PORSCHE
718

 

CAYMAN T

L’essai Sport-Auto.ch du 14 janvier 2020

Rédaction : Gaëtan Brunetti

 

Photographies : Gaëtan Brunetti

Quoi de mieux que de revenir parfois à l’essentiel ? Depuis 2017, Porsche a ressorti de ses tiroirs une appellation bien connue des puristes de la marque, le T pour Touring. Sortie pour la première fois en 1967 sur la mythique 911, elle désignait la finition d’entrée de gamme du modèle, basée sur une carrosserie de 912 mais avec un six cylindres légèrement dégonflé par rapport à une 911 normale. Cette appellation est donc historique et synonyme de modèle plus accessible. D’abord réitérée sur la Carrera 991.2, c’est en décembre 2018 que Porsche l’appose sur son petit coupé 2 places. Alors, vrai retour aux sources ou coup marketing bien filé ? Nous en avons pris le volant pour tenter d’y voir plus clair.

Depuis la première génération 987 sortie en 2005, le Cayman a toujours gardé sa forme générale si particulière. Version fermée du fameux Boxster, il n’y a pas de doute, sa ligne racée et ses ailes sculptées en font une vraie Porsche. Pour cette troisième génération, la recette ne change pas, mais le Cayman s’est assagi. Le bouclier avant de cette version T est commun aux versions normales et S. Arborant ces deux feux de jour de chaque côté, à la manière de petites moustaches, ces derniers se diffèrent des modèles cités précédemment seulement par leurs teintes noir foncé. L’avant de ce 718 est moins acéré que son prédécesseur, mais plus pure dans son dessin.

0-100km/h (s) : 5.3

Vmax (km/h) : 275

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 4.5

propulsion
4 cyl. 2.0L turbo
300 ch / 380 Nm
1’350 kg

Mais alors quels sont les attributs visuels de cette finition Touring ? D’extérieur, ce Cayman T se différencie de ces acolytes par des coques de rétroviseurs de teinte grise, des bandes latérales grises avec inscription du modèle en négatif, une double sortie d’échappement centrale de couleur noire ou encore des jantes Carrera S 20 pouces gris titane de série (non présentes sur notre modèle d’essai doté de la monte hivernale de 19 pouces). Autant dire que seul un œil averti saura reconnaître cette version T. A l’arrière, le bouclier aussi reste inchangé des versions basiques et S. Les phares arrière teintés (CHF 580.-) font ressortir la nouvelle signature lumineuse de ce 718. Le tout est sublimement habillé par cette teinte rouge indien.

C’est à l’intérieur que le Cayman T joue la carte de la « pureté ». Les poignées de porte sont remplacées par des lanières et le système d’info-divertissement à écran tactile de 7 pouces par un vide poche. Ce dernier est néanmoins disponible gratuitement en option, notre modèle d’essai en était équipé accompagné de l’Apple® Car Play (CHF 370.-) ainsi que du module de navigation incluant Porsche Connect (CHF 2’750.-). L’habitacle bénéficie avec l’option intérieur 718 T (CHF 2’140.-) de couleurs contrastantes ton carrosserie. Celle-ci offre les surpiqûres, les ceintures, les surtapis, les lanières, les sigles 718 brodés des appui-têtes ou encore les sièges Sport Plus bidirectionnels chauffants (CHF 510.-) avec finition Sport-Tex, tous en rouge indien. Les contre-portes et la partie supérieure de la planche de bord s’habillent de cuir noir bien fini.

En somme, rien à redire sur cet intérieur qui est digne de la notoriété de la marque. Côté tableau de bord, on y retrouve tous les éléments Porsche, avec le fameux compte tour central. L’écran digital de droite permet de voir la caméra de recul (CHF 800.-) ou encore les limitations de vitesses. Le reste de l’habitacle de notre voiture d’essai se pare du pack design éclairage (CHF 370.-) et du système de son Bose (CHF 1’440.-) accompagné d’un lecteur CD. Le Cayman, n’étant qu’un coupé deux places, offre un espace de vie et de rangement plus qu’acceptable pour sa catégorie (275 litres avec les deux coffres).

