LA GAMME
RANGE ROVER
À L’EPREUVE
DANS LA NEIGE

Le reportage Sport-Auto.ch du 21 mars 2023

Rédaction : Anthony Monnier
Photographies : Christian Pfammater

La gamme Range Rover s’est fait connaître dans le monde de l’automobile pour ses excellentes capacités de franchissement. C’est dans cette optique que Land Rover organise des stages de conduite sur neige afin de présenter les capacités de tenue de route et de motricité de ses modèles. L’expérience débute la veille à l’hôtel Huus, sur les hauteurs de Saanen, dans l’Oberland bernois, dans un cadre « cosy chalet », très représentatif de Range Rover : de l’aventure dans le luxe.

Une vidéo du dernier Range Rover nous est présentée : ses capacités de franchissement sont mises en avant, notamment dans l’eau, avec un nouveau système de surveillance du niveau d’eau, afin d’éviter de se faire emporter par le courant… S’en suit un briefing animé par les moniteurs qui nous suivront le lendemain, présentant les bases de la dynamique d’un véhicule ainsi que les différentes conséquences d’une perte d’adhérence et les techniques pour rattraper un véhicule en dérive.

Le lendemain matin, nous partons en direction l’aérodrome de Saanen, où une zone a été damée afin de créer le circuit de neige, à côté de la piste. Nous sommes répartis en plusieurs groupes de 4 à 5 personnes avec autant de véhicules afin de pouvoir pratiquer un maximum durant les ateliers proposés. Tous les modèles Range Rover actuels sont présents : l’Evoque, le Velar, le Range Rover Sport et le vaisseau amiral de la gamme, le Range Rover.

Un premier atelier, dans un terrain à proximité, va permettre de tester et d’apprécier les capacités du Range Rover en forte pente sur de la neige tassée. Devant moi, une pente de plus de 30% me laisse dubitatif quant aux chances d’atteindre le sommet. Mais grâce aux pneus d’hiver Pirelli, de la boîte de répartition en demi-vitesse et à l’« Intelligent Driveline Dynamics », le Range Rover va gérer l’effort sur chaque roue, afin d’aller chercher l’adhérence maximale disponible sur chacune d’entre elles. Pour la descente, une fonction permet de maintenir une vitesse basse, ainsi qu’une adhérence optimale, entre le frein moteur et le frein mécanique sur chaque roue. Toutes ces assistances sont regroupées sous le « Land Rover Terrain Response 2 ». La hauteur des suspensions réglables permet de relever notoirement la garde au sol et permet d’effectuer de sévères croisements de pont.

Le second atelier consiste en un freinage en ligne droite, à plat, sur de la neige damée. Ici, il est possible de prendre le volant des quatre modèles de la gamme Range Rover, à savoir le Range Rover, le Range Rover Sport, le Velar ainsi que l’Evoque. Durant ce freinage, c’est uniquement l’ABS qui travaille et qui permet d’arrêter le véhicule. La chose se complique lorsqu’il faut freiner en évitant un obstacle : lors du freinage, les roues avant sont en limite d’adhérence, il faut donc braquer le minimum nécessaire afin d’éviter l’obstacle. Le réflexe voudrait que l’on braque généreusement, afin de prendre de la marge sur l’obstacle à éviter, mais cette manœuvre va mettre trop de contraintes sur les roues avant, qui vont perdre l’adhérence et donc la capacité à diriger le véhicule : l’obstacle ne sera donc pas évité. Il y a donc lieu, dans ce genre de situation, de se remémorer que moins on braque, plus on a de chances de maintenir le cap désiré.

Le 3ème atelier reprend le principe du freinage d’urgence en ligne droite, puisqu’il faut parcourir une centaine de mètres, puis faire un demi-tour et revenir en slalomant entre des cônes. Plusieurs critères vont influencer le résultat du parcours : la bonne négociation du démarrage, en faisant patiner les roues mais pas excessivement, ainsi que la bonne gestion de la force de freinage afin de ne pas avoir trop de vitesse à l’entrée du demi-tour, sous peine de continuer tout droit en perdant le train avant et de ce fait, la direction et le freinage. Dans cet exercice, il est intéressant de comparer les différents modèles entre eux d’une part, et les différents modes de conduite d’autre part.

Garder l’anti-patinage n’est pas judicieux car celui-ci va trop limiter la puissance au démarrage. Le mode « neige » va également trop limiter la puissance pour éviter le patinage. Les modes « sable » et « boue » semblent plutôt adaptés à cet exercice car ils permettent un patinage plus généreux des roues, tout en gardant la gestion de la répartition du couple. Le mode « sport » avec déconnexion totale de l’anti-patinage est à éviter, car le ressenti de conduite, passablement aseptisé, des modèles Range Rover ne permet pas de bien gérer le régime du moteur et l’ampleur du patinage.

A cet exercice, le Range Rover Sport m’a donné du fil à retordre : sa nervosité, en version P530, a été difficile à dompter, surtout à l’accélération. Son châssis, plus ferme, est d’avantage réactif aux glissades et il m’a été difficile de l’orienter correctement dans le slalom. A l’inverse, le Range Rover peut décourager de prime abord par son gabarit et sa masse de 2’770 kg (pour la version P440E) mais grâce à ses roues arrière directrices, il est étonnamment le plus maniable, son comportement est d’avantage prévisible que les autres modèles et sa réactivité sur la neige m’a impressionné. Une version électrique sera disponible en 2024.

Un dernier atelier nous a été proposé en fin de journée, consistant en un circuit complet de slalom, dont l’objectif est de passer les cônes en dérive, en jouant sur l’angle de dérive via l’accélérateur et la vitesse. Là encore, le Range Rover se révèle très docile dans cet exercice, certainement dû à son poids plus élevé, lui donnant une dynamique plus douce et plus facilement déchiffrable par son conducteur. Il est ainsi possible de mieux anticiper son comportement et de mieux l’inscrire en dérive, sans lui donner un angle trop excessif ou trop faible afin d’éviter de lui faire reprendre involontairement de l’adhérence.

Au-delà des capacités motrices des modèles Range Rover qui ne sont plus à démontrer, on peut mentionner la qualité des intérieurs, constitués de matériaux nobles, ainsi que le confort. L’ergonomie a également fait un net bon en avant, avec la dernière génération du système Pivi Pro, intuitif, qui n’était pas forcément le cas des générations précédentes. Nous aurons l’occasion de revenir sur ces systèmes en détail lors d’un prochain essai.

Nous remercions chaleureusement Jaguar Land Rover Switzerland pour l’invitation à cette journée comportant un nombre raisonnable de participants, ce qui a permis un temps considérable de pratique. D’autre part, c’est une excellente mise à jour, sans danger, des principes de la conduite sur neige et une belle démonstration des capacités des modèles Range Rover dans des environnements difficiles aux conditions d’adhérence précaires.

Tous nos essais de A à Z :

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