SEAT
LEON ST
e-HYBRID

L’essai Sport-Auto.ch du 7 août 2025

Rédaction : Bob de Graffenried
Photographies : Bob de Graffenried

Voilà déjà sept ans que les modèles sportifs Seat sont portés par la marque Cupra dont nous vous parlons régulièrement. Cela signifierait-t-il que tous les modèles de la marque Seat sont devenus ennuyants à conduire et destinés à une clientèle moins exigeante ? L’essai de la Seat Leon SportsTourer e-Hybrid de 204 chevaux est l’occasion d’y voir plus clair.

Après l’Alfa Romeo Tonale, la BMW Série 2 Active Tourer ou la DS7 E-Tense 360, me voici à nouveau au contact de cette technologique complexe qui attire régulièrement les critiques. Pour la première fois, j’essaie un modèle hybride rechargeable dont l’autonomie annoncée en mode électrique dépasse les 100 km (jusqu’à 132 km sur le cycle WLTP). La présence d’une généreuse batterie de 25,8 kWh va-t-elle se payer sur le comportement routier, l’habitabilité et la consommation d’essence ? C’est la première question que je me suis posée en débutant cet essai.

0-100km/h (s) : 7.9

Vmax (km/h) : 220

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 8.0

traction
4 cyl. 1.5L turbo 150 ch
+ 1x élec.
204 ch / 350 Nm
1’633 kg

Extérieurement, notre Leon ST (pour Sportstourer qui signifie qu’il s’agit du break) affiche un look dynamique grâce à la finition FR qui ajoute quelques éléments de style distinctifs. Les jantes 18 pouces noires (CHF 900) tranchent avec une garde au sol assez haute. Elles sont équipées de pneus Bridgestone Turanza T005 de 225 mm de largeur. La peinture Desired Red Metallic (CHF 1’200) ajoute de la présence à l’ensemble et permet de reconnaître la voiture de loin.

L’intérieur est globalement de bonne facture avec une qualité comparable à celui d’une Volkswagen Golf, mais avec une présentation moins austère. Si on relève davantage de plastiques durs à l’arrière, les occupants sont globalement bien choyés et les commandes tombent idéalement sous la main. L’ergonomie, souvent critiquée sur les modèles récents du groupe VW, est en effet convaincante dans cette Seat. L’écran tactile de 12,9 pouces est réactif et doté de raccourcis permettant un réglage rapide de la température ainsi qu’un accès « logique » aux fonctions clés, tout en étant personnalisable.

Quant au volant à méplat « FR », il conserve des boutons physiques, gage de praticité et de sécurité. Tout serait donc parfait si le système ne s’évertuait pas à blâmer le conducteur lorsqu’il daigne utiliser l’écran central en roulant. Si l’intention de base est bonne, l’apparition d’un message d’avertissement bloquant temporairement l’utilisation du système peut irriter et avoir un effet contre-productif sur l’attention du conducteur sur la route. Idem en ce qui concerne les messages répétitifs proposant, à chaque démarrage du véhicule, de changer de profil d’utilisateur, ou encore d’appliquer des « nouveaux réglages » (sans être attentif, valider cette proposition a pour effet de supprimer certains réglages précédemment effectués, notamment pour la climatisation).

Placée à l’arrière, la batterie n’impacte aucunement l’habitabilité, mais réduit le volume du coffre à 470 litres (620 litres sur les versions thermiques). Cela n’empêchera toutefois pas les familles de partir en vacances, comme en témoigne la photo ci-dessous prise lors d’un roadtrip de 18 jours qui vous sera détaillé dans un prochain article. Contrairement à la tendance observée sur le segment, ce modèle n’est pas équipé de série d’un hayon motorisé ; cela permet non seulement de gagner du temps lors des cours arrêts en voyage, mais aussi de diminuer le risque de panne et d’énervement lié aux systèmes motorisés qui refusent de « pousser » le sac souple d’un coffre chargé…

Sous le capot, la double motorisation se compose d’un quatre cylindres 1.5L TSI de 150 ch secondé par un moteur électrique. L’ensemble fournit une puissance maximale de 204 ch et un couple de 350 Nm entre 850 et 4’000 trs/min à travers une boîte automatique à double embrayage DSG à 6 rapports sur les roues avant. Un choix plutôt étonnant, à l’heure où la plupart des boîte automatiques sont dotées d’au moins 7 rapports. La Leon ST e-Hybrid effectue le 0 à 100 km/h en 7,9 secondes et atteint 220 km/h en vitesse de pointe.

