AU VOLANT DES COUPÉS
ASTON MARTIN

Le reportage Sport-Auto.ch du 4 avril 2019

Rédaction : Laurent Missbauer
Photographies : Laurent Missbauer, D.R. Aston Martin

Le Salon de Genève et le Nürburging sont deux endroits très importants pour Aston Martin. Le premier a été le théâtre de plusieurs premières mondiales au cours de ces dernières années alors que le second abrite le siège de l’AMR Performance Centre, une des principales bases de développement de la marque de Gaydon. Le service de presse d’Aston Martin Europe nous a proposé de relier ces deux endroits en effectuant un road trip de trois jours à bord de cinq modèles. Trois jours d’une fascinante immersion dans l’univers d’Aston Martin.

La première immersion a pour cadre l’espace VIP d’Aston Martin au Salon de Genève. Les locaux sont à la fois luxueux et élégants. Leurs parois comportent de nombreuses photos d’anciens modèles qui ont forgé la réputation sportive de la marque. C’est le cas notamment de la DBR1 de 1959. C’est ce modèle qui a permis à Aston Martin de signer cette année-là un retentissant doublé aux 24 Heures du Mans en s’imposant devant quatre Ferrari. C’est également une DBR1 qui, deux semaines auparavant, avait remporté les 1000 km du Nürburgring pour la troisième fois consécutive. Et c’est justement au Nürburgring que nous allons nous rendre en nous élançant depuis Genève.

Parfaitement alignées devant le château de Voltaire – à quelques kilomètres de Genève, dix Aston Martin attendent vingt journalistes européens. L’attribution des voitures s’effectue par tirage au sort. Avec mon confrère italien Matteo di Lallo, avec qui je ferai équipe trois jours durant, nous héritons d’une magnifique DB11 V8 couleur aubergine qui développe 510 ch pour un poids total de 1’760 kg. C’est une première excellente surprise.

La seconde surprise, excellente elle aussi, c’est que nous ne devons pas rouler en convoi. Nous pouvons ainsi rouler à un rythme soutenu et nous arrêter pour des pauses photos où bon nous semble. Celles-ci seront cependant limitées étant donné que l’on nous attend à une heure bien précise au Château de Germigney, un établissement membre des Relais & Châteaux qui se trouve non loin d’Arbois, dans le Jura français.

Une autre bonne surprise est le choix de l’itinéraire retenu pour cette première étape. Celle-ci a notamment emprunté le col de la Faucille qui avait accueilli deux épreuves du championnat d’Europe de la montagne en 1961 et en 1962. Le tracé de cette course de côte de plus de 10 km s’avère idéal pour mettre en avant les principales qualités de la DB11 V8, à savoir une excellente répartition des masses (49% à l’avant et 51% à l’arrière) et une non moins excellente tenue de route. Le mérite en revient à l’empattement qui est relativement long. Il garantit de ce fait une tenue de cap sans reproche et un faible transfert de charge entre les roues. Le tout accompagné par la symphonie d’un moteur 8 cylindres qui s’exprime pleinement dans le mode Sport+. Celui-ci est le plus sonore des trois modes disponibles. Il nous avait d’ailleurs déjà envoûtés lors de notre essai complet de la DB11 V8 en mai 2018.

Tout au long de la montée du col de Faucille, on relèvera que nous n’avons jamais eu l’impression de conduire une voiture de 1’760 kg. La poussée du moteur 4.0L bi-turbo de 510 ch est en effet telle que l’on oublie très vite le poids de la voiture. Après avoir escaladé le massif jurassien à vive allure, le reste du parcours s’avère plus tranquille. Nous en profitons pour quitter le mode Sport+ et rouler tantôt en mode GT (le mode de base), tantôt en mode Sport, qui offre un bon compromis entre le mode Sport+ et le mode GT. Nous essayons également les trois niveaux d’amortissements proposés en fonction de l’allure adoptée ou de l’état de la chaussée.

Aston DB11

Le lendemain matin, c’est une vieille connaissance qui nous est attribuée, en l’occurrence l’Aston Martin Vantage immatriculée KVI8 BOF que nous avons essayée en début d’année ! La présence de la pluie et un itinéraire composé essentiellement d’autoroutes à vitesses limitées, aussi bien en France qu’en Allemagne, ne nous a pas vraiment permis d’attaquer et de profiter du caractère beaucoup plus sportif de la Vantage par rapport à la DB11 V8.

