ALFA ROMEO
GIULIETTA
VELOCE

L’essai Sport-Auto.ch du 7 décembre 2016

Rédaction : Sébastien Moulin
Photographies : Sébastien Moulin

Le renouveau d’Alfa Romeo est en marche. En parallèle au lancement de sa nouvelle berline Giulia et de son futur SUV Stelvio, le constructeur italien a remis à jour le reste de sa gamme. Son modèle phare, la berline compacte Giulietta, bénéficie ainsi d’une dernière mise à jour pour terminer sa carrière. Pour juger si le charme opère toujours, nous avons pris le volant de la plus sportive de la gamme, la Giulietta Veloce 1750 TBI de 240 chevaux. La dénomination « Veloce » remplace l’appellation « Quadrifoglio Verde », cette dernière étant désormais réservée au modèle super sportif du constructeur transalpin.

0-100km/h (s) : 6.6

Vmax (km/h) : 244

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 5.5

traction
4 cyl. 1.8L turbo
240 ch / 340 Nm
1’320 kg

Autant vous l’annoncer tout de suite, il s’agit là davantage d’une évolution qu’une révolution. Esthétiquement, elle reste très proche de la Giulietta 2.0 JTDM, dont l’essai a été publié cet été dans nos colonnes. C’est principalement la face avant qui profite de cette cure de jouvence. Un nouveau bouclier, une calandre en nid d’abeille et des chromes beaucoup moins présents accentuent l’aspect sportif de notre Italienne, tout comme les phares foncés. Le but est logiquement d’opérer un rapprochement de style avec la Giulia et le Slelvio, d’autant plus lorsque celle-ci se présente comme ici dans la superbe teinte « Rosso Competizione », dont la perception change beaucoup selon la quantité de lumière ambiante : vive au soleil, elle passerait presque pour un bordeaux discret à l’ombre !

Enfin, cette nouvelle Giulietta reprend naturellement le nouveau logo modernisé de la marque, déjà aperçu sur la Giulia.

Force est de constater que malgré le poids de ses 6 années de carrière, l’Alfa Romeo Giulietta reste toujours très actuelle, avec une touche latine originale dans ce segment bouillonnant mais parfois trop policé des compactes sportives.

Mis à part le nouveau système multimédia connecté, pas de grosse révolution à l’intérieur, avec un habitacle toujours très typé Alfa Romeo. On notera l’habillage réussi de la planche de bord en imitation carbone et les superbes sièges aux appuie-têtes intégrés estampillés « Alfa Romeo ». L’instrumentation traditionnelle avec ses compteurs ronds à l’ancienne rend l’atmosphère unique, comme dans toute Alfa qui se respecte. On regrettera cependant que les données utiles, comme l’assistance au parcage ou les informations de l’ordinateur de bord, ne soient pas plus lisibles. Difficile également de comprendre le choix de l’emplacement des prises USB/jack, éloigné de tout espace de rangement. Enfin, l’absence d’accoudoir central de série est pour moi incompréhensible dans une voiture qui est bien plus qu’une citadine affectée à de cours trajets.

Sous le capot, on retrouve toujours un 4 cylindres en ligne de 1’750 cm3, comme dans la précédente Giulietta Quadrifoglio Verde. Portée à 240 ch, sa puissance supplémentaire de 5 ch cache en réalité de multiples évolutions : turbo, vilebrequin et culasses ont été revus, ainsi que les collecteurs d’admission et d’échappement. Désormais, seule la boîte séquentielle TCT à double embrayage est disponible. Il s’agit là du même couple moteur-boîte que celui qui équipe l’Alfa Romeo 4C essayée au printemps. Mais l’architecture totalement différente et les 300 kg supplémentaires de la Giulietta Veloce arrêtent ici toute comparaison hâtive quant aux performances revendiquées…

