SEAT
LEON CUPRA R

L’essai Sport-Auto.ch du 19 juillet 2018

Rédaction : Isabelle Crausaz
Photographies : Gaëtan Brunetti, Sébastien Moulin

Nous avons eu le privilège d’essayer pour vous la Seat la plus sportive, la plus exclusive et la plus puissante du marché : la Leon Cupra R. Cette édition limitée est née en automne 2017, en prémices du lancement de Cupra en tant que marque à part entière en février dernier. La Leon Cupra R est donc la dernière sportive à figurer au catalogue Seat : la prochaine apparaîtra directement sous la marque Cupra.

Animée par le 4 cylindres 2.0 TSI, la Seat Leon Cupra R existe en deux versions : boîte manuelle à six vitesses avec 310 ch – un nouveau record de puissance pour la marque espagnole – ou en boîte DSG six rapports avec 300ch.

0-100km/h (s) : 5.8

Vmax (km/h) : 250

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 4.95

traction
4 cyl. 2.0L turbo
310 ch / 380 Nm
1’535 kg

La Seat Leon Cupra R ne sera fabriquée qu’à 799 exemplaires numérotés, sur le site de Martorell, dont 499 en boîte de vitesses manuelle. A noter que le marché suisse sera privilégié, puisque gratifié de 197 unités, mais les aficionados de la marque devront se décider rapidement. Notre modèle d’essai porte le numéro 317 et sa robe est « Prineos Grey », l’une des deux teintes disponibles pour notre pays, l’autre étant le « Gris Mat » (CHF 2’950.-).

La robe de la Seat Leon Cupra R respire la sportivité et l’harmonie et se distingue particulièrement par son nouveau bouclier, ses ailes élargies, mais aussi ses logos parés de cuivre mat, ses multiples éléments en carbone, tels les bas de caisse, la lame de la jupe avant, le spoiler de toit et le diffuseur arrière qui est délimité par la double sortie d’échappement. Si ces éléments ont bien entendu un rôle esthétique, ils remplissent également leur rôle aérodynamique (augmentation de l’appui aérodynamique de 30 kg à 200 km/h). Notre belle ibère a indéniablement dans ses gènes l’expérience de Seat en course automobile, ce que je m’apprête à constater à l’essai. Pour ne rien gâcher, la Leon Cupra R est dotée de jantes en alliage 19 pouces « Cupra » chaussées de pneus en 235/35 19 Continental ContiSportContact, et des Michelin Pilot Sport Cup 2 sont disponibles en option (CHF 900.-).

Convaincue par l’esthétisme de ma monture, je m’installe à l’intérieur. Le siège sport semi-baquet garni d’alcantara m’enveloppe confortablement et je trouve aisément ma position de conduite idéale. Le volant, réglable en hauteur, offre aux mains une prise ferme et douce en alcantara, tout comme le pommeau de vitesses. Les instruments de bord sont là où la main s’attend à les trouver. Je joue facilement avec les aides à la conduite et les différents paramètres de l’ordinateur de bord (l’affichage de la vitesse en chiffres est vivement conseillé si vous tenez à votre permis de conduire !).

Toujours au niveau confort, la Seat Leon Cupra R est très richement dotée : écran tactile 8 pouces, reconnaissance vocale, système Seat Full Link, 2 prises USB, système audio Beats, régulateur de vitesse adaptatif, radio DAB+, navigation GPS… Les accents cuivre et carbone se retrouvent également à bord, donnant cette touche exclusive propre à la Leon Cupra R, et les panneaux de portes sont illuminés de rubans LED colorés au choix du conducteur.

Mais voyons si son ramage se rapporte à son plumage… moteur ! Une courte détonation rauque retentit de l’échappement. Dès lors, cinq modes de conduite s’offrent à moi : Confort, Eco Individual, Sport, et bien-sûr, Cupra.

D’emblée, je peux apprécier un moteur « bien plein » et réactif. Les trois premiers rapports s’enclenchent dans la foulée, puis le quatrième… Couplé à une boîte idéalement étagée, ce 4 cylindres de 1’984 cm3 suralimenté permet des relances déjà correctes en sixième.

