FORD
MUSTANG GT V8
FASTBACK MY2018

L’essai Sport-Auto.ch du 26 septembre 2018

Rédaction : Bob de Graffenried
Photographies : Bob de Graffenried

A la conquête de l’Europe, la Ford Mustang de 6ème génération est arrivée en 2015 pleine de promesses sur le plan technique, sans oublier sa qualité de fabrication également en progrès. Si les premiers essais furent très optimistes, certains n’ont pas hésité à dire que face à la concurrence européenne et asiatique, il manquait encore à la Mustang un petit quelque chose pour attirer davantage de nouveaux clients. Ainsi, malgré son prix très attractif, nous vous avons évoqué à demi-mot un certain manque de sportivité lors de l’essai de la version 5.0L GT Convertible. Cela en grande partie dû au comportement de la boîte automatique, au poids élevé, ainsi qu’à une sonorité trop discrète.

Et ce n’est sans doute pas pour rien si à la fin de l’année passée – soit seulement deux ans après son arrivée en Europe – Ford a décidé de revoir sa copie. Après un premier contact mené par mon collègue Laurent au mois de mai, voici pour moi l’occasion d’essayer cette nouvelle mouture. Invité par Ford Suisse sur les bords du lac Léman, mon essai ne sera pas plus long que celui de mon collègue, mais j’aurai au moins l’avantage d’évoluer en terrain connu puisque je partirai de Morges pour une matinée à bord d’une Ford Mustang 5.0L GT Fastback « Orange Fury », l’un des trois nouveaux coloris. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette couleur « claque » vraiment !

0-100km/h (s) : 4.3

Vmax (km/h) : 250

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 3.9

propulsion
8 cyl. 5.0L atmo
451 ch / 529 Nm
1’756 kg

Si la face arrière demeure identique (on note tout de même un nouveau diffuseur), l’avant adopte un regard encore plus agressif avec de nouveaux blocs optiques plus acérés. A l’intérieur, je remarque immédiatement le nouveau combiné d’instrumentation 100% numérique qui a remplacé les traditionnels compteurs. Mais les évolutions les plus intéressantes sont celles qu’on ne voit pas !

En partant de Morges, le terrain de jeux idéal n’est autre que le col du Marchairuz. Ce dernier est par ailleurs très peu fréquenté en ce jeudi matin. Mais avant cela, je vais prendre en main la bête sur la vingtaine de kilomètres rectilignes qui me permettent de rallier Bière. Il n’en faut pas moins pour prendre la mesure de ce coupé de 4,78 m (soit 11 cm de plus qu’une BMW série 4, également plus étroite de 4 cm).

L’instrumentation numérique est attrayante et lisible. Le compte-tours donne l’impression d’imiter la silhouette d’un turbocompresseur, mais les américains ont toujours préféré les moteurs atmosphériques ! C’est peut-être moi qui me fais des idées. D’ailleurs, le V8 de 5.0L dénué de toute suralimentation développe désormais 451 ch, soit 30 ch de plus que dans la version précédente. Le 0 à 100 km/h passe ainsi de 4.8 à 4.3 secondes !

L’ensemble des commandes se gèrent assez facilement, et cette nouvelle Mustang est équipée du système de navigation avec le SYNC3 (CHF 1’600.-), plus rapide et plus évolué que le SYNC2 équipant le millésime 2017.

Ce premier trajet tranquille me permet de jouer avec les modes de conduite – un mode individuel nommé MyMode a fait son apparition – et de découvrir les réglages de sonorité du nouvel échappement à clapet, reconnaissable visuellement par ses quatre sorties. Alors que la voiture reste assez discrète par défaut, je vais passer directement l’échappement en mode « Circuit ». Première révélation : la Ford Mustang 5.0L GT nous offre enfin une sonorité digne de son calibre : le V8 est immédiatement reconnaissable, à la fois rauque et mélodieux, à écouter brièvement dans la vidéo ci-dessous.

