LEXUS
LC500 SPORT+

L’essai Sport-Auto.ch du 20 novembre 2018

Rédaction : Gaëtan Brunetti
Photographies : Gaëtan Brunetti, Bob de Graffenried

Afin de ravir son marché principal situé en Amérique du Nord, tout en bravant et boudant les dernières normes européennes les plus drastiques, Lexus continue de proposer des motorisations osées telles qu’avec cette nouvelle LC 500. Proposée également en version hybride avec la LC 500h essayée l’été dernier, elle arbore cette fois le gros V8 atmosphérique de 5.0L déjà aperçu sur d’autre modèles de la gamme. Voyons ensemble ce que cette dernière peut nous distiller.

De premier abord, la Lexus LC 500 ne ressemble à rien d’autre sur le marché actuellement. Nous sommes donc bien en présence d’une exclusivité automobile au design massif mais épuré. Sorti l’année dernière, le nouveau coupé sportif de luxe de la marque japonaise reprend trait pour trait le concept-car Lexus LF-LC présenté au salon de Détroit en 2012. Ce nouveau coupé LC se mue de lignes directrices fluides et tendues, en imposant une face avant profilée, caractérisée par une calandre inversée style Lexus, pour garder les gênes de la marque, et d’une partie arrière pure, au galbe captivant, prononcé par des jupes creusées aux coups de crayons ambitieux. Le coupé japonais affirme haut et fort son caractère bien trempé.

0-100km/h (s) : 4.7

Vmax (km/h) : 270

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 4.11

propulsion
8 cyl. 5.0L atmo
477 ch / 540 Nm
1’960 kg

La Lexus LC 500 est clairement une voiture de designer, cela se retrouve avec bon nombre de détails créatifs tels que les optiques arrière en 3 dimensions, la ligne de toit interrompue, les optiques avant reprenant le logo de la marque ou encore les poignées de portes façon Aston Martin. Pour plaire à nos amis américains et voyant une certaine tradition chez Lexus, bon nombre de pièces sont chromées tel que les phares, la calandre ainsi que les jantes en alliage de 21 pouces qui paraissent vraiment imposantes mais ne dénaturent pas l’ensemble pour autant. Réel concept-car roulant, difficile de faire la grise mine et de ne pas résister au charme intempestif de la nippone présentée dans une robe bleu océanique métallisée (CHF 1’800 .-).

L’intérieur suit la même philosophie que l’extérieur. Le cahier des charges du coupé devait être quasiment vide tant le cocon de la LC est expressif en matière de design. L’ensemble des commandes et de l’habitacle sont tournés vers le conducteur, qui est mis au centre des attentions. Les japonais appellent cela « Omotenashi », ou l’art de recevoir. Avec cette finition « Sport + », le coupé vous accueille dans une sellerie complète alcantara, avec seuils de porte, toit et panneaux de portes en carbone/carbone forgé.

Les matériaux utilisés ont fait l’objet d’une attention toute particulière et le niveau de finition et de détails octroient une merveilleuse qualité perçue à la nippone. Le cuir étendu, d’une grande finesse, habille bien l’ensemble du cockpit. Les contre portes en alcantara nous offrent une leçon de style avec ces lignes complètement creusées, terminant sur une sublime poignée autoportante. Côté équipements, philosophie japonaise oblige, la LC est très bien équipée de base avec la totalité des commandes électriques (sièges, rétroviseurs, direction, etc.), sièges chauffants et climatisés, volant chauffant, sonorisation Mark Levinson, auquel on pourra juste y ajouter le head-up display (CHF 1’950.-). Coupé 2+2 à la manière d’une Porsche, ne comptez pas trop sur les places arrière tant ces dernières sont inaccessibles.

Le point fort de cette version LC 500 est sans appel sa motorisation. Enoncé plus tôt dans l’article, le V8 5.0L atmosphérique constitue un atout charme majeur pour ce coupé. Démarrant dans un râlement du diable, les premières vocalise de la bête semblent très anglaises, et le V8 sonne bien dès les premiers kilomètres. La japonaise est imposante une fois à son bord et il faudra faire gaffe à son gabarit conséquent qui limitera quelque peu les manœuvres pour se garer.

