DANS LES COULISSES
DE LA F1 AVEC
ALFA ROMEO

Le reportage Sport-Auto.ch du 12 juillet 2020

Rédaction : Laurent Missbauer
Photographies : D.R. Alfa Romeo Racing / Laurent Missbauer

La F1 constitue un vecteur publicitaire important pour les constructeurs. On en veut pour preuve la présence dans la catégorie reine du sport automobile d’Alfa Romeo, Honda, Mercedes et Renault qui y sont engagés à divers titres. A la veille du Grand Prix de Styrie, Alfa Romeo Suisse nous a invité dans les coulisses de son écurie de F1, émanation de l’entreprise suisse Sauber Motorsport.

Beat Zehnder (ci-dessus à droite), né le 9 janvier 1966, est à la fois le « team manager » et le doyen de l’équipe puisqu’il travaille chez Sauber depuis 1987 ! C’est lui qui nous fait visiter les coulisses de l’écurie, avant de nous présenter aux pilotes Kimi Räikkönen et Antonio Giovinazzi.

Casquette Alfa Romeo vissée sur la tête, surmontée de lunettes de soleil noires et d’un casque audio par le biais duquel il a pu entendre nos questions, Kimi Räikkönen s’exprime avec son ton monocorde habituel. Quelle était la première Alfa Romeo de route que Kimi Räikkönen a conduite ? Pourquoi une roue de sa monoplace de F1 s’est-elle soudainement détachée lors du Grand Prix d’Autriche ? Et qu’a-t-il ressenti lorsqu’il est sorti de la piste ?

En Suisse romande, l’ancien champion du monde de F1 bénéficie d’une notoriété accrue depuis qu’il apparaît, avant chaque grand prix diffusé sur la RTS, dans une publicité d’Alfa Romeo. Il y conduit un Stelvio Quadrifoglio de 510 ch et, lorsqu’il s’arrête à un feu rouge, une Dodge Viper noire s’immobilise à sa hauteur. Mais Kimi Raikkönen, en charmante compagnie ce jour-là, n’a aucune envie d’effectuer un démarrage foudroyant. Le message que cette publicité veut faire passer est que ce SUV est polyvalent. « Il accélère certes comme une voiture de course mais ce n’est pas son seul atout. Il est également beau, spacieux et confortable. Et puis, il peut aussi s’avérer idéal pour rouler tranquillement sur une route côtière en charmante compagnie », explique Kimi Räikkönen.

Lorsqu’on lui demande quelle était la première Alfa Romeo de série qu’il a conduite, le pilote finlandais répond qu’il s’agissait d’une version routière de la célèbre Alfa 155 qui s’imposa en DTM en 1993. Et quand on le questionne sur sa sortie de piste, survenue à plus de 200 km/h, lors du premier grand prix de la saison, il explique sans aucune émotion, fidèle à son surnom « Iceman », que la roue avant-droite est partie sans prévenir et que sans cela il aurait pu terminer dans les points. En réalité, le signal de quitter les stands était passé au vert par erreur alors qu’une des quatre roues n’avait pas encore été bien fixée.

Lors de la visite des coulisses de l’écurie Alfa Romeo Racing, Beat Zehnder nous a montré la vingtaine de jeux de roues qui sont à disposition des pilotes à chaque course. On a également pu voir les moteurs de rechange, pudiquement cachés sous une toile rouge au cas où certains des invités auraient bravé l’interdiction de faire des photos qui nous avait été imposée.

Beat Zehnder nous détaille encore l’arrière du stand d’Alfa Romeo Racing : « Ici c’est un peu comme à la NASA », rigole-t-il. « De nombreux écrans permettent aux ingénieurs de surveiller en permanence les différentes données qui leur sont transmises depuis la monoplace : température de l’huile, usure des freins, fonctionnement du moteur… Tout est analysé en temps réel par les ingénieurs qui se trouvent sur le circuit et également par ceux qui sont de permanence dans nos locaux de Hinwil dans le canton de Zurich. »

Il est temps désormais pour nous de faire plus ample connaissance avec le deuxième pilote Antonio Giovinazzi qui est d’excellente humeur. Le fait qu’il a réussi à terminer la première course de la saison dans les points, en se classant 9ème devant la Ferrari de Sebastian Vettel, n’y est pas étranger. Sa chaleur toute latine est aux antipodes de la froideur de « Iceman » qui n’a jamais beaucoup aimé le « jeu » des questions et des réponses avec la presse. Interviewé l’année passée par le quotidien alémanique « Blick », Kimi Räikkönen avait d’ailleurs répondu sans rire que s’il devait choisir entre un rendez-vous chez le dentiste ou un entretien avec un journaliste, il préférerait aller chez le dentiste !

Lorsque nous avons demandé à Antonio Giovinazzi quelle était la première Alfa Romeo qu’il avait conduite, il nous a répondu la 159 de son père. Quant à savoir quelles étaient les Alfa Romeo anciennes et actuelles qu’il aimait le plus, sa réponse fuse : « C’est l’Alfetta avec laquelle Alfa Romeo a remporté le premier championnat du monde de F1 en 1950 et que j’ai eu le privilège de piloter lors d’une démonstration. Sinon, pour tous les jours, c’est l’Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio qui a mes faveurs. Elle est très sportive avec ses 510ch. Mais si j’avais une famille, je dirais l’Alfa Romeo Stelvio Quadrifoglio avec qui elle partage le même moteur. »

A partir du Grand Prix d’Autriche, la combinaison d’Antonio Giovinazzi ne comporte plus l’inscription Giulia – la combinaison de Kimi Räikkönen porte quant à elle l’inscription Stelvio – mais bien les cinq lettres GTAm, du nom de la nouvelle série spéciale de la Giulia d’Alfa Romeo : « Elle dispose de 540ch et ses lignes sont très agressives. Je n’ai cependant pas encore eu l’occasion de la conduire. Je compte sur Ilaria Briolini d’Alfa Romeo pour qu’elle me propose rapidement un essai », sourit Antonio Giovinazzi.

On relèvera que l’Alfa Romeo Giulia GTAm a été présentée en première suisse au Tessin, dans les locaux d’Axel Marx, un des plus grands collectionneurs d’Alfa Romeo au monde. L’auteur de l’article a eu le privilège de visiter à deux reprises sa collection en 2013 et, depuis, celle-ci s’est enrichie de nombreux modèles, notamment des Alfa Romeo construites au Brésil. Parmi les fleurons de cette collection, on relèvera une 6C 1500 de 1928, une 6C 1750 Gran Sport Brianza de 1932 et la très rare 2000 Sportiva de 1954 dont il n’existe que deux exemplaires ! La collection d’Axel Marx (photographié ici à côté de sa 2000 Sportiva) est très complète car on y trouve même une ambulance Alfa Romeo et une Arna, pour ne citer que deux modèles dont l’image ne correspond pas exactement à celle du « cuore sportivo » !

Remerciements

Merci à Alfa Romeo Suisse pour cette invitation.

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