Au volant, on apprécie la conduite dénuée d’à-coups ; le passage d’un moteur à l’autre se fait tout en douceur, le moteur essence se faisant presque oublier tant il est discret. Le surplus de couple fourni par le moteur électrique est perceptible lors des démarrages et reprises, et ce même lorsqu’il n’est plus possible de rouler en mode électrique. Comme sur les autres modèles plug-in, la batterie conserve toujours un tampon d’énergie permettant de disposer de toute la puissance lorsque c’est nécessaire. La recharge de ce tampon est assurée par le moteur essence qui fonctionne ponctuellement comme une génératrice (notamment lors des décélérations et faibles accélérations, en plus de la récupération d’énergie au freinage). La consommation instantanée est donc élevée par moments, mais le fait que la voiture utilise ensuite le moteur électrique ramène la consommation moyenne à une valeur hors de portée d’un modèle thermique équivalent.

Ainsi, elle n’a consommé que 6,0 l/100 km sur les 3’096 km d’un voyage de 18 jours avec 4 personnes à son bord (valeurs de l’OBD vérifiées à la pompe lors de chaque plein). En soustrayant les kilomètres parcourus en mode électrique en ayant rechargé seulement deux fois le véhicule (faute de temps et de bornes se trouvant spontanément sur notre parcours), la consommation d’essence n’a été que de 6,5 l/100 km, alors que certaines étapes ont compté de nombreux arrêts et manœuvres en milieu urbain. Quant au mode électrique, il nous a permis de rouler respectivement 123 et 104 km sur les deux recharges effectuées. Davantage de détails sur les routes empruntées ainsi que sur les consommations entre les étapes seront fournis dans un prochain article dédié à ce roadtrip.

Grâce à la double butée de la pédale d’accélérateur (dispositif communément appelé kickdown), il est en tout temps possible d’enclencher le moteur essence afin de disposer de la puissance maximale (la pleine puissance du moteur électrique est déployée sur la première butée de la pédale). L’affichage du régime passe alors en bleu et un petit témoin “Boost” est affiché en bas, signalant la puissance maximale restante (le témoin diminue uniquement lorsque la batterie s’apprête à être totalement vide).

En mode Performance, les lois de passages de rapport évoluent et la direction se durcit. S’il est possible de garder la main sur les changements de rapport grâce aux palettes, ce mode n’empêche pas le moteur essence de s’éteindre lors de certaines décélérations. Même s’il s’enclenche à la moindre sollicitation, ce comportement est plutôt perturbant – je l’avais également relevé lors de l’essai de la Cupra Leon ST e-Hybrid de 245 ch. Comme sur la plupart des modèles dotés de plusieurs modes, un mode de conduite Individual paramétrable est également présent.

Les suspensions ne sont pas pilotées, mais le compromis proposé par Seat force le respect, la voiture s’avérant confortable tout en étant correctement tenue lors des changements d’appui. Sans être sportive, elle dispose donc d’un comportement dynamique souverain, auquel participe sans doute sa masse contenue de 1’633 kg (avec les jantes de 17 pouces de série). Une véritable prouesse pour un break muni d’une batterie de 25,8 kWh ! Seat annonce d’ailleurs un poids de seulement 1’317 kg pour la variante thermique 1.5 eTSI de 115 ch.

Disponible à partir de CHF 42’900 en version Style, il faudra débourser au moins CHF 45’000 pour la version FR et CHF 48’135 pour notre véhicule d’essai. Parmi les breaks hybrides rechargeables de taille similaire, on trouve par exemple la Peugeot 308 SW GT (195 ch, dès CHF 44’400). Sa cousine plus sportive, la Cupra Leon ST e-Hybrid, est disponible à partir de CHF 49’950.- avec la même motorisation.

L’avis de Sport-Auto.ch

Avec une autonomie supérieure à 100 km en mode électrique et une consommation d’essence inférieure aux modèles thermiques équivalents (ce même lorsqu’elle n’est pas rechargée), la Seat Leon ST e-Hybrid démontre tout l’intérêt de cette technologie. Si vous pouvez rouler régulièrement en électrique au quotidien, l’investissement supplémentaire à l’achat peut être rapidement amorti.

Au chapitre de la sportivité, bien qu’elle se situe logiquement en-deçà des modèles Cupra, cette Leon ST peut supporter une conduite soutenue, à plus forte raison lorsqu’elle est équipée des jantes de 18 pouces optionnelles.

bob[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Consommation d’essence
  • Autonomie en 100% électrique
  • Hayon manuel 
  • Rapport prix/prestations
  • Confort
Contre...
  • Messages irritants du système d’info-divertissement 
  • Siège passager manuel
  • Pas de mode permettant de recharger la batterie en roulant

Merci à Amag Import AG pour le prêt de cette Seat Leon ST e-Hybrid FR.

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