ALPINE
A290

L’essai Sport-Auto.ch du 15 avril 2025

Rédaction : Nicolas Mari
Photographies : Nicolas Mari, Alpine

Alpine a dévoilé en 2024 son tout premier modèle à motorisation 100% électrique : l’A290. La mission principale de cette petite compacte ? Ouvrir la marque à un public plus large, par la forme de cette “hot hatch” basée sur la plateforme de sa petite sœur, la Renault 5 E-Tech Electric. Au menu de cette gamme A290: choix entre 180 ch et 220 ch, poids de 1479 kg, et optimisations sensées offrir un feeling de conduite précis et agile. Est-ce que la recette est convaincante ? Premier contact au volant d’une Alpine A290 GTS en teinte “Blanc Nival”. 

L’Alpine A290 et la Renault 5 E-Tech Electric, à peine sorties de leurs lancements en 2024, ont reçu la distinction “Car of the Year” (COTY) 2025. On retrouve des points en commun avec la stratégie de lancement dAbarth, qui s’était s’introduit dans l’ère électrique avec sa 500E en 2022, à la différence que la Fiat 500E avait terminé à la 2ème place du classement COTY en 2021. Les deux marques, issues de préparateurs emblématiques, ont misé sur leurs compactes iconiques respectives pour cette transition électrique. L’Alpine A290 est, elle, descendante de la R5 Alpine des années 80, qui avait obtenu un palmarès en rallye remarquable, tant au niveau des amateurs qu’en mondial. De nombreux clins d’œil stylistiques rappellent cette filiation : phares à croix inspirés de la compétition, ailes larges ou encore marquage latéral sur les portières arrière, prolongé par un petit becquet type ducktail” qui traverse le coffre. Les proportions offrent une allure musculeuse à ce modèle de 1,82m de large. 

À l’intérieur, l‘architecture du tableau de bord est calquée sur celle de la Renault 5, et c’est au niveau des finitions et petits détails que l’A290 se différencie. Exit l’embout du levier de vitesse derrière le volant, on retrouve les boutons D, N et R sur la console centrale comme dans une Alpine A110. Les matériaux en cuir Nappa au ton “bleu profond”, combiné avec les sièges à lignes blanches d’origine sur cette version GTS, donnent une bonne impression de qualité à l’intérieur. À l’image des Fiat et Abarth 500e, qui intégraient des clins d’œil à la ville de Turin, Alpine joue elle aussi sur le registre des “easter eggs : on découvre par exemple un discret coq français sérigraphié sur le pare-brise. 

Le nouveau volant en cuir Nappa inclut un bouton Overtake et des molettes comme en F1, la marque française est toujours engagée au plus haut niveau. L’écran en face du conducteur peut être personnalisable, et le système d’infodivertissement central est composé des programme GAS (Google Automotive Services), avec Google Maps intégré et constamment mis à jour. Alpine mise aussi sur la Gamification, avec un programme “Challenges”, conçu pour des petits défis de conduite (sur route fermée). On retrouve aussi une fonction “Coaching”, fidèle à l’objectif de cette A290 : accompagner les clients Alpine dans la transition vers l’électrique.  

Malgré l’absence d’un moteur thermique, la voiture ne dispose pas de coffre avant, à cause de la présence de la pompe à chaleur du véhicule. Il faudra donc se contenter des 326 litres du coffre arrière. De plus, les claquements des portières à leur fermeture ne renvoient pas une impression sonore particulièrement qualitative, tout comme la carte qui fait office de clé… mais on chipote. Place maintenant à la conduite! 

Première surprise : dès nos premières minutes de conduite, effectuées directement sur un parcours sinueux, l’agilité et l’équilibre de la voiture met instantanément en confiance. Le train avant est précis et l’arrière joueur, sans être instable. Grâce à son empattement court de 2.53m privilégiant l’agilité et la vivacité dans le comportement, les ingénieurs d’Alpine ont voulu recréer un “Skateboard feeling”, amusant pour le conducteur. La direction est consistante, et son rayon de braquage de 10,2m est avantageux en ville. 