Dès le mode Sport enclenché, le moteur se fait plus réactif et la suspension plus ferme. Un vrai bonheur sur les routes alpines. Les reprises sont franches et le couple, impressionnant, offre cette grande souplesse au moteur, qui se montre encore plus pointu en mode Cupra. Dans ce dernier, relevons que la sonorité mériterait d’être plus présente dans l’habitacle.

Sa tenue de route très performante, la Cupra R la doit en partie à ses voies élargies par rapport à la Cupra, tout en gardant des dimensions raisonnables. De nouveaux montants ont été ajoutés à l’essieu avant pour modifier le carrossage négatif (2 degrés, soit identique au train arrière). Je suis littéralement emballée par son comportement : la direction est très précise et progressive, et on a en mains une auto à la fois très réactive et stable, qui ne souffre pas de mouvements de caisse intempestifs en sortie de courbe, évitant aussi les écueils du sous-virage.

De telles performances ne seraient pas possibles sans les amortisseurs à gestion électronique développés pour les modèles Cupra, avec réglage adaptatif du châssis (DCC, pour Dynamic Chassis Control), rendant notre monture capable de s’adapter en une fraction de seconde aux conditions de la route. Le différentiel à glissement limité Haldex VAQ qui dote notre monture y a également un rôle prépondérant. Fonctionnant par voie hydraulique et à commande électronique, se coordonnant parfaitement avec les autres systèmes d’assistance électroniques (comme l’ESP), le VAQ est moins « agressif » que d’autres systèmes (par exemple le XDS, qui utilise les capteurs ESP pour ralentir la roue intérieure dans un virage et fournir plus de puissance à la roue extérieure) ; il analyse l’adhérence de chaque roue, et fait s’ouvrir et fermer les disques d’embrayages afin de pouvoir fournir jusqu’à 100% de couple à une seul roue.

Il est possible de désactiver l’ESP dans tous les modes de conduite. Pas de surprise : avec autant de puissance sur deux roues motrices, notre belle ibère montre alors ses limites en matière de motricité, particulièrement en virage.

Au niveau des freins, de puissants Brembo dotent de série la Leon Cupra R. Par rapport à la Cupra, qui se contente de série d’étriers flottants, le diamètre et l’épaisseur des disques sont augmentés, passant de 340×30 mm à 370×32 mm. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne manquent pas de mordant ! Non seulement efficaces, mais avec une endurance sans faille.

De retour en plaine, je passe en mode Confort, et la bête de course se mue en paisible berline, qui rend les longs trajets sur autoroute agréables et adoucit les tronçons cabossés. Avec ses dimensions qui restent dans les standards du segment, un coffre généreux (380 litres), la Seat Leon Cupra R conserve une excellente polyvalence au quotidien.

Durant les près de 1’000 km de notre essai, la consommation moyenne s’est arrêtée à 8.9 l/100km, logiquement un peu plus que les 7.3 l/100km annoncés par le constructeur en cycle mixte. Un chiffre honorable si l’on tient compte des portions parcourues à rythme soutenu.

L’avis de Sport-Auto.ch

CHF 50’900.-, c’est la coquette somme que demande cette Seat Leon Cupra R. C’est CHF 9’300.- de plus que la Leon Cupra, mais c’est aussi un équipement plus complet, des freins Brembo, des voies élargies et un différentiel spécifique. Avec tout ça, elle est plus chère que la plupart de ses concurrentes à deux roues motrices, et atteint le même tarif que la Volkswagen Golf R (dès CHF 50’100.-), qui offre quatre roues motrices mais un équipement de série inférieur.

Si d’aucuns la décriront comme plus polyvalente que radicale, c’est à mon avis l’un des atouts majeurs de la Seat Leon Cupra R par rapport à la concurrence : exclusive et très aboutie en matière de performances, tout en conservant un confort d’utilisation au quotidien.

En conclusion, objectif atteint pour les adieux du logo Seat sur ses modèles sportifs, ou plutôt, avènement réussi pour la marque Cupra !

isabelle[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Châssis très efficace
  • Bonne motricité grâce au différentiel VAQ
  • Freins performants
  • Look et exclusivité
  • Equipement complet
  • Polyvalence

Contre...
  • Seulement 2 roues motrices
  • Sonorité trop sage
  • Prix

Merci à Seat Suisse pour le prêt de cette Seat Leon Cupra R.

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