RENAULT
SYMBIOZ
E-TECH 160

L’essai Sport-Auto.ch du 24 juin 2025

Rédaction : Nicolas Mari
Photographies : Nicolas Mari, Renault

Quand une marque présente un nouveau modèle restylé plus puissant et performant que celui qu’il remplace, cela peut paraitre banal mais cela retient forcément notre attention. C’est le cas de Renault qui, fait assez rare pour être souligné, nous propose de tester sur ce Symbioz un nouveau moteur 4 cylindres atmosphérique avec 1.8 l de cylindrée, améliorant et remplaçant l’ancienne mécanique qui se contentait de 1.6 l et 145 ch. Alors comment se comporte ce nouveau Symbioz dans sa finition Esprit Alpine ? Est-il aussi capable d’hausser le rythme et ne pas se limiter à une vocation de transporteur du quotidien, ce qui est sa mission originelle ? Petit parcours d’essai autour de la piste d’essais de Mortefontaine, en direction de Chantilly, pour le découvrir. 

La Renault Symbioz est une nouveauté dans la gamme de la marque au losange. Ce SUV compact hybride de segment C, positionné entre le Captur et l’Austral, vise à récupérer la clientèle de l’ex Scenic en misant sur un habitacle spacieux et un grand volume de coffre. Par rapport à un Captur, elle est allongée au niveau de son porte-à-faux arrière de 18cm, atteignant 4.4 m de longueur.  

0-100km/h (s) : 10.6

Vmax (km/h) : 170

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 9.15

traction
4 cyl. 1.8L
+ 1x mot. électrique
160 ch / 170 Nm
1465 kg

Le design extérieur est soigné, avec notamment des demi-losanges intégrés aux LED des phares inférieurs à l’avant. Élégamment intégré à ceux-ci, on retrouve un passage redirigeant l’air vers les roues. Notre exemplaire en teinte Rouge Flamme (de série) est chaussé de jantes 19 pouces “Alpine Elixir qui lui confèrent une allure agréable. À l’arrière, une nouvelle signature lumineuse affinée apporte une touche de sophistication bienvenue.

L’intérieur de notre Symbioz est illuminé par le toit en verre panoramique opacifiant Solarbay® (en option à CHF 1500.-), dont le fonctionnement rappelle celui de la Maserati MC20 Cielo que nous avons essayée récemment : le vitrage passe du transparent à l’opacifié en un instant. Notre version Esprit Alpine reçoit des coutures bleu-blanc-rouge sur les sièges et le volant, ainsi qu’un logo Alpine discrètement apposé sur les dossiers avant. Contrairement à ses concurrentes de Peugeot notamment, la présentation du tableau de bord est conventionnelle. L’agencement est fonctionnel et agrémenté de boutons physiques utiles. Tout comme la Renault Austral, on retrouve un écran vertical au centre. Lisible et facile à prendre en main, il fonctionne sous OpenR Link, avec un système de navigation géré par Google Maps (de série). Au niveau du système audio, vous pouvez cocher l’option Harman Kardon (CHF 700.-) pour gratifier vos oreilles de vos musiques préférées durant vos trajets. 
 

Renault mise beaucoup sur l’habitabilité à bord de la Symbioz. La banquette arrière coulisse sur 16 cm et, une fois avancée au maximum, permet de libérer un volume de chargement de 624 litres. 

Mais la vraie nouveauté qui nous intéresse et intrigue le plus sur cette nouvelle Symbioz réside au niveau du moteur et groupe motopropulseur. Renault souhaite se positionner comme leader dans la technologie full hybrid en Europe. Pour le constructeur français, les origines de cette motorisation remontent à 2011, avec les premières formes de KERS en F1. La Symbioz bénéficie donc de toutes ces années de développement, et accueille désormais un nouveau moteur 4 cylindres d’1.8 l de cylindrée développe à lui seul 109 ch et 172 Nm, et fonctionne à cycle Atkinson, ce qui favorise la baisse des consommations. Un système d’injection directe sous haute pression (350 bars) optimise la vaporisation du carburant, garantissant une combustion optimale. 

Développée avec l’aide de leur expérience en F1, le système E-Tech intègre une transmission à crabots – mais rassurez-vous, rien à voir avec celle, ultra-radicale, de l’Abarth 695 Biposto que nous avions essayée. Ici, pas d’embrayage : les rapports sont sélectionnés automatiquement pour connecter le moteur thermique à deux unités électriques. Le premier, un “e-moteur” de 36 kW/50 ch, peut entraîner les roues ou recharger la batterie au freinage et à la décélération. Le second, un démarreur/générateur haute tension de 15 kW/20 ch, intervient principalement lors des changements de rapport. Compliqué, non ? Prenons donc le volant pour voir ce que cela donne concrètement sur la route. 