Le hasard du calendrier fait que mon essai de la Giulietta Veloce suivait directement ceux de la VW Golf GTI Clubsport et de la Peugeot 308 GTi, deux des meilleures sportives du segment, équipées de boîtes manuelles et de différentiels à glissement limité mécaniques. Au volant de l’Italienne, je remarque rapidement que malgré de bonnes dispositions, elle n’est pas une sportive autoritaire. De fait, elle mise davantage sur son côté cosi et son charme que sur ses performances pour séduire. Pourtant, certains ingrédients sont bien là: la direction directe et communicative offre de très bonnes sensations, et le freinage, assuré par des étriers fixes Brembo à 4 pistons, est également à la hauteur. Là où cela se complique, c’est au niveau de la motricité ainsi que des mouvements de caisse, le châssis étant trop typé confort pour aspirer à une réelle sportivité en conduite active. Si, contrairement à ce qu’elle a fait pour sa petite sœur la Mito, Alfa Romeo n’a pas daigné recourir aux suspensions actives pour la Giulietta, cela aurait sans doute permis à cette déclinaison sportive d’offrir davantage de rigueur en mode Dynamic.

L’agrément procuré par le moteur est convainquant à tous les régimes, mais c’est bien entre 3’000 et 5’000 trs/min que celui-ci est le plus tonique. La sonorité est à la fois typée et agréable et rappelle timidement celle de la 4C. Jusqu’à ce que je passe en mode Dynamic, où celle-ci se voit amplifiée par une enceinte dans l’habitacle. Pas encore aussi fort qu’avec l’échappement sport de la 4C cependant ! Concrètement, le mode Dynamic augmente sensiblement la réactivité des gaz, durcit la direction et change le comportement de la boîte TCT, qui rétrograde plus tôt et monte les rapports plus tard. De plus, la totalité des 340 Nm de couple est désormais disponible, alors qu’elle est bridée à 300 Nm en mode Normal. Mais dès que le rythme augmente dans le sinueux, la puissance peine parfois à passer au sol et la direction renvoie des petits retours de couple. Rien de bien dramatique pour autant, mais suffisamment pour déceler qu’elle n’est pas la plus efficace en la matière.

Donc, si vous recherchez l’efficacité et les performances comme premiers critères de choix, passez votre chemin ! Cela dit, de retour à un rythme de conduite plus conventionnel, la Giulietta Veloce reste une sportive qui ne manque pas d’arguments en sa faveur, tout en restant aussi polyvalente que n’importe quelle déclinaison de rang inférieur : un argument à considérer pour les pendulaires ! Personnellement, j’ai beaucoup apprécié son châssis équilibré, la disponibilité du moteur à tous les régimes, ainsi que sa boîte TCT à double embrayage qui, même si elle réagit parfois curieusement, reste très plaisante au quotidien. Le niveau de consommation demeure correct, puisque lors de cet essai de 2’000 km, nous sommes restés largement en-dessous de 10 l/100km de moyenne, sans nous être privés d’exploiter de temps à autre la cavalerie !

L’avis de Sport-Auto.ch

Le principal atout de la Giullietta Veloce ? Le charme italien ! Sans être d’une sportivité extrême malgré ses 240 chevaux, elle offre le plaisir de conduite dans une atmosphère très typée. Ce troisième et probablement dernier facelift permet à Alfa Romeo d’en faire un modèle sur lequel le temps semble ne pas avoir eu d’emprise.

Reste que cette sportive polyvalente a un prix, et qu’il n’est pas négligeable. Proposée à partir de CHF 40’950.-, il vous faudra rajouter près de CHF 10’000.- pour acquérir un modèle identique à celui mis à notre disposition. Les options les plus onéreuses étant le toit ouvrant électrique (CHF 1’500.-) et le système de navigation multimédia (CHF 1’650.-). De quoi décourager les vrais alfistes ? Pas sûr…

sebastien[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Look latin intemporel
  • Design des sièges
  • Sonorité
  • Boîte TCT efficace
  • Polyvalence
Contre...
  • Comportement manquant de dynamisme
  • Accoudoir central en option
  • Maintien latéral des sièges
  • Prix

Merci à FCA (Fiat Chrysler Automobiles Switzerland SA) pour le prêt de cette Alfa Romeo Giulietta Veloce, ainsi qu’au garage GSG Racing Concept pour leur collaboration.

Tous nos essais de A à Z :

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