Contrairement à son aïeule la R5 Turbo, l’A290 n’est pas propulsion mais traction avant. Ses 220 chevaux suffisent à se faire plaisir sur les petites routes sinueuses, tout en restant dociles au quotidien. L’accélérateur est progressif et dosable, sans effet “on/off” brutal. Nous avons toutefois retrouvé une tendance des roues avant à chercher la route lors des accélérations franches sur routes bosselées, mais cela peut s’expliquer par la monte de pneumatiques hivernaux de notre modèle d’essai. Sous les jantes de 19 pouces, on retrouve des disques de frein de 320 mm identiques à ceux de l’Alpine A110. Notre court essai ne nous a cependant pas permis d’en explorer les limites, mais la pédale de frein offre un bon ressenti en utilisation normale.  

Lors des accélérations, le retour sonore Alpine Drive Sound est bien calibré et essaie de combler l’absence de sensations mécaniques. Il reste discret et non gênant, avec deux niveaux de réglage, allant d’une tonalité légère à une ambiance plus sportive. L’animation du compteur de vitesse, résolument inspirée de l’univers du jeu vidéo, peut aussi galvaniser le conducteur lorsque la pédale de droite est enfoncée à fond. Les 4 modes de conduite (Save, Normal, Sport, Perso) sont facilement sélectionnables sur le volant. En revanche, on ne retrouve pas de palettes pour moduler le niveau de régénération au freinage moteur, mais une molette située à gauche du volant. À titre personnel, j’aurais trouvé plus pratique de pouvoir ajuster l’intensité de la régénération sans devoir déplacer sa main sur le volant, comme sur une Cupra Born VZ par exemple. 

L’Alpine A290 montre une bonne polyvalence dans tous types de trajets. On retrouve de série le régulateur de vitesse adaptatif et les 26 aides ADAS, dont l’activation est rapidement paramétrable par un bouton à gauche. Avec sa batterie de 52 kWh, l’autonomie à la fin de notre trajet de 85km et 1h45 sur routes secondaires majoritairement plates affichait 70%. La voiture est compatible avec les bornes 100 kW, qui rechargeront la batterie de 15% à 80% en 30 minutes.  

La gamme A290 est séparée en 4 versions, et commence avec l’A290 GT (180 ch, CHF 37’700.-), qui reçoit déjà un équipement de base assez riche, comprenant ses sièges en tissu et les capteurs de stationnement avant arrière avec caméra de recul. Vient ensuite l’A290 GT Premium (CHF 41’100.-), typée confort avec un équipement intérieur enrichi, puis l’A290 GT Performance (CHF 40’900.-) qui, elle, bénéficie d’un saut de puissance à 220 ch. Finalement, notre version GTS (CHF 43’700.-) se place au sommet de la gamme, bénéficiant de tous les équipements précédents et étant reconnaissable par ses cadres de fenêtre extérieurs en bleu.  

Alpine enrichira bientôt sa gamme avec l’arrivée d’un crossover 100 % électrique, baptisé A390. Chez Alpine, les modèles dont le nom se termine par “90” sont pensés pour une utilisation quotidienne. L’A290 s’inscrit donc dans cette logique : une compacte sportive et polyvalente, utilisable tous les jours. Aucune version à transmission intégrale n’est prévue pour le moment… ce qui aurait pourtant été un atout en conditions hivernales, et une manière de rivaliser avec la Toyota GR Yaris sur la neige. Pour les amateurs de sensations plus radicales, il faudra se tourner vers la spectaculaire Renault 5 Turbo 3E, et ses 540 ch transmis aux roues arrière. Ca promet! 

L’avis de Sport-Auto.ch

Avec cette version électrifiée et vitaminée de la Renault 5, Alpine soigne son entrée dans le monde des compactes électriques sportives. Beaucoup de détails séduisent et font sourire, aussi bien volant en main qu’à l’arrêt. Reste à voir si elle réussira vraiment à réinventer ce segment de “hot hatch”, qui avait tant plu et convaincu à l’époque. La partition semble juste, et le succès du coupé A110 a assurément boosté la confiance de la marque française au moment de concevoir et lancer l’A290. Un essai plus long dans des conditions variées nous permettra de valider définitivement nos premières impressions positives.  

nicolas[@]sport-auto.ch

Merci à Renault Suisse pour l’invitation aux essais presse de l’Alpine A290, du côté de Schaffhouse.

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