Se voulant plus racé tout en étant plus léger, l’avantage de ce Cayman T est qu’il est équipé de série du châssis sport abaissé de 20mm avec PASM, du Porsche Torque Vectoring (PTV) avec différentiel autobloquant ou encore du pack Sport Chrono, tous disponibles seulement en option sur un Cayman S. Affiché à un poids total à vide de 1’350 kg, l’argumentation du « leicht » tombe à l’eau, puisqu’il se retrouve plus lourd qu’un Cayman de base (1’335 kg) dénué de ces équipements.

Downsizing oblige, Porsche a cédé aux pressions des normes et a fait perdre deux précieux cylindres à son coupé d’entrée de gamme. C’est ainsi qu’un 4 cylindres à plat 2.0L turbocompressé de 300 ch et 380 Nm entre 2’150 trs/min et 4’500 trs/min anime le 718 Cayman T. Les spécifications sont identiques au 718 Cayman de base, alors que le 718 Cayman S revendique 50ch de plus issus d’un 4 cylindres cubant 2.5L (lire ici notre essai du 718 Boxster S). Accouplé au réservoir 64 litres (CHF 150.-), cela permet une autonomie d’environ 700 km si l’on est doux avec la pédale de droite. Une consommation moyenne de 10 l/100 km a été relevée durant l’essai, effectué principalement en mode Sport +. Le point fort de ce Cayman T, comme la plupart les Porsche, est incontestablement sa polyvalence d’utilisation.

Parlons justement de ce mode Sport +. Permettant de délivrer tout le potentiel du moteur, de raffermir les amortisseurs ou encore d’ouvrir les clapets de l’échappement (différence sonore peu perceptible), il active également le rev-matching qui peut devenir agaçant pour les puristes du pilotage. Le châssis affuté et rabaissé limite beaucoup les mouvements de caisse et le Cayman fait preuve d’une excellente stabilité en conduite sportive. Le train avant est aux petits oignons, la motricité excellente et le moteur un bonheur passé 3’000trs/min. Mais en dépit d’une commande de boite de vitesses alliant rigidité et précision, l’étagement de celle-ci est trop long. Et c’est ici que le 2.0L du Cayman T déçoit. Tirant sa deuxième vitesse jusqu’à près de 135 km/h, les relances en sorties d’épingles ou de virage serrés sont molles sur le deuxième rapport, au point de douter des 380 Nm de couple dès 2’150 trs/min… Etonnant, car la 991.2 T bénéficie elle, d’une boîte manuelle à l’étagement raccourci, plus en adéquation avec la philosophie du modèle.

En Suisse, le 718 Cayman T est équipé de base de l’extension de garantie 2+2 ans d’une valeur de CHF 2’770.- et du Porsche Swiss Package d’une valeur de CHF 3’650.-. Débutant au tarif de CHF 85’000.-, notre Touring d’essai s’élève quant à lui à CHF 96’400.-. Avec ses finitions intérieures de premier ordre et son châssis PASM de série, le 718 T est sensiblement plus cher que ses concurrentes telles que l’Alpine A110 ou la Toyota GR Supra, lesquelles sont également plus performantes. Pour écraser la concurrence, il faudra s’armer d’une version GTS ou mieux encore, GT4 (lire ici notre essai du Cayman 981 GT4).

L’avis de Sport-Auto.ch

Malgré une puissance contenue et des performances en retrait par rapport aux versions S, GTS et GT4, la conduite de ce 718 Cayman T est attachante. La combinaison d’un châssis affuté, d’une direction communicative et d’un habitacle parfait est une invitation aux kilomètres. Il ne lui manque que quelques chevaux ainsi qu’un étagement de boîte plus court pour faire carton plein.

Sportif et unique, ce Cayman T équipé de série d’équipements sportifs n’est pas beaucoup moins cher que le Cayman S (dès CHF 89’700.-) certes plus lourd, mais plus performant. Porsche s’adresse donc ici à ceux qui privilégient la sportivité et le plaisir de conduite aux performances sur papier. Alors passion ou raison ?

gaetan[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Boîte mécanique précise
  • Finitions
  • Volumes de rangement
  • Sportive polyvalente
  • Châssis affuté
Contre...
  • Prix
  • Seulement 4 cylindres
  • Boîte trop longue

Merci à Porsche Suisse pour le prêt de cette Porsche 718 Cayman T.

Tous nos essais de A à Z :

Print Friendly, PDF & Email