ALFA ROMEO
GIULIA VELOCE
Q4 280 ch

L’essai Sport-Auto.ch du 7 novembre 2017

Rédaction : Laurent Missbauer
Photographies : Bob de Graffenried, Gaëtan Brunetti

Avouons-le d’entrée, la nouvelle Giulia Veloce est une Alfa Romeo très réussie. Et avec ses 280 ch, elle a le mérite d’être bien plus raisonnable que la Giuila Quadrifoglio de 510 ch qui nous avait enthousiasmés lors de notre essai en début d’année avec sa boîte manuelle à six vitesses et son retour à la propulsion. Mais le fait qu’elle soit plus raisonnable ne signifie pas qu’elle ne distille pas, elle aussi, un véritable plaisir de conduite.

Sur le papier, la nouvelle Alfa Romeo Giulia Veloce 2.0 Essence Q4 a toutes les cartes en règle pour se faire une place au soleil sur le marché suisse des berlines sportives. Comme son nom l’indique, elle dispose de quatre roues motrices, une caractéristique très prisée sous nos latitudes. Mais le système Q4 All-Wheel Drive d’Alfa Romeo offre l’avantage de n’entrer en action que lorsque cela s’avère nécessaire. Voyons cela de plus près.

0-100km/h (s) : 5.2

Vmax (km/h)

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 5.7

4×4
4 cyl. 2.0L turbo
280 ch / 400 Nm
1’605 kg

Dans des conditions normales, la Giulia Veloce se comporte donc comme une propulsion avec 100% du couple renvoyé à l’arrière. Et lorsqu’on s’approche de la limite d’adhérence, le système Q4 transfère en temps réel jusqu’à 50% du couple au train avant. Il n’y a du coup aucun sous-virage et l’on peut attaquer les courbes et les lacets sans aucune appréhension. Un vrai bonheur sur nos routes de montagnes. C’est en tout cas ce que nous retiendrons d’un aller-retour Fribourg-Martigny en passant par le col des Mosses.

Le plaisir de conduite que distille la Giulia Veloce n’est pas étranger au bouton rotatif qui se trouve sur le tunnel central et sur lequel on distingue les trois lettres DNA. Celles-ci ne signifient pas ici Dynamic, Normal et All-Weather mais bien Dynamic, Natural et Advanced Efficiency, les trois modes qui permettent au système Alfa DNA de dernière génération d’agir sur le moteur, le volant, les suspensions et la boîte de vitesses afin d’en modifier les différents paramètres.

La Giulia Veloce peut ainsi être adaptée à des styles de conduite bien différents. On choisira ainsi le mode Dynamic lorsqu’il s’agit d’adopter une allure sportive, le mode Natural pour un style de conduite que nous qualifierons d’allegro ma non troppo pour utiliser une métaphore musicale et le mode Advanced Efficiency pour un style de conduite économique.

C’est bien entendu le mode Dynamic que nous avons sélectionné sur le col des Mosses. La direction, déjà très précise en mode Natural, l’est encore davantage et commande au doigt et à l’œil un train avant lui aussi très précis. Bien servie par sa suspension pilotée, d’excellents freins et sa boîte ZF à huit vitesses – une des meilleures boîtes automatiques du marché – la Giulia Veloce s’est avérée d’une redoutable efficacité.

Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes ? On serait tenté de répondre de façon affirmative même si la bande son du moteur ne reflète guère la sportivité de son comportement routier. Alors que l’Audi TT RS de 400 ch, essayée également sur le col des Mosses, avait fait résonner la symphonie de son moteur cinq cylindres des kilomètres à la ronde, la Giulia Veloce s’est avérée pour le moins discrète pour utiliser un euphémisme.

Si cette discrétion apparaîtra comme un défaut aux conducteurs qui ne manifestent pas de scrupules à troubler la quiétude de riverains, elle constituera en revanche un point positif pour tous ceux qui apprécient de rouler à un rythme soutenu sans pour autant réveiller… les morts ou le législateur. Ce dernier, devant la recrudescence de voitures toujours plus bruyantes, pourrait bien imposer à l’avenir des sourdines ou des systèmes comme le R-Sound Effect de la Renault Clio RS Trophy qui ne diffuse un bruit de moteur artificiel qu’à l’intérieur de l’habitacle !

A l’intérieur, cela ne fait aucun doute qu’Alfa Romeo a accompli de nets progrès au niveau de la finition, de l’assemblage et du choix des matériaux. Nous l’avions déjà relevé cet été lors de l’essai du Stelvio, premier SUV de la marque au serpent. Cela a d’ailleurs frappé le propriétaire de trois anciennes Alfa Romeo Giulia d’il y a plus de 40 ans qui, malgré la période automnale de notre essai, n’a pas hésité à ressortir l’une d’entre elles pour une brève séance de photos dans la campagne fribourgeoise.

Non seulement l’habitacle est beau mais, en plus, les commandes sont intuitives et bien placées, que ce soit sur le volant, la console centrale ou encore pour la climatisation. Le seul bémol concerne la navigation GPS pour laquelle il aurait été judicieux de disposer d’un écran tactile. En effet, si pour la majorité des fonctions, le déplacement à travers les menus ne pose pas de problème par le biais de la molette centrale, il n’est par contre pas des plus aisés pour sélectionner une adresse en devant tourner celle-ci pour sélectionner chacune des lettres, et surtout des traits d’union, de notre destination.

D’autres progrès ont également été enregistrés dans les modes de conduite proposés. Celui dénommé Advanced Efficiency qui, pour reprendre les propos des responsables d’Alfa Romeo, « maximise les économies d’énergie », permet ainsi lors des décélérations de rouler en roues libres, comme cela est déjà proposé depuis quelques années par la concurrence, notamment allemande. En roulant avec le mode Advanced Efficiency, nous avons relevé des valeurs intermédiaires de 6.0, 7.5 et 7.9 l/100km relativement proches des 6.4 l/100km annoncés par le constructeur pour une consommation extra-urbaine. Cela est également dû à la présence de huit vitesses, le compte-tours n’indiquant que 1’900 trs/min à 120 km/h sur le huitième rapport. La consommation moyenne enregistrée sur un total de 1’125 km s’est en revanche élevée à 10.3 l/100km, ce qui n’est pas exagéré pour une voiture de 280 ch compte tenu des kilomètres parcourus à rythme soutenu.

L’avis de Sport-Auto.ch

Commercialisée à partir de CHF 58’150.-, l’Alfa Romeo Giulia Veloce Q4 de 280 ch est très réussie et constitue une alternative de choix face aux Audi A4 et BMW série 3. Et si elle est beaucoup plus raisonnable que la Giulia Quadrifoglio de 510 ch facturée CHF 30’000.- de plus, elle distille quand même un véritable plaisir de conduite. Cela avec des accélérations de premier ordre (de 0 à 100 km/h en 5.2 secondes), une des meilleures boîtes automatiques du marché et une magnifique ligne qui, à quelques détails près, est identique à celle de la Giulia Quadrifoglio. Au final, on ne pourra que regretter l’absence d’une version break, qui à n’en pas douter, aurait dopé le volume des ventes en Suisse.

laurent[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Ligne magnifique
  • Agrément boîte ZF
  • Comportement sportif
  • Plaisir de conduite
  • Finitions en nets progrès
Contre...
  • Sonorité trop discrète
  • Ergonomie navigation GPS
  • Pas de version break

Merci à FCA (Fiat Chrysler Automobiles Switzerland SA) pour le prêt de cette Alfa Romeo Giulia Veloce.

Tous nos essais de A à Z :

Print Friendly, PDF & Email