ABARTH

500E

L’essai Sport-Auto.ch du 7 mai 2024

Rédaction : Anthony Monnier
Photographies : Anthony Monnier & Bob de Graffenried

Dans le monde en évolution rapide des véhicules électriques, l’Abarth 500E se présente comme une interprétation audacieuse et électrifiée du célèbre modèle du constructeur italien. Intégrant la sportivité de la marque Abarth, la vivacité d’un entraînement électrique et un poids contenu pour un véhicule de cette catégorie, cette 500E propose un concept intéressant, qu’il nous tardait d’essayer plus longuement que lors de notre première mise en main l’année passée.

L’Abarth 500E conserve le design iconique de la Fiat 500, mais avec des touches agressives et sportives qui signalent son tempérament fougueux, à l’image de la face avant redessinée avec de larges prises d’air et des jantes spécifiques en 18’’ (incluses dans le paquet d’options “Turismo”, + CHF 4’000.-) qui accentuent son profil dynamique. Les dimensions restent compactes, idéales pour un véhicule urbain, tout en offrant une forte présence sur la route d’autant plus avec cette teinte Acid Green (incluse dans le paquet d’options “Scorpionissima”, + CHF 1’000.-). On retrouve également le scorpion d’Abarth et le 500 de Fiat à de multiples endroits, comme dans les fonds de poignées de porte, les pédales ou encore dans les feux arrière.

0-100km/h (s) : 7.0

Vmax (km/h) : 155

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 9.55

Traction
1 moteur électrique
155 ch / 235 Nm
1’480 kg

L’intérieur dégage une ambiance qui marie technologie et sportivité, à l’image du tableau de bord complètement digital, ou de la planche de bord garnie d’alcantara, entourée par une baguette d’aluminium. Le toit vitré panoramique permet un éclairage naturel de l’intérieur. Les sièges chauffants – avec appuie-tête intégré – offrent un bon maintien latéral mais leur assise reste relativement haute et droite, comme dans la Fiat 500, ce qui pourrait être dérangeant pour certains.

L’espace aux places arrière demeure limité, de même que le volume du coffre. On constate une réelle volonté de la part d’Abarth de contenir le poids du véhicule – 1480 kg – en enlevant des éléments superflus, comme les cadres intérieurs des portières qui ne sont pas revêtus de caches, laissant ainsi apercevoir la couleur de la carrosserie.

 

L’ergonomie de la planche de bord facilite l’accès à toutes les fonctions essentielles avec, notamment, des boutons physiques pour le contrôle de la ventilation et de la boîte de vitesses. Un compartiment permet de recharger son téléphone par induction, tout en ayant une connexion sans fil à l’Android Auto ou l’Apple Car Play.

Après cette revue des fonctionnalités, place à la conduite ! Je dois l’avouer, cette expérience de conduite a été exquise et perturbante à la fois : je n’ai rarement eu autant de plaisir à conduire un véhicule électrique ! Cette légèreté alliée au couple instantané du moteur électrique lui confère une réactivité et un dynamisme notoire. Cela a également été perturbant car cette Abarth 500E demeure le seul véhicule à avoir influencé mon comportement de conduite. En effet, ma conduite quotidienne est plutôt coulée, cherchant à éviter les accélérations et les freinages brusques. Mais cette italienne nous incite à faire tout le contraire ! Et c’est ce qui va se passer durant tout l’essai : j’ai en main un kart et non une voiture ! Les freins sont mordants, endurants et la quasi-absence de son provenant du moteur me fait mettre le pied au plancher à chaque accélération – le 0 à 100 km/h est avalé en 7 secondes – et la suspension ferme m’incite à prendre les virages avec un fort appui, et avec grand plaisir également ! 

Malgré le couple important transmis aux roues avant et la motricité montrant parfois ses limites, la direction demeure précise. On peut se laisser à rêver d’une version en traction intégrale… En effet, avec l’important couple envoyé par le moteur électrique sur le train avant, un phénomène particulier se produit en sortie de virage : la voiture ne va pas débraquer comme la plupart le feraient, où il suffit de lâcher le volant qui va naturellement revenir à son point milieu. Dans le cas présent, si on ne ramène pas expressément le volant, la voiture va continuer sur sa trajectoire courbe.