Les démarrages s’effectuent en mode électrique, ce qui est parfait pour les environnements urbains où la Symbioz se montre particulièrement à l’aise. Le rayon de braquage n’est d’ailleurs que de 11.1 m. La Symbioz full hybrid E-Tech 160 s’adresse surtout aux clients qui ne sont pas encore prêts à basculer vers un véhicule 100 % électrique, tout en bénéficiant des avantages de la motorisation électrique : un démarrage silencieux, un roulage électrique à basses vitesses en ville comme en périphérie, une régénération de la batterie par décélération et freinage, offrant une grande qualité de conduite et une grande efficience. En roulage normal, c’est réussi. Le moteur s’allume et s’éteint sans perception, ce qui souligne le bon travail des ingénieurs de Renault. 

Mais au moment de quitter le circuit de l’UTAC de Mortefontaine, un détail m’intrigue : on ne retrouve ici pas de palettes au volant. Contrairement au nouveau Renault Espace qui en est équipé pour gérer ses niveaux de régénération, ici seul le frein permettra de le faire… ou le mode B, qui constitue un réglage de décélération trop marqué pour les routes à plat. La raison selon les ingénieurs Renault ? « Notre clientèle ne nous l’a pas demandé ». Dommage.  

Lors d’un départ arrêté de 0 à 100 km/h (effectué en 10 sec), on sent légèrement les rapports de la transmission passer. Ils sont perceptibles, mais en aucun cas brutaux. Dans les relances au-dessus de 80 km/h, on se retrouve donc parfois avec des interruptions de couple relativement longues. Il faut donc apprendre à gérer sa conduite en conséquence. Les performances des reprises sont suffisantes pour une utilisation quotidienne, mais il faudra réfléchir à deux fois avant d’entamer un dépassement, surtout sur des routes de montagne en montée. En mode Sport, lors des accélérations franches suivies d’un relâchement rapide de la pédale d’accélérateur, le système a parfois tendance à maintenir le même rapport, au lieu d’enclencher le rapport supérieur. 

Même si la Symbioz n’incite pas intrinsèquement à élever le rythme, elle compense cela par un poids peu élevé qui donne confiance dans des successions de virages ne nécessitant pas de grandes relances. En effet, elle annonce un poids à vide sans conducteur de seulement 1390 kg. De plus, malgré la présence de l’hybridation, j’ai trouvé la pédale de frein plutôt saine et bien mieux calibrée que, par exemple, une Cupra Born VZ. Elle donne confiance et ne donne pas un ressenti « chewing gum ». 
 
Cela se ressent sur la consommation : elle n’a pas dépassé les 5.5 l / 100 km, sur notre tracé sur les départementales de Picardie (donc à plat), entremêlé de séances photo dans des villes historiques et quelques kilomètres de conduite dynamique sur route sinueuse avant de rejoindre Mortefontaine. Un résultat qui souligne l’efficience de cette nouvelle mécanique full hybrid. 

Les tarifs de la Renault Symbioz full hybrid E-Tech 160 débutent à CHF 32’200.-, et notre version Esprit Alpine s’échange à partir de CHF 36’200.-  

Concurrente des Peugeot 2008 (145 ch, à partir de CHF 30’900.-) ou Citroën C4 Aircross (145 ch, à partir de CHF 25’390.-), cette Renault Symbioz ajournée peut par exemple constituer une voiture de flotte d’entreprise parfaite pour allier polyvalence, efficience et touche de sportivité issue de la F1. Sur ce dernier point cherchez bien… vous ne trouverez pas ailleurs que chez Renault/Alpine, dans ce segment. Les modèles full hybrid E-tech, lancés en 2020, trustent les premières ventes en France dans le segment des hybrides. Grâce à cette grosse mise à jour, force est de constater que la marque se donne de la peine pour garder son avantage. 

L’avis de Sport-Auto.ch

La nouvelle Renault Symbioz millésime 2025 propose plus de puissance et moins de consommation. Pourquoi s’en plaindre ? Certes, on aurait apprécié une version Esprit Alpine plus aboutie dynamiquement et, idéalement, dotée d’une transmission intégrale, un atout précieux dans nos contrées montagneuses. Mais la Symbioz reste un produit convaincant pour ceux qui recherchent un véhicule polyvalent, économe, et sobre.

nicolas[@]sport-auto.ch

Merci à Renault Suisse pour leur invitation aux essais presse du nouveau Renault Symbioz full hybrid E-Tech 160 à Mortefontaine. 

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