traction
4 cyl. 2.0L turbo
265 ch / 400 Nm
1’445 kg

Cette BMW 128ti se démarque d’une série 1 classique grâce à ses jantes en alliage léger 18 pouces spécifiques (CHF 1’210.-), ses éléments de carrosserie peints en rouge (ouïes et jupes latérales), son bouclier avant M Sport semblable à la M135i et ses stickers latéraux « ti » rouges reprenant la typographie de l’époque. L’arrière opte pour un design plus conventionnel que l’avant avec un bouclier à deux sorties d’échappements opposées et un léger becquet pour le hayon (CHF 320.-).

A l’intérieur, l’accoudoir central brodé « ti » avec surpiqûres rouges, les ceintures de sécurité aux couleurs Motorsport et la sellerie spécifique sont propres à la 128ti. Le dessin de la planche de bord reste sobre, avec un écran tactile central bien intégré. Le tableau de bord entièrement digital, muni ici du Live Cockpit Professionnal (CHF 2’790.-), se loge derrière un volant sport 3 branches en cuir muni du fameux logo M. En outre, tout tombe sous la main et est bien agencé.

Les finitions et la qualité des matériaux utilisés pour cet habitacle ne déçoivent pas mais ne semblent pas plus exclusifs que sur une autre version. La sellerie en tissu, certes très belle avec ses bandes rouges, ainsi que les sièges à réglages entièrement manuel (électriques en option) nous laissent sur notre faim pour un véhicule à ce tarif.

Sous le capot de cette nouvelle 128ti, on retrouve le B48 de chez BMW, moteur que l’on a déjà pu essayer avec la Toyota GR Supra 2.0L, la Mini John Cooper Works All4 Clubman ou plus récemment avec la Mini John Cooper Works Cabrio. Ce 4 cylindres en ligne turbocompressé développe ici 265 ch entre 4’750 et 6’500 trs/min pour un couple de 400 Nm entre 1’750 et 4’000 trs/min, le tout transmis aux roues … avant ! Seule la boîte automatique ZF à 8 rapports est proposée. Cette 128ti réalise une économie de poids de 80 kg par rapport à la M135i xDrive (4 roues motrices) qui chapeaute la gamme, pour afficher 1’445 kg sur la balance.

Les gros freins M Sport (disques de 360 mm à l’avant) avec étriers rouges ainsi que les barres antiroulis proviennent de sa grande sœur M135i. La suspension DirectDrive adaptée (hauteur de caisse abaissée de 10 mm), le châssis sport, le différentiel à glissement limité mécanique de type Torsen et le nouveau système d’antipatinage amélioré (ARB) complètent les équipements de série. En revanche, la 128ti n’est pas affublée de suspensions pilotées. Seuls la direction et la réponse à la pédale sont paramétrables via les différents modes de conduite.

Au quotidien, la BMW 128ti se révèle être une voiture très agréable. Avec une direction précise et une suspension qui filtre bien la route, les kilomètres s’enchaînent sans mal à des vitesses plus que raisonnables. Le moteur disponible et souple à bas-régimes est plaisant. A mon premier retour, l’économètre m’indiquera même une moyenne surprenante de 5,7 l/100km pour un trajet soutenu de 150 km sur des routes de campagne. Cette dernière s’avouera être faussée et plutôt proche des 6 l/100km, mais il n’est pas difficile de consommer moins de 7 l/100 km.

Alors une BMW sans roues arrière motrices est-elle encore une BMW ? Aux premiers abords, malgré un amortissement plutôt orienté pour une utilisation quotidienne, le châssis de cette 128ti ne montre pas de faiblesses en courbe et la prise de roulis est limitée. L’arrière est verrouillé, la voiture sous-vire rarement et les excellents Michelin Pilot Sport 4 vont dans ce sens. L’autobloquant combiné au nouveau système ARB réalisent un excellent travail en sortie de courbes.

Sur petites routes cassantes, ce sera une autre paire de manches. Dès que le revêtement ne se montre pas idéal, le train avant a du mal à encaisser les 400 Nm de couple qui arrivent dès 1’750 trs/min et la direction est victime de remontées de couple. Combiné à un amortissement trop souple pour ce genre de routes et à une boîte automatique ZF tantôt perfectible en mode Sport, il sera difficile et peu rassurant d’emmener cette 128ti à la limite. Dommage que les suspensions ne puissent être paramétrables.

En d’autres termes, la nouvelle BMW 128ti reste efficace et agile avec un très bon ressenti au volant, mais il lui manque cette petite dose de fun que l’on prend souvent avec un véhicule propulsion. Sur route grasse/humide, le train arrière se laissera quand même prendre au jeu en entrée de courbe et la 128ti se placera avec une bonne pression sur la pédale de frein.

Notre véhicule d’essai s’affiche à un tarif de CHF 59’690.- (à partir de CHF 49’900.-). La concurrence ne manque pas dans ce segment : Ford Focus ST (280 ch, dès CHF 45’350.-), Cupra Leon (245ch, dès CHF 41’700.-), Volkswagen Golf 8 GTI (245 ch, dès CHF 46’000.-) ou nouvelle Hyundai i30N (275 ch, dès 42’090.-). Les tarifs indiqués étant ceux des modèles disposant d’une boîte automatique, notre bavaroise est donc un peu plus chère mais bénéficie d’une image de marque que ses rivales n’ont pas. Quant à Audi et Mercedes, elles ne proposent pas de modèles directement comparables, l’Audi S3 et la Mercedes-AMG A35 étant des tractions intégrales plus puissantes et plus chères qui viennent concurrencer la BMW M135i xDrive.

L’avis de Sport-Auto.ch

En enlevant à la série 1 deux des attributs principaux qui ont fait la réputation de ce modèle et de la marque, à savoir une transmission aux roues arrière ainsi qu’un moteur 6 cylindres en ligne, BMW a pris un risque conséquent. Au final, cette architecture inédite sur la série 1 n’influence que peu l’agrément de conduite en usage quotidien qui demeure excellent. Mais pour mériter pleinement l’appellation « turismo internazionale », l’apport de plus de sensations et d’émotions aurait été appréciable, notamment du côté de la sonorité. La polyvalence ainsi qu’une consommation modérée sont les atouts indéniables de cette BMW 128ti qui s’adresse principalement à une clientèle désirant une berline modérément sportive. 

gaetan[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Bonne routière
  • Comportement dynamique
  • Consommation
  • Finitions
Contre...
  • Equipements de série
  • Boîte automatique en mode Sport
  • Pas une vraie sportive
  • Caractère moteur

Merci à BMW Suisse pour le prêt de cette BMW 128ti.

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