Cette Abarth dispose de trois modes de conduites, Turismo, Scorpion Street et Scorpion Track, qui agissent sur la direction, l’antipatinage, la puissance maximale délivrable, la sensibilité de l’accélérateur et le frein régénératif. En effet, l’activation de ce dernier est dépendante du mode choisi. Par exemple, en mode Scorpion Street, celui-ci ne sera pas activé. Il aurait néanmoins été préférable de disposer d’une commande d’activation dédiée et indépendante. De plus, en conduite urbaine, la transition entre le frein électrique et le frein mécanique, juste avant l’arrêt, peut être perfectible.

L’Abarth 500E dispose du standard d’aides à la conduite, à savoir un régulateur de vitesse non adaptatif, un radar anti-collision, une surveillance de voie semi-dynamique, mais pas active et un radar de parking. Un détail très surprenant mérite d’être relevé : la possibilité pour la voiture d’émettre un son artificiel pour simuler le moteur thermique. Peu intuitif à activer via les menus du tableau de bord, ce son prête à sourire : un légère ressemblance au 4 cylindres thermique du constructeur, au ralenti, qui se maintient tout du long, alors qu’une sorte de bourdonnement va monter en fréquence quand on appuie sur la pédale d’accélérateur. Cela est d’autant plus incompréhensible que le son du moteur électrique est très plaisant mais malheureusement trop discret. Il rappelle celui des prototypes hybrides du championnat du monde d’endurance ou celui des moteurs de Formule E. Une simple amplification de ce son aurait largement suffi et aurait même apporté davantage de caractère à cette Abarth 500E.

Avec une capacité de la batterie de 42 kWh, l’autonomie selon le cycle WLTP est de 265 km. La consommation s’est élevée à 14 kWh/100 km sur notre parcours d’essai. Elle est inférieure aux 18.1 kWh/100 km indiqués par le constructeur. Cette batterie de petite taille permet tout de même de couvrir la majorité des trajets quotidiens. En cas de trajets plus longs, la recharge rapide est possible, en 85 kW, passant de 0 à 80% en 35 minutes.

Avec un tarif de base de CHF 37’990.-, l’Abarth 500E de notre essai, en finition “Scorpionissima” est affichée à CHF 42’990.-. Face à celle-ci, la concurrence est nombreuse avec, à puissance semblable, l’Opel Corsa Electric GS, de 156 ch à CHF 34’990.- en tarif de base; à puissance inférieure, les Peugeot 208e GT de 136 ch à CHF 34’950.- et Renault Zoe de 136 ch à CHF 31’300. Enfin, à puissance légèrement supérieure, on citera la Mini Electric de 184 ch à CHF 40’690.

L’avis de Sport-Auto.ch

Proposer une version électrique d’un modèle aussi emblématique n’était pas chose facile pour le constructeur italien. D’autres s’y sont essayé avec plus ou moins de succès ou d’embonpoint, à l’image de Ford avec sa Mustang Mach E. Force est de constater que le résultat final est très réussi ! On retrouve ce dynamisme et cette réactivité propre à la marque au Scorpion et cette Abarth 500E a même dépassé mes attentes vis-à -vis d’une voiture électrique, tant elle est plaisante à conduire et incite son conducteur à exploiter pleinement son potentiel. Son tarif, certes légèrement au-dessus de ses concurrentes, n’est pas excessif et se fera vite oublier par son design et par les sensations que son conducteur éprouvera à son volant !

anthony[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Dynamique, réactivité
  • Look
  • Design intérieur
  • Maniabilité
Contre...
  • Suspensions parfois trop fermes
  • Gestion du freinage régénératif

Merci à Abarth Suisse pour le prêt de cette Abarth 500E.

Tous nos essais de A à Z :

Print Friendly, PDF & Email