L’autre grande nouveauté concerne la boîte automatique. Alors qu’elle avait été qualifiée « d’un autre âge » par mon collègue lors de notre essai l’année passée, celle-ci s’est vue remplacée par une nouvelle boîte à 10 rapports rapprochés. Censée révolutionner la conduite et les performances selon Ford, je dois avouer avoir rapidement des doutes quant à ses prestations réelles. Si l’étagement demeure parfait pour la route – à fond, on passe du 2ème au 3ème rapport vers 90 km/h – la réactivité n’est pas au niveau de la concurrence, laissant apparaître un patinage du convertisseur lors des relances. Dommage que Ford n’ait pas opté pour une boîte ZF telle que celle utilisée par Alfa Romeo ou BMW par exemple, qui, tout en étant aussi à convertisseur, aurait permis d’encore mieux exploiter cette cavalerie !

Me voici prêt à enchaîner quelques allers-retours sur les virolets du Marchairuz. Je vais naturellement passer la boîte en mode manuel et choisir le mode de conduite « Circuit » afin de bénéficier du comportement le plus brutal. D’emblée, le nouveau châssis optionnel MagneRide (CHF 2’000.-) se raffermit et me fait ressentir toutes les aspérités, alors que la Mustang s’était montrée plutôt confortable jusque-là. En augmentant le rythme sur la deuxième montée, je vais même rétrograder en mode « Sport » afin de bénéficier d’un tarage de base un peu moins ferme sur les compressions. Toutes aides à la conduite désactivées, je n’ai d’autre choix que de dompter ce cheval en furie !

Les bancs de brouillard matinaux se sont dissipés, mais le soleil peine à percer, laissant l’asphalte fraîche encore humide par endroits. Dans ces conditions, le train arrière glisse progressivement et sans surprise à la remise des gaz dans les épingles. L’exercice est sain et naturel, avec pour cause un train arrière plus léger que l’avant. Les 451 ch passent toutefois étonnamment bien au sol sur chaussée sèche, et le train avant, précis et mordant, ne semble plus autant souffrir du poids du V8 que par le passé.

Le surplus de puissance et le nouveau châssis, bien plus ferme dans les modes Sport et Circuit que sur l’ancienne déclinaison, transfigurent la Ford Mustang sur les changements d’appuis. Et que dire de la sonorité du V8, enfin libéré ! Je note toutefois une inertie élevée de la transmission au relâché des gaz à hauts régimes, perturbant l’attaque immédiate sur les freins, la voiture continuant sur son élan. J’aurais été curieux d’essayer la boîte manuelle, celle-ci ayant également été revue et dotée maintenant du rev-matching. A mon avis, cette dernière doit offrir un agrément supérieur en conduite sportive.

Enfin, les superbes sièges Recaro (CHF 2’000.-) équipant ma voiture d’essai procurent un maintien supérieur aux sièges de série sans être inconfortables.

L’avis de Sport-Auto.ch

Bien qu’elle bénéficie de 10 rapports et soit plus rapide que sa devancière, la boîte automatique m’a laissé quelque peu sur ma faim, au point d’avoir envie d’essayer la boîte manuelle, cette dernière ayant été aussi améliorée.

Mais pour le reste, la Ford Mustang 5.0L GT V8 MY2018 s’avère être bien plus qu’une simple mise à jour puisque les évolutions techniques sont multiples, avec notamment un gain de puissance de 30 ch, un échappement à clapet inédit, ainsi qu’un châssis actif MagneRide qui améliore son comportement routier tout en gagnant en polyvalence. En bref, des améliorations substantielles qui augmentent indéniablement sa sportivité : la voici enfin, la Mustang GT V8 qu’on attendait !

bob[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Rapport performances/prix
  • Nouveau châssis actif
  • Nouvel échappement à clapet
  • Sièges Recaro
  • GT légendaire
Contre...
  • Boîte auto : mieux mais pas top
  • Dimensions américaines
  • Pas de start-stop

Merci à Ford Suisse pour l’invitation à essayer la Ford Mustang 5.0L GT.

Tous nos essais de A à Z :

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