ROADTRIP
LA FORÊT-NOIRE EN
PEUGEOT 308 SW
225 PHEV GT

Le reportage Sport-Auto.ch du 4 août 2022

Rédaction : Bob de Graffenried
Photographies : Bob de Graffenried

Les véhicules hybrides rechargeables continuent à subir de nombreuses critiques quant à leur réelle efficience. D’après plusieurs sources, sans être rechargée, une voiture hybride rechargeable consommerait plus d’essence qu’un modèle équivalent conventionnel.

Comme l’envie d’une évasion en famille a coïncidé avec l’essai de la Peugeot 308 SW 225 PHEV, nous avons pris la direction de l’Allemagne pour nous rendre en Forêt-Noire. Une occasion idéale pour situer la consommation d’essence de cette Peugeot 308 hybride plug-in par rapport à ses concurrentes 100% thermiques. En voyage, le temps compte et nous n’avons nullement l’envie de conditionner notre itinéraire et nos arrêts en fonction des bornes de recharge… Après tout, c’est justement ça la force d’une voiture hybride rechargeable : pouvoir rouler uniquement au carburant lorsque les points de recharge habituels ne sont pas disponibles. Mais à quel prix ? C’est ce que nous avons voulu savoir.

Nous quittons notre domicile situé à proximité de Châtel-Saint-Denis. Après les 54 premiers kilomètres effectués en mode électrique (dont 49 sur autoroute), la batterie de 12,4 kWh est vide et le 4 cylindres 1.6L turbo PureTech de 180 ch démarre pour la première fois. Nous remettons l’ordinateur de bord à zéro afin de connaître, à partir de maintenant, la consommation d’essence durant notre roadtrip qui se déroulera pendant quatre jours sans recharger la batterie.

Nous passons Berne puis Bâle avant de franchir la frontière pour entrer en Allemagne. Sur les tronçons où la vitesse est illimitée, le trajet en direction de Fribourg-en-Brisgau est effectué pied au plancher autant que le trafic le permet. Même lorsqu’il n’est plus possible d’activer le mode électrique, les 225 chevaux cumulés sont présents pour des relances ponctuelles. Grâce à un tampon d’énergie permettant au moteur électrique d’assister le moteur essence, la Peugeot 308 se montre véloce et atteint facilement les 200 km/h. On atteint même 225 km/h à deux reprises avant d’être ralenti par le trafic (sa vitesse maximale est de 235 km/h). Un premier exercice loin d’être favorable pour la consommation d’essence…

Outre la présence de deux adultes et deux enfants ainsi que leurs bagages, un autre facteur défavorable à la consommation est la météo caniculaire qui nous accompagne ; il fera souvent plus de 30 degrés durant ces quatre jours. La climatisation est bruyante et mouline en permanence, essayant de stabiliser la température de l’habitacle à une dizaine de degrés de moins que la température extérieure qui atteint jusqu’à 36 degrés. La chaleur est telle que les orages ponctuant notre deuxième soirée sont bienvenus pour nous rafraîchir.

Compte tenu des nombreuses activités proposées aux familles, nous nous concentrons sur la jolie région du Titisee. Nous nous rendons notamment au Feldberg, le point culminant de la Forêt noire (1’493 m), où la route s’arrête à 1’277 m. Nous expérimentons également le célèbre bob-luge long de 2,9 km qui s’élance du Hasenhorn pour descendre sur Todtnau.

A défaut d’être réellement sportive, cette nouvelle Peugeot 308 offre un excellent toucher de route tout en étant confortable. Ses 1’687 kg à vide ne se ressentent pas trop dans les courbes, et Peugeot annonce un 0-100 km/h effectué en 7,6 secondes. Après une inscription franche du train avant, un léger sous virage apparaît ; les pneus sifflent, les enfants en redemandent, la maman un peu moins… Qu’importe, le mode Sport nous accompagne sur la plupart des portions sinueuses séparant nos lieux d’intérêt. Petit regret, l’ESP et l’anti-patinage se réactivent automatiquement à plus de 50 km/h, et la boîte automatique ne possède pas de mode 100% manuel.