Si les deux voitures partagent le même propulseur – il s’agit en fait d’une motorisation d’origine AMG, la Vantage s’avère nettement plus agile. Elle est en effet plus courte de 28 cm et affiche 230 kg de moins sur la balance. Qu’à cela ne tienne, le trajet entre le Château de Germigney, Mulhouse et la ville allemande de Fribourg en Briesgau nous a au moins permis de constater que la Vantage pouvait également être une routière capable d’avaler les kilomètres d’autoroute sans fatiguer ses occupants.

Le soleil qui daigne finalement apparaître après la pause de midi s’avère idéal pour la voiture qui nous est confiée à cette occasion. Il s’agit en effet de la version décapotable de la DB11 V8, une version qui répond à l’appellation Volante chez Aston Martin.

Avant de décapoter, nous profitons toutefois d’une vingtaine de kilomètres d’autoroute allemande à vitesse illimitée afin de «cruiser» à plus de 250 km/h, une vitesse que la DB11 Volante atteint en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire ! Et même à de telles vitesses, aucun bruit parasite ne vient perturber nos conversations. Chapeau ! Les artisans d’Aston Martin ont véritablement effectué un travail remarquable. Le toit souple à commande électrique est par exemple composé de huit couches, ce qui garantit non seulement une excellente insonorisation mais également une protection remarquable contre les intempéries.

Le retour sur sol français, avec ses routes départementales désormais limitées à 80 km/h, s’avère idéal pour enlever le haut de «notre» DB11 Volante. Le toit s’ouvre complètement en 14 secondes et cela jusqu’à une vitesse de 50 km/h.

Après être revenus en Allemagne en traversant la frontière à Saarebrück, nous mettons le cap sur le Seezeitlodge Hotel & Spa à Nohfelden.

Après une bonne nuit de sommeil, nous héritons le lendemain d’une Vantage dans une magnifique livrée lime green, la couleur emblématique des Aston Martin qui disputent le championnat du monde d’endurance. La pluie est cependant à nouveau de la partie en début de parcours. Heureusement, elle disparaît ccomme par enchantement au fur et à mesure que nous nous approchons du Nürburgring. Cela nous permet de constater que la Vantage est une véritable sportive qui n’a rien à envier aux nouvelles Porsche 911 Carrera. Bien au contraire !

Capable de passer de 0 à 100 km/h en 3,7 secondes et d’atteindre une vitesse de pointe de plus de 310 km/h, la nouvelle Aston Martin Vantage bénéficie de toute une série de systèmes électroniques qui garantissent un maximum de contrôle et de plaisir du conducteur. Ceux-ci incluent le contrôle de stabilité dynamique et la vectorisation dynamique du couple. La direction assistée électrique allie quant à elle réactivité et précision, alors que le différentiel à glissement limité à commande électronique est lié au système de contrôle de la stabilité. Cela lui permet de comprendre le comportement de la voiture et de réagir en conséquence pour diriger la puissance du moteur vers la roue concernée.

Notre road trip se termine en apothéose avec l’essai de la DBS Superleggera qui nous est remise à l’AMR Performance Centre du Nürburgring. Dans sa robe de couleur Hyper Red, elle est tout simplement magnifique. Une beauté qui va de pair avec des accélérations ahurissantes. Avec son moteur V12 bi-turbo de 5.2L qui développe 725 ch, elle abat en effet le 0 à 100 km/h en à peine 3,5 secondes. Sur une autoroute allemande, à une demi-heure du Nürburgring, il ne nous a fallu que d’un peu plus de 6 secondes pour passer de 0 à 160 km/h en mode Track. Un mode Track où le V12 hurle si fort qu’il pourrait réveiller un mort !

Avec ses performances de supercar, la DBS Superleggera est parfaitement armée pour se mesurer à la Ferrari 812 Superfast. Toutes deux avouent d’ailleurs exactement la même vitesse de pointe (340 km/h) pour un poids similaire, à savoir 1’630 kg pour l’italienne «Superfast» et 1’695 kg pour la Britannique «Superleggera». Cette dernière a par ailleurs l’avantage d’offrir deux places arrière dans un habitacle toujours aussi raffiné.

Arrivé à son comble lors des 24 Heures du Mans de 1959, le duel entre Aston Martin et Ferrari s’annonce plus serré que jamais soixante ans plus tard ! Quoiqu’il en soit, nous espérons avoir la possibilité de confirmer prochainement ces excellentes impressions lors d’un essai complet de la DBS Superleggera, qui semble se présenter comme la GT 4 places supersportive de référence. 

Remerciements

Merci au service de presse d’Aston Martin Europe pour cette invitation à ce road trip d’un peu plus de 1000km entre Genève et le Nürburgring.

Tous nos essais de A à Z :