Plusieurs modes s’offrent à moi, eco, normal, sport et sport +. Bien amorti, le coupé est docile et agréable en mode normal, avec une boîte qui réagit bien aux différents aléas du trafic. Il est quasiment inutile de mettre cette dernière en mode eco tant la différence est minime et la consommation de ce vaisseau spatial est gargantuesque. Ne comptez pas moins de 15 l/100km en conduite mixte et espérez un petit 12,5 l/100km sur autoroute, une fois le 10ème rapport de la nouvelle boîte de vitesse automatique « Direct Shift » enclenché. Cette dernière dispose d’un nouveau convertisseur de couple et un étagement resserré des premiers rapports.

Côté interface, tous les menus sont accessibles via un pavé tactile au milieu de la console centrale qui ne semble pas adaptée aux phases de conduites, tant il semble difficile de la manipuler. Le GPS souffre également de quelques lacunes : impossible de taper ou d’écrire sur le pavé les lettres voulues, ces dernières sont à cliquer l’une après l’autre, et il faudra s’armer de patience jusqu’à entrer une adresse complète avec numéro, rue et ville, sans quoi ce dernier refusera de fonctionner. Si cela vous agace, il y a bien évidemment la commande vocale qui sera là pour vous épauler ainsi que l’excellent système audio Mark Levinson Reference qui saura vous détendre, au grès de vos musique préférées si le son du fauve commence à vous déplaire. L’insonorisation de l’habitacle est sans reproches.

Fini la rigolade, mode Sport + enclenché, passage des rapports avec les palettes au volant en magnésium, je me lance à l’assaut de quelques cols. La LC 500 se virilise dans ce mode et semble bien réagir à mes demandes, la direction est assez précise même si parfois il faut lutter pour pouvoir bien placer les presque deux tonnes de la sportive. Cette dernière est aidée par le système de direction à démultiplication variable VGRS, comprenez une direction électrique, ainsi qu’à des roues arrières directrices, qui constituent l’une des particularités de cette version Sport+. Les montées de régimes sont réellement grisantes et se font dans un odieux vacarme, j’adore ! Malgré son excès pondéral et le fait que son cœur soit dénué de toute suralimentation, la LC 500 n’a pas de mal à se relancer en sortie de courbes, mais cette transmission automatique peut s’avérer frustrante car elle ne se montre très rapide que lors des changements de rapports à hauts régimes et à pleine charge.

Cette dernière a tendance à pénaliser aussi l’auto lors des décélération brutales, avouant son inertie importante, ce qui n’autorise pas une attaque franche sur les freins directement après avoir relâché les gaz. De plus, la LC500 affiche une tendance sous-vireuse lorsque qu’on arrive sur les freins en entrée de virage, heureusement l’ABS est souvent la (même parfois trop présent) pour nous corriger. Mettez tout de même ces quelques contrariétés de côté et le coupé de luxe saura distiller de bonnes sensations à son volant. Une fois l’ESP déconnecté via un sous-menu enfoui dans la configuration, le train arrière est totalement libéré et les sensations n’en seront que décuplées.

L’avis de Sport-Auto.ch

Affichée à un prix de base de CHF 132’400.-, la Lexus LC 500 veut s’accaparer tous les superlatifs. Design unique, qualité irréprochable, le coupé nippon nous transporte dans un confort sans précédent et un luxe certain. L’auto pâlit de quelques déficiences malgré un V8 atmosphérique souple et nerveux. Les sensations à son bord sont certaines, mais il faut garder à l’esprit que la LC 500 n’est pas non plus la reine des chronos. Mais ce n’est pas grave, car ce n’est clairement pas la philosophie propre à ce coupé, qui se veut être le plaisir de conduite dans un raffinement de premier ordre. 

gaetan[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Sonorité envoûtante
  • Moteur V8 atmosphérique
  • Design unique
  • Qualité perçue
  • Plaisir de conduite
Contre...
  • Poids bridant les performances
  • Boîte automatique
  • Interface tactile récalcitrante
  • Places arrières figuratives

Merci à Toyota AG pour le prêt de cette Lexus LC500 Sport+.

Tous nos essais de A à Z :

Print Friendly, PDF & Email