En Allemagne, la vitesse maximale autorisée est de 100 km/h sur la plupart des routes nationales ; cela laisse davantage de marge qu’en Suisse et en France pour les dépassements des véhicules plus lents.

Grâce à l’énergie récupérée lors des freinages et des descentes, nous pouvons régulièrement évoluer en mode électrique dans les villages que nous traversons. L’essence « gaspillée » en dépassant les nombreux camping-cars est ainsi partiellement compensée par du roulage sans émission à basse vitesse et lors des nombreuses manœuvres de parcage. 

Le dernier jour, nous nous arrêterons au bord du très charmant lac Windgfällweiher pour une baignade et une ballade en paddle. Notre retour s’effectue en longeant le Schluchsee puis en continuant sur la Nationale 500 qui traverse la Fôret-Noire du nord au sud. Nous perdons de l’altitude à mesure que nous approchons du Rhin, que nous longeons ensuite de Dogern à Rheinfelden. Cette dernière partie, avant de reprendre l’autoroute sur sol suisse, ne présente pas vraiment d’intérêt, le paysage étant chargé de zones industrielles, à l’image de la Centrale nucléaire de Leibstadt située sur la rive gauche du Rhin.

Une fois notre domicile regagné au terme de ces quatre jours, l’ordinateur de bord affiche 6,5 l/100 km sur 677 km effectués avec la batterie vide. Hélas, il n’est pas possible de savoir le nombre de kilomètres parcourus en mode électrique, le système n’affichant cette donnée que pour le trajet courant qui se remet à zéro à chaque démarrage. Mais il est évident que le roulage sans émission a fait baisser sensiblement la consommation.

Dans ces conditions qui n’étaient pas les plus favorables (voir résumé ci-dessous), nous pouvons affirmer sans risque qu’un break essence offrant des performances équivalentes aurait consommé davantage d’essence. Pour s’en convaincre, il suffit de consulter la base de données sur le site du TCS et de sélectionner les breaks essence à traction avant de plus de 180 chevaux (par exemple, la consommation normalisée de la Volkswagen Passat 2.0 TSI DSG de 190 ch est de 7.2 l/100 km). 

Évidemment, un véhicule hybride rechargeable qui n’est pas rechargé n’atteindra jamais les valeurs de consommation indiquées par les constructeurs ; il doit être rechargé régulièrement pour être réellement efficient. Néanmoins, au vu de la consommation d’essence de 6,5 l/100 km réalisée durant ce voyage varié, il apparaît fondamentalement faux d’affirmer que, lorsqu’il n’est pas rechargé, un véhicule hybride rechargeable consomme davantage d’essence qu’un modèle thermique équivalent !

bob[@]sport-auto.ch

Conditions d’essai avec batterie vide :

Dates : 19-22.07.2022

Nombre de km après avoir vidé la batterie : 677 km
Nombre de km sur autoroute : 332 km
Nombre de km en mode Sport (conduite dynamique sur route) : env. 90 km

Vitesse maximale : 225 km/h
Vitesse moyenne : 60 km/h

Nombre de personnes : 2 adultes + 2 enfants
Température extérieure minimale en roulant : 23 degrés
Température extérieure maximale en roulant : 36 degrés
Climatisation : 22 à 24 degrés (niveau Auto 2/3)

Altitude maximale : 1’277 m
Altitude minimale : 260 m

Divers : musique et sièges massant enclenchés env. la moitié du temps

Consommation électrique : 0 kWh/100 km
(véhicule jamais rechargé, a roulé en mode électrique uniquement à l’aide de l’énergie récupérée pendant le voyage)

Consommation d’essence : 6.5 l/100 km
(+ 0 à 0,2 l/100 km d’après les vérifications faites à la pompe sur plus de 2’000 km d’essai)

Remerciements

Merci à Peugeot Suisse pour le prêt de cette Peugeot 308 SW 225 PHEV GT.

Tous nos essais de A à Z :

Print Friendly